mardi 25 avril 2017

JJ THAMES "Raw sugar" (2016)



La vie de cette chanteuse semble sortie d'un scénario d'Hollywood, avec ses joies, ses drames, une descente aux enfers puis un happy end. Née à Detroit elle grandit dans la Motor City, ou du moins les ruines de cette ville en faillite, elle y étudie le piano classique et jazz ainsi que le chant et se produit sur scène dès l'age de 9 ans. Précoce en tout elle donne également naissance à son premier enfant à 17 ans avant la prendre la direction de Jackson dans le Mississippi où elle étudie tout en se produisant dans les clubs locaux où elle a l'occasion de chanter avec quelques légendes comme Bobbie Blue Bland ou Denise Lasalle. En 2004 elle est mère pour la seconde fois mais l'enfant décède en bas age et elle rentre à Détroit et trouve réconfort dans la musique, elle chante pendant 2 ans dans un club puis prend la direction de New York en 2008. Elle survit de petits boulots, des piges comme choriste aussi mais ça ne suffit pas et elle se retrouve obligée de chanter dans les rues et métros et séjourne même quelques temps dans un refuge pour sans abris. Mais la roue va tourner, aidée par sa famille et ses amis elle retourne dans le Mississippi où elle est repérée par un des principaux acteurs du blues local, Grady Champion, qui l'engage comme choriste avant de la signer sur son nouveau label DecChamp Records et l'album "Tell you what I know" sort début 2014 et rencontre un beau succès, donnant lieu a de flatteuses comparaisons: Etta James, Tina Turner, rien que ça…

  2 ans ont passé et voici "Raw sugar", produit par Grady, Eddie Cotton JR et J.J. elle même, les 2 derniers co-signant textes et musiques, 13 compos et aucune reprise. Coté musiciens on retrouve Eddie Cotton Jr aux guitares, Darry Sanford aux claviers, John Blackmon aux drums, Anthony Daniels à la basse, et une section de cuivres (Kimble Funchess -trompette, Jessie Primer III -saxo, Robert Lamkin- trombone).
On commence avec un beau et pur gospel "Oh Lord", voix puissante et passionnée pour invoquer son Dieu, une voix sincère qui transpire de vécu et d'épreuves endurées; avec 2 invités au chœurs et respectivement à la mandoline et guitare : : Ben Hunter et Joe Seamons.
Place à des choses plus festives avec 2 Rhythm'n'Blues enlevés "Hattie Pearl" et "I'm leavin" sur lesquels piano, cuivres et guitare sont bien présentes. Après ce début en fanfare le soufflé retombe un peu avec 3 titres ballades/soul/pop taillés pour les FM. Avec mention à "Leftlovers" qui pourrait servir de B.O. à la croisière s'amuse... Plus intéressant est "Bad man" qui a un petit parfum Stax et orné de la belle guitare de Eddie Cotton Jr, c'est d'ailleurs dans ce registre de soul qui balance, avec une pincée de funk que J.J. et son orchestre sont les plus convaincants, la preuve avec l'excellentissime "Don't stop my shine" avec un formidable Cotton qui sonne à la Albert King et sa guitare Lucy, ou encore les sautillants "I wanna fall in love", "I don't feel nothing", ou le morceau titre "Raw sugar".

Si 3 ou 4 plages font un peu baisser la note, globalement c'est du très bon, les musiques et les instrumentistes sont brillants et notre J.J. est une sacrée chanteuse pleine de feeling et avec du coffre. Après un début de parcours chaotique elle pourrait prendre une belle revanche et s'inscrire dans la lignée d'une autre Big Mama (Thornton), de Koko (Taylor), Etta (James) ou autres grandes dames du blues; l'avenir nous le dira..

ROCKIN-JL

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