vendredi 27 octobre 2017

RED BEANS & PEPPER SAUCE "Red" (2017) par Luc B comme Beans



     Les RED BEANS & PEPPER SAUCE nous reviennent avec un quatrième album. Ca devient sérieux cette histoire… Le quintet montpelliérain mené par Laurent Galichon reprend les affaires où le précédent HOT & SPICY les avait laissé (une dominante hard blues 70’s), c’est-à-dire une musique plus épaisse, des titres plus concis - mais dans lesquels il peut se passer beaucoup de choses. Sur les deux premiers albums, on trouvait des titres plus étirés, de longues intros flyodiennes, des morceaux parfois saupoudrés de cuivres, et des genres bien définis, un blues ici, un rock là-bas, et funk ensuite. La musique du groupe a évolué, des titres plus ramassés, mais à l’intérieur desquels on retrouve par petites touches les influences de Laurent Galichon, et le mélange des genres qui lui est cher.
     La production est impeccable, avec juste ce qu’il faut d’effets, de filtres, parfois, mais on reste dans le brut. Et la pochette encore une fois dessinée par Laurent Galichon, avec quelques photos de Niko Sarran, et Laurent (c’est gars-là ont tous les talents, c’est très énervant).
     Un départ en fanfare avec l’énergique « Bad quarter moon », gros rock à riffs, mais sur la durée comme ce serait trop simple, on a un pont aérien à 2’50, avant de repasser la quatrième avec un énorme chorus d’Hammond de Serge Auzier (qui signe aussi la plupart des textes). Pour ouvrir un album, on ne peut pas rêver mieux. Mais bon sang, pourquoi on n’entend pas ça sur les radios, c’est presque tubesque ce truc ?! On ne relâche pas la pédale avec le vrai/faux shuffle « No saint today » dominé par le chant de Jessyka Aké, toujours très en place, puissante et féline, et l’intervention de l’harmoniciste Pierre Andissoa.

     Les Red font péter la poudre sur le hard boogie saturé et très énervé « Half world changeling », et avec ses plages calmes jouées sur le cercle de la caisse claire (Niko Sarran à la batterie, et à la production, et n’oublions pas son compère Denis Bourdié à la basse qui soutient l'édifice) y’a un p’tit parfum « La Grange » de ZZ Top. Et quel solo de Laurent Galichon ! Une tuerie ce truc ! « Smiling child » donne dans le funky chaloupé, du moins au début, car ensuite Laurent Galichon se barre dans deux grilles de blues.

« Flyin’ high » nous repose, une belle ballade, délicieusement jazzy dans son intro guitare/voix. La suite flirte avec une soul qui monte en intensité. « Glitter city » s’ouvre sur un gros riff à la Deep Purple période Perfect Stranger, surtout avec le motif d’Hammond qui suit, superbe ligne de basse sur les couplets, mais on pense ensuite davantage à Whitesnake sur le refrain (« Ain’t a love in the heart of the city »). Même parfum avec le riff d’intro de « You can’t turn around » avec là encore, après une rupture, un gros solo d’Hammond saturé qui rappelle qui vous savez (vous savez ?) comme on peut en entendre sur « Flight on the rat » de qui vous savez. Vous savez toujours ?  Une fin cut, et paf, silence, puis un superbe riff de slide country, bien roots, et l’harmonica de Pierre Andissoa qui s’invite une deuxième fois. C’est « Dead spell » et ça va déraper sur la fin à la manière d’un Led Zep triturant des chansons folk sur le "III". Mais pourquoi un fade à la fin ?!!
Le pas de Baghera est très lourd sur « The black panther », un blues (rock)  aux accents de Stevie Ray Vaughan passé au rouleau compresseur, autre influence souvent revendiquée, mais sans que ce soit ici, contrairement aux premiers disques, un classique shuffle. On termine avec « Sinkin’ down », un tempo lent, une ambiance plus aérienne, et un chorus de Laurent Galichon pour conclure. Un bon titre, mais franchement, on aurait souhaité une apothéose, un feu d'artifice, là, on reste un peu sur notre fin... notre faim !  
     Si j’avais un seul petit reproche à faire, c’est l’ordre des morceaux. On attaque avec une dominante plus brute et rock au départ, qui s’estompe sur la fin, où on aurait aimé reprendre une rasade de « Half world changing » ! En tout cas, ce RED est encore une réussite, avec une poignée de très bons titres, plus compacts, et rentre-dedans. Quatrième album depuis le premier et auto-produit LE GARDIEN en 2010, c’est une bonne régularité. On sent dans les styles que les disques vont deux par deux. Les deux premiers se ressemblaient dans leurs approches musicales, les deux suivants avec un autre angle d'attaque, des compositions plus compactes, plus "hard" dans le son. Donc, question : quid du cinquième ?  Carrément heavy-rock, ou laid back ? Houla ! Pensons déjà à celui-là, il est tout frais, il est très bon...

vidéos et photos sur leur site : - clic - 


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1 commentaire:

  1. Perso je regrette un peu le virage un peu trop bourrin à mon gout pris depuis "HOT & SPACY" car je trouve que Laurent Galichon et sa troupe gagneraient à travailler davantage le feeling.

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