Qui n’a jamais écouté un album du Pink Floyd lève la main !
Qui ne connait pas «Ummagumma» se lève ! Le disque de l’après Syd Barrett,
un demi live souvent considéré comme un album studio à part entière.
Le psychédélisme en deux disques
Alors
que David Gilmour
s’affirmait comme un grand compositeur et guitariste, Nick
Mason était déjà un grand percussionniste, Rick
right était déjà beau gosse et un excellent clavier, Roger Waters était déjà atteint de mégalomanie, Syd Barrett commençait déjà à devenir barge et les
quatre premiers vont prendre la décision de virer le dernier. A l’époque Pink Floyd
en était à ses balbutiements, ils n’avaient que trois albums à leurs actifs,
mais celui qui allait venir chamboulera leurs quotidiens en particulier et le
monde du rock en général.
Pourtant,
tout n’était pas gagné, les musicologues ne donnaient pas cher du groupe après
l’éviction de Syd Barrett, mais la suite leurs
prouvera qu’un homme ne fait pas un groupe.
Même si j’ai préféré l’album suivant «Atom Heart
Mother» (Le plus vache !),
ce double album contenant un disque en live, un autre en studio et une
pochette mythique, «Ummagumma» reste comme une pièce maitresse
dans la musique psychédélique. Sur le live, trois titres empruntés à leurs deux
premiers albums «The
Piper at the Gates of Dawn» et à «Saucerful of Secrets» et un
inédit «Careful
With That Axe, Eugene» qui apparaissait dans un concept album de 1969 «The Man and the Journey» sous le
titre «Beset
by the Créatures of the Deep» et qui réapparaitra dans «Relics»
en 1971, et sur le second : 12 titres enregistrés
en studio. Même si cet album est moite-moite, il ne restera pas dans les
esprits comme un live mais comme un disque à part entière dans la carrière du
flamand rose.
C’est
après deux albums studio et la BO du film de Barbet
Schroeder «More» qui, étrangement, aura plus de succès en France qu’en
Angleterre (Nul n’est prophète en son
pays !) qu’arrive «Ummagumma»
un titre qui ne veut rien dire et qui viendrait d’une expression argotique
venant du roadie Iain Moore qui disait «Je retourne à la maison pour un Ummagumma» (Faire l’amour). Mais il existe aussi d’autres versions de
l’étymologie du mot, ce serait aussi une manière de dire à Cambridge
«enlever ses bottes» en
faisant toujours une allusion au sexe et, selon Wikipédia, cela pourrait aussi
désigner le «Rock’n’roll» et la
prononciation changera selon les personnes, Nick Mason
dans une interview dira «Oo-mah-goo-mah» tandis
que Roger Water lors d’un concert prononcera «Uh-ma-gum-a».
Sonia Charmante
demoiselle ! Pourriez-vous m’apporter deux dolipranes s’il vous
plait ! A force de prononcer ce mot, je crois que je vais finir aussi
barge que Syd Barrett !!
Ummagumma, un désastre annoncé ?
«Ummagumma ? Ce fut un désastre». Le
commentaire de Roger Waters démontre bien que Pink Floyd
en 1969 n’avait pas encore la
virtuosité des groupes phare du moment qui avaient fenêtre sur cour. Mais
l’expérimentation de leurs musiques progressives et psychédéliques sera un
tremplin vers le succès de leurs futurs albums. Un live enregistré à Birmingham
qui attaque avec «Astronomy Domine» ou David Gilmour
devient chanteur à la place de Syd Barrett, un
version beaucoup plus rock et plus longue que sur l’album studio avec un
joli et doux solo d’orgue au milieu du morceau avant que celui-ci ne retrouve
de la vigueur avec les grands accords de guitare de Gilmour.
«Careful
with that axe, Eugene» (Attention avec cette hache, Eugène),
Début très progressif avec un orgue qui nous donne une note angoissante sur un
long chant plaintif de Waters. Arrive ce qui
fera le succès du morceau, une courte montée musical et le cri primal de Waters qui à l’époque fera sauter les tympans à
beaucoup d’entre nous qui restions l’oreille collée au pick-up.
