J’avais déjà parlé de Tom Novembre,
mais jamais de l'un de ses albums. Il est maintenant reconverti dans le cinéma, le
théâtre et la télévision. Je vais parler du musicien-parolier et de sa première
trace phonographique. En plein mois de mai, je parlerai de Novembre.
Être le frère de… Est-ce plus facile pour… ? Pourtant ces deux-la s’étaient
juré quelque chose : «Le
premier qui arrive attend l’autre». Le jeune Charles-Elie
arrivera en tête en 1978 avec «Douze chansons
dans la sciure» quand à Jean-Thomas, il attendra 1982 pour sortir son premier album «Version pour doublage».
Une
pochette en noir et blanc avec un grand bandeau écrit Tom Novembre et une photo du
bonhomme relooké façon Dashiell Hammett ou Joe Jackson à l’époque de «I’m the man» en 1979 ou encore Léonard
Cohen «Popular
Problems» en 2014. Pour
les musiciens, il ne se cassera pas la tête puisqu’il prendra ceux de son
frangin que l’ont trouvaient sur l’album «Quoi faire». Jerry
Lipkins au clavier et Yves Botte (Plus connu sous le pseudo d’Alice Botte
«Le gaucher silencieux») pour ne citer que cela. Si Charlélie ne l'a jamais invité sur ses albums, Tom ne fera pas de même, non
seulement il s’occupera des arrangements, des overdubs, jouera de l’harmonica,
composera un titre et produira l’album. Il sera aussi de la partie conceptuelle
de la pochette sous le pseudo de B.Scout avec Tom
et Mah Duboy (martine
Dubois) une artiste graphique qui s’occupera de tout les visuels de l’artiste nancéien et qui, je suppose, a eu une histoire à l’époque de l’enregistrement
de l’album en question (Info dans une
interview de Gérard Bar-David dans un Best» de 1982).
Les
chansons de Tom
Novembre, tout comme celle de son frère à cette époque, sont des
tranches de vie racontées simplement sans prise de tête, de petites anecdotes de
la vie de tous les jours qui auraient pu arriver à n’importe qui d'entre nous. Ne chercher
pas dans sa musique de grands accords de guitares saturées ni de solo de
batterie de 10 minutes, les synthés font
le plus gros du travail. Les bandes son et les bruitages sont aussi
les invités sur certains titres.
«Gare aux nougats»
: des bruits de pas sur le bitume, des cris dans le lointain et des accords
plaqués sur un clavier et une intro qui ressemble au générique du dessin animé
«Batman»
de 1966. L’histoire en gros est que
si tu ne fais pas attention à certaines choses dans ta vie, tu risques de te
faire marcher sur les pieds.
«Pique-nique»
: un petit rythme de batterie soutenu et une journée au bord de l’eau avec son
sauciflard, ses fourmis, ses bons et ses mauvais cotés.
«Ouistiti» :
La voix d’une dame qui interpelle un animal, une musique nostalgique synthétisés
sur des paroles qui paraissent banales, un texte qui pourrait être un argumentaire contre
le système carcéral des animaux. Le morceau ce termine sur les cris d’un
ouistiti.
«Ca cavale» : avec une intro de 57 secondes en avant propos. Le titre écrit par Charlélie avec un Tom Novembre qui nous décrit la folie
quotidienne des grandes surfaces tout en jouant les camelots aboyeurs.
«Y’a des jours
avec et y’a des jours sans» : un genre d’inventaire à la Prévert qui parait loufoque mais qui sous entend un
sentiment complexe.
«Tacot Maudit»
: comme son titre l’indique, l’histoire d’un homme et les problèmes que lui cause
son automobile. Un morceau drôle et réaliste «Alors
s’il cale même de l’allume- cigares, j’en fais une compression pour César»
«Silence» : un morceau plein de nostalgie avec une ambiance de film noir, musicalement
habillé entre synthé et basse. Et toujours ce genre d’inventaire des choses qui
nous entourent et qui racontent une histoire. Un des plus beaux titres de l’album.
«Je cherche mon
scoubidou» : à la première écoute, un enfant demandant à sa mère où est
son scoubidou. Des paroles qui paressent affligeantes, mais il y aurait-il
un double sens ?
«Le défilé des
mois d’été» Bienvenue chez les juillettistes et les aoûtiens, ceux
que l’on croise tout les ans sur les plages de France. Une image acide ciselée
par Tom
Novembre des congés payés à notre époque.
«Berlin-Berlingot»
une intro au clavier joué en mineur. Qui est ce Berlin-Berlingot ? Un artiste
de cirque comme le chante l’artiste ? Ou, il y a-t-il encore un message
secret dans cette chanson ?
«Version pour
Doublage» : avec ses textes loufoques mais qui entendent toujours une
critique. Tom
Novembre manie le second degré avec des textes intelligents, ce qui
est très rare et pour la musique, tout comme son frangin Charlélie, à l’époque c’était du jamais entendu.
Son
second album l’année suivante «Toile cirée» sera dans la même veine.
Tom Novembre avec sa voix grave et suave, un
artiste complet (Ce doit être de famille)
qui joue depuis ses débuts du Omnichord
Suzuki un instrument électronique dont se servent aussi Brian Eno, Sean Lennon ou encore Stefan Olsdal de Placebo.
Tom Novembre,
3 albums originaux, deux compilations, une musique et des textes sans prise de
tête à écouter sans modération.
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