Il fallait bien en parler, mais quel
fil rouge suivre dans ce sujet délicat ? Pour parler de la guerre, de ses
massacres et de ses morts sans déraper dans l’humour noir, il a fallu "trancher".
«Quelle connerie la guerre» comme disait Jacques Prévert.
Sans Tambour ni Trompette
Depuis
2014 l’actualité veut que l’on
reparle de la première guerre mondiale avec ses victimes qui au total, puissances
alliées, empires centraux et même les pays neutres feront 37.179.911 victimes, militaires
et civiles confondus.
Cloués
dans la boue des tranchées, les soldats, qu’ils soient Français, Anglais et même
Allemands tuaient le temps comme ils le pouvaient entre deux assauts et pour ne
pas penser qu’ils pourraient être tués une fois sortie de leurs cachettes. L’imagination prenait le pouvoir. Le poilu fabriquait, façonnait, élaborait,
confectionnait des objets à partir de douilles d’obus ou de balles. Mais pour
tous ceux qui n’étaient pas des manuels, l’écriture, en dehors du courrier pour
la bien-aimée, était l’échappatoire le plus courant. Combien d’écrivains morts
pour la France ont laissé leurs noms sur un monument d’une place de village, Alain Fournier, Charles Peguy,
Louis Pergaud ou Guillaume
Apollinaire (Bien qu’il soit mort deux
jours avant le11 novembre 1918 de la grippe Espagnole suite à la blessure d’un
éclat d’obus qu’il reçu à la tempe en 1916) pour ne citer que ceux-là. La
chanson sera aussi du combat, à l’arrière, des auteurs forgeront la gloire aux
poilus.
«En Avant» et «Le Clairon» de Paul Déroulède, «Serrez vos Rangs» d’Aristide Bruand, «Les coqs d’Or» et «Le défilé de la Victoire» de Théodore Botrel, même le poète des gueux Jean Richepin sera mis en musique. Tous les auteurs de la chanson dite revancharde y apporteront leurs touches. Et puis il y aura les chants anonymes, ceux qui se transmettront par la tradition orale comme «La Chanson de Craonne» qui restera un chant contestataire et censuré par l’armée.
«En Avant» et «Le Clairon» de Paul Déroulède, «Serrez vos Rangs» d’Aristide Bruand, «Les coqs d’Or» et «Le défilé de la Victoire» de Théodore Botrel, même le poète des gueux Jean Richepin sera mis en musique. Tous les auteurs de la chanson dite revancharde y apporteront leurs touches. Et puis il y aura les chants anonymes, ceux qui se transmettront par la tradition orale comme «La Chanson de Craonne» qui restera un chant contestataire et censuré par l’armée.
Cent
ans plus tard, les commémorations vont bon train et les médias en manque
d’informations nous reparlent du Chemin des Dames, de Verdun et de la Bataille
de la Marne. Entre temps, beaucoup d’artistes dit «Rive Gauche» vont écrire sur la plus grande boucherie de tout les
temps. Léo Ferré en 1961 sera un des premiers en mettant en musique un poème de Louis Aragon : «Tu n’en reviendras pas» : «Déjà la pierre pense ou votre nom s’inscrit, déjà vous n’êtes plus qu’un
mot d’or sur nos place, déjà le souvenir de vos amours s’efface, déjà vous
n’êtes plus que pour avoir péri»
Un an
plus tard, dans «La
Guerre de 14-18» Georges Brassens
prendra un ton plus léger en parlant de l’histoire des différentes guerres en
France, qu’elles soient napoléoniennes, celle de 1870 et «Bien sûr, celle
de l’an quarante ne m’a pas tout à fait déçu, elle fut longue et
massacrante et je ne crache pas dessus». Mais l’homme à la moustache
terminera tout les couplets par cette ritournelle : «Mais,
mon colon, celle que j’préfère c’est la guerr’ de quatorz’-dix huit !»
Barbara
par deux fois écrira sur le sujet avec «Le verger en Lorraine» et «Veuve de
Guerre».
Cette dernière avait aussi repris Aragon avec «Tu n’en
reviendras pas».
Le
titre le plus connu qui sera repris par beaucoup d’artistes sera «La butte Rouge» :
«C’qu’elle en a bu, du beau sang, cette terre, sang
d’ouvrier et sang de paysan, car les bandits, qui sont en causes des guerres,
n’en meurent jamais on n’tue qu’les innocents». Yves Montant, Marc Ogeret,
Leny Escudero, Renaud
et même plus proche de nous Zebda sont les
quelques interprètes à avoir repris ce chant antiguerre.
