Vulcain à la Locomotive un soir de
mai 1987, coincé entre des barbus buveurs de bière et de jeunes hardos couvert
de patchs des groupes du moment. La soirée s’annonçait chaude.
Ma
première rencontre avec Vulcain remonte à 1984 au premier festival de Hard rock français, bien avant le
Hellfest et autre Download. Un petit festival avec des groupes qui commençaient
à faire parler d’eux. On pouvait y trouver Blasphème,
H.Bomb, Attentat Rock, les bordelais de High
Power, les messins de Fisc et Hooligan qui ne fera qu’une brève apparition sur la scène
hard rock française. Mais le groupe qui commençait à faire parler de lui était
celui des frères Puzio. Après avoir gagné un
concours, le groupe enregistrera une démo et signera chez Ebony Records.
En 1984
sort leurs premier album «Rock’n’Roll Secours». Le métal en France commence
à se réveiller et à faire de l’ombre au grand frère Trust
avec des groupes comme Satan Jockers et tous
ceux cités ci-dessus. Mais la différence
avec le groupe francilien c’est que ce dernier va exploser la scène française
en étant très vite surnommé «Le Motörhead français». Une évidence puisque au
niveau de la puissance, le groupe met la barre au dessus et la voix rocailleuse
de Daniel Puzio qui rappelle un peut celle du Dieu
Lemmy en rajoute une petite couche.
Le
frangin Vincent Puzio
à la basse (Une Rickenbacker évidemment !)
est bien en avant et Franck Vilatte est à la
batterie (il ne fera que cet album) ;
c’est double pédale pendant tout l’album. Des références musicales comme «Pile ou Face»
qui traduit en anglais passeraient dans l’album «Overkill» ou même «Ace of Spades» sans
que personne ne voit la différence.
Et
dans leurs premiers albums, Vulcain va y mettre tous leurs classiques :
«Le fils de
Lucifer», «Le Soviet Suprême», «L’enfer» avec son intro à la «Overkill», un
titre dédié à Lemmy, Daniel
le nomme à la fin du morceau «Salut Lemmy, à
ta santé je vais boire», et le morceau qui finit tous leurs concerts
mais qui n’est pas hard du tout «La digue du cul» chanté à capela dans un joyeux
bordel. Le meilleur album de Vulcain ? Possible, le meilleur album de
métal chanté en français ? Surement, mais à chacun sa façon de concevoir
la chose.
Donc
pour revenir à mon histoire, après ce petit historique du Vulcain, je découvre le groupe
un après midi du 9 juin 1984 dans un
public assez clairsemé, le hard en France n’en n’était qu’à ses balbutiements
alors que Jeanne Mas, Cookie
Dingler et Peter et Sloane squattaient les hauteurs des charts. Mes goûts
musicaux à l’époque n’étaient pas encore prononcés pour le hard rock, j’étais
plutôt branché sur Dire Strait et tout ce qui
concernait le rock progressif (Toujours
maintenant !), mais ce fût le jour ou je pris une monumentale claque
musicale.
Il
faudra attendre 1987, une époque où
le hard français est à son apogée, après «Big Brothers» un album plutôt moyen, Vulcain
va redresser la barre avec un live. Le 2 mai 1987 le groupe s’installe à La Locomotive, la boite crée par André Pousse, l’ancien coureur cycliste devenue un éternel
méchant des films de Georges Lautner. Une
première partie avec Chariot, un groupe de
heavy-rock britannique. Vulcain est dans sa meilleure période, le
concert est chaud et le public intenable. A la vitesse d’un léopard qui aurait
pris du speed, des titres des deux premiers albums sont expédiés à fond la caisse,
les classiques :
« Rock’n’roll Secours», «Fuck the Police» et «La Dame de Fer»
(Un vibrant «Hommage» à Margaret Thatcher)
te clouent au mur comme une mouche sur un papier collant. Les versions de «Comme des Chiens»
et de «22»
(Pourtant superbement interprété)
passe pour mélodique avec ses décibels en moins. Un rappel d’AC/DC «Hell ain’t a bad place to be» un peu massacré
par Daniel Puzio pas très à l’aise avec la
langue de Shakespeare. Et en bon français qu’ils
sont, l’hymne du hardos «La Digue du Cul» repris en cœur par les barbus
et les buveurs de bière du public clôturera cette charmante soirée.
Un
live qui n’empêchera pas la comparaison du groupe avec Motörhead
(Vulcain
feront leurs premières parties sur quelques dates de leurs tournées en 2010) même si le groupe français
est plus heavy et Motörhead plus Rock’n’Roll.
Deux albums de Vulcain
à écouter le premier «Rock’n’roll Secours» et celui de la maturité «Live Force».
Enfer
et contre tous, La forge de Vulcain n’a jamais été aussi diabolique que ce
soir la.
Aah... Vulcain, celui que l'on nommait le "Motörhead français". Un sérieux client à l'époque. Personnellement, j'avais bien apprécié "Desperado", avec notamment "Blueberry Blues" (en fan de la BD, c'était un double plaisir), "Sur la Route", "Comme des Chiens", "Si tu bas de l'Aile", "Richard". Du brutal.
RépondreSupprimerTiens, cela me donne envie de ressortir le vieux 33 tours. Pas sûr que je n'en ressorte pas avec la tête explosé ... Le jeune Marc Varez jouait de sa batterie comme un épileptique, en mode "Overkill".