Nick Mason - Rick right |
Le
cosmique et oriental «Set the Controls for the Heart of the Sun»
avec un instrumental crescendo. Quatre couplets que Roger
Waters empruntera d’un livre chinois de poésies écrit par Li He (791-817)
de la dynastie T’ang. En 2015 Nick Mason
déclarera que «Set the Controls for the Heart of the Sun» est
sa chanson favorite.
Arrive
le monstrueux «Saucerful
of Secrets» et ses quatre parties. «Something Else» ou un mélange
d’orgue et de guitare montant crescendo dans un registre plutôt dramatique.
«Syncopated
Pandemonium» Le roulement de batterie de Mason
alors que Gilmour continue de massacrer le
manche de sa guitare avec un bottleneck (A
l’époque, il jouait avec une stratocaster et une Telecaster). «Storm Signal»
le morceau pratiquement inexistant pour faire la transition avec le superbe
final «Celestial
Voices» qui commence par Rick Wright avec
les 15 accords sur son orgue sur lesquels viennent ensuite se greffer tous les
instruments pour finir par la voix de Gilmour.
Des trois versions connus de ce titre, celle de l’album avec Syd Barrett et celle du «live Pompéii», celle de «Ummagumma»
reste la meilleure.
Après
le live arrive la partie studio avec une mini symphonie en quatre parties de Rick Wright «Sysyphus».
Une petite symphonie à elle toute seule avec une intro qui nous plonge dans le
péplum suivie par une belle ligne de piano du style de Georges
Gershwin qui aurait fini d’écrire sa partition sous LSD. La suite
est plutôt angoissante avec ses bruits, ses cris et ses sons entrechoqués. Retour
à une partie plus zen avec de longues plages de synthétiseurs avec en plus des
bruits de cascade et de chants d’oiseaux. Mais le calme n’a qu’un temps, le son
des grandes orgues apparaissent comme un rappel à l’ordre de l’histoire de Sisyphe,
soit son retour en enfer et le thème du début revient pour conclure le morceau.
«Grantchester
Meadows» Les abeilles bourdonnent, les oiseaux chantent, une petite
ballade acoustique interprétée par Waters et Gilmour.
Nick Mason |
«The Narrow Way»
Une chanson en trois partie de Gilmour, la
première axée sur l’accoustique avec
quelques bruits de slide guitar en arrière plan, une seconde avec un riff diabolique vite recouvert de bruits spatiaux pour finir sur une chanson qui sonne entre le médiéval et le fantastique.
«The Grand Vizier’s
Garden Party» écrit et joué par le moins prolifique des musiciens du
Pink Floyd,
ce titre est l’un des trois que composera Nick Mason. Le morceau commence avec une flûte traversière jouée par sa femme Linda (le nom ne sera pas crédité sur l’album), la suite sera une ambiance de roulement de batteries et autre bruit d’instruments de percussion avec quelquefois un accord de Wright qui apparaitra ici ou là, le tout est conclu par la flûte de sa belle.
«Ummagumma»
a été une prise de risque pour le groupe à l’époque, mais ce ne fut pas un
désastre comme le pense Roger Water, même si il reste un champ d’expérimentation en tout genre avec ses bizarreries, il est un album important dans la discographie du groupe.
Cet album m'avait fasciné quand j'étais môme (c'était mes frangines qui l'avaient) surtout le disque live, c'était ma première excursion chez Pink Flyod. Mais plus encore que leur musique, c'était le matos du groupe, avec la photo au dos de la pochette !!
RépondreSupprimerEt attention, Pat, au faux-ami le plus célèbre du rock : Pink Flyod ne signifie pas flamand rose (c'est flamingo), c'est les noms accolés de deux bluesmen que Syd Barrett aimaient beaucoup !
RépondreSupprimerOui, je sais: Pinkney Anderson et Floyd "Dipper Boy" Council, deux mecs qui faisaient du blues et que Syd Barrett avait quelques disques.
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