Dans
les années 70 Maxime le Forestier fera une très
belle chanson : «Les Lettres», la correspondance d’un soldat au
front avec sa femme restée à s’occuper seule de la ferme. Le point dramatique est
sur la fin où le narrateur dit : «Repassant en
voiture, Je n’ai pas regardé le monument aux morts de peur d’y retrouver, d’un
ami jeune encore, comme la signature». Brassens,
encore lui, en 1976 écrira «Les Patriotes»
qui parle des invalides de guerre.
Dans
un autre registre, le punk aussi s’emparera du sujet avec un éphémère
groupe : Les Bouchers de Verdun avec «Images d’Epinal»,
je passerai rapidement sur Michel Sardou et son
«Verdun»
pour faire un arrêt en Corse qui lui aussi paiera le lourd tribu de la guerre
avec 10.347 morts. Chjami Aghjalesi un groupe
Polyphonique Corse rendra hommage à ses morts en 1986 dans «Le Chemin des Dames». Renaud
se fera mordant avec «La Médaille» ou il manifestera son mépris pour
les maréchaux de France qui enverront de pauvres diables au casse-pipe. En 1997, Miossec
et «La Guerre»
chante le quotidien du soldat sous le feu ennemi. Pour ceux qui ne le
connaissent pas (Je vous conseille de
découvrir ce gars !), Serge Utgé-Royo fera
une chanson sur une page sombre de la guerre «Les Mutins de 17» «Sur votre dos, les Joffre et les Nivelle faisaient carrièr' dans les états-majors,
leur humeur décidait de votre sort : Aujourd'hui
qui se le rappelle ?». Juliette
et «Une lettre oubliée», Francis Lemarque avec «Dans
les tranchées de Lagny», Leny Escudero
et son «Tans
pis pour Verdun» Georges Chelon,
Soldat Louis, François Hadji Lazaro, Jacques
Brel pour citer que les plus
connus ont mis une pierre à l’édifice des monuments aux morts.
Je
survolerais le rock Anglais avec quelques groupes qui composeront quelques titres
sur la grande guerre : Iron Maiden et «Paschendale»,
Coldplay avec «All Your Friends» pour ne citer
quelques exemples.
La
première guerre mondiale et ses victimes rentreront dans la mémoire collective
grâce à la chanson ou même au cinéma avec «Les Sentiers de la Gloire», «Les Croix de
Bois», «Johnny Got His Gun», «A l’Ouest Rien de Nouveau» et
beaucoup d’autres, dans la littérature avec Henri
Barbusse, Maurice
Genevoix, Céline, Hemingway, Erich Maria Remarque… Un petit clin d’œil aussi par la BD que le
dessinateur Jacques Tardi illustrera par trois
fois.
Cent après
le plus grand massacre humain de tout les temps, les écoliers de nos jours survolent
ce conflit qui a bouleversé notre histoire et apprennent toujours années après
années que nos ancêtres sont les
gaulois, alors que les jeunes générations devraient faire un devoir de mémoire
envers ceux qui sont mort pour que notre liberté et notre démocratie demeure.
Hi Pat,
RépondreSupprimerSur cette belle chronique de la guerre 14-18 en chansons, je rajouterai, si je peux me permettre quelques titres tirés du dernier magnifique album de FISH : "A feast of consequences".
Il y a la suite :
-High Wood
-Crucifix corner
-The Gathering
-Thistle Alley
et The Leaving
Des morceaux de toute beauté que je vous invite à découvrir.
Pepper
Merci cher inconnus qui est peut etre soldat mais qui dort pas sous l'arc de triomphe pour ce rajout de l'ex chanteur de Marillion et que personnellement j'aime beaucoup.
RépondreSupprimerEn grand passionné qu'il était des deux grandes guerres, Lemmy avait lui même écrit un morceau intitulé "1916". Titre qui donnait également son nom a l'album.
RépondreSupprimerÉtonnamment parmi tous les drapeaux figurant sur la pochette, manquait a l'appel le drapeau tricolore. Lemmy lui-même n'a jamais su expliquer pourquoi cette erreur impardonnable de Joe Petagno c'était glissée a son insu.
Exact Vincent ! Je n'ai même pas pensé à cette album et a son titre "1916" qui parle justement du premier conflit mondial, moi qui suis un grand fan de Motörhead, je suis impardonnable !!!
RépondreSupprimerCela arrive parfois Pat. Ne t'en veux pas trop quand même ! ;-)
RépondreSupprimerC'est l'âge....Alzheimer m'attend sur le bord du chemin !
SupprimerJ'en doute fort !
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