Retour dans la région parisienne avec une artiste du cru. Emma
Staël, en duo piano-voix, un goût étrange venue d’ailleurs.
Madame de Staël
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Emma Staël et A Felicidade |
Mais
avant tout, qui est Emma Staël ? Dans sa page officielle,
j’apprends que ses parents sont deux comédiens de théâtre, que très tôt elle
foulera les planches, qu’elle intègrera une chorale ou elle sera quelquefois
la soliste. Plus tard, elle rentrera au conservatoire de Villeneuve-Saint-Georges
pour une formation au chant classique, ce qui aurait pu en effrayer plus d’un
quand on sait que de la même ville sont issue le rappeur Bambi Cruz et MC Soolar.
Puis ce sera celui de Buc, une petite commune dans les Yvelines, ou elle
étudiera le chant jazz et la Bossa Nova à l’Association Régionale d’Information
et d’Action Musicale (ARIAM). Elle participera à la création d’un quintet de
jazz : A Felicidade qui tournera dans la
région. Mais Emma
Staël veut voler de ses propres ailes et elle va se lancer dans le
vide avec ses textes et sa musique.
En 2010, elle va croiser la route du
pianiste Marco Albano, la complicité entre les
deux artistes s’installe et le pianiste va composer et arranger les textes de
la chanteuse, mais il va aussi l’accompagner sur scène.
La belle Hélène
m’ayant fait parvenir le CD d’Emma, je m’en vais maintenant vous le commenter.
Déjà,
une jaquette dépliante qui vous donne la mesure du contenu
avec une belle représentation dessinée de la fontaine Saint-Michel à Paris, avec
une femme de dos en robe à fleurs rouges et qui apparaîtra, une fois déplier, dans
différentes postures, assise, s’étirant, regardant une vitrine et même
arrosant ses fleurs. Le dessin d’un personnage qui n’est pas sans me rappeler
ceux que dessine Mylène Farmer (Bien que ceux fait par la chanteuse rousse
soit moins stylisé et plus enfantin).
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Avec Marco Albano |
Je
commence mon écoute par «Incognita», une bien belle ballade mélancolique
avec un piano langoureux, une discrète percussion et une double voix sur le
refrain. Une histoire d’amour dans laquelle beaucoup pourrait se retrouver.
«C’est fou»
chanté en duo avec Marco Albano, l’inventaire de
la vie d’un couple remplie du vécu de chacun.
«Parc Floral»
Un clavier qui sonne comme un Rhodes, un Wurlitzer (Ou tout simplement un Korg ?),
une percussion Conga, un rythme jazzy et voila une chanson fleurie plutôt
agréable en ces débuts d’été. Mais plus j’écoute le morceau et je me dis que
cette rengaine m’est familière, je retourne la jaquette et je vois que
l’original est un titre de Charlie Parker «My Little Suede
Shoes». Une reprise bien sympathique.
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«J’te voyais pas»
Encore un jolie titre sur une musique mélancolique ou, quand dans un couple
l’érosion du temps fait son apparition (Personnellement,
c’est comme ça que je ressens la chanson).
«L’homme de la
déchèterie» Il est rare de trouver de l’humour quand on parle de nos
détritus et autres débris et Emma Staël réussie à nous faire sourire avec cette chanson et son
tempo un peut plus rapide.
«Je ne tomberai
pas» Comparable à certaine chansons d’Anne Sylvestre à ses débuts,
j’aime !
«Tans pis !»
Avec un son de piano jazz, ou comment essayer de faire milles choses pour ne
pas se manger un «râteau».
«Sans petits
cailloux» Avec une intro au piano qui nous plonge dans une
atmosphère feutrée et une ambiance cosy d’un pub de St Germain. La fin d’une
histoire, avec ses souvenirs.
«Enfant de Fleury»
Habitant à quelques kilomètres de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, ce titre
ne pouvait que m’interpeler (Mais je n’ai
jamais personnellement fréquenté l‘établissement). Un joli titre sur un
enfant dont le père est en voyage d’affaire
ce «Fils de reclus, graine de taulard,
veine de pendu, miraculé du parloir», une chanson qui aurait pu
apparaître dans la chanson réaliste et dans le répertoire d’un Aristide Bruant si ce dernier avait vécu jusqu’à nous.
Emma Staël avec sa voix feutrée,
lumineuse et un joli vibrato retrace ces petites tranches de vie avec émotions
et pudeurs. Encore une artiste rare qui devrait sortir du cadre restreint de sa
banlieue et éclater en plein jour. Avec Marco Albano
au piano et les petites touches de Thierry Zimmermann
aux percussions donnent une harmonie parfaite au dix titres que comporte l’album.
Emma Staël, tout comme Hélène Gerray sont des perles rares qui, une fois sortie
de leurs écrins devraient être misent en vitrine.
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