Ces 3 "racailles" (gamberros) semblent tout droit sortis de quelques bouges d'El Paso ou Tijuana comme l'indiquent leur patronyme et la belle jaquette, son paysage aride et ses cactus. Pourtant c'est la Gironde et non le Rio Grande qui irrigue leurs veines. Second album aprés "Lucinda" de ce trio dont les musiciens sont bien connus des amateurs et tous trois par ailleurs membres de "Loretta & the Bad Kings" : Mig Toquereau (guitare acoustique, ukulélé, percus - a accompagné quelques pointures comme Franck Goldwasser, Curtis Salgado, Shawn Pittman, Paul Orta), Anthony Stelmaszack (guitare, mandoline, harmonica - a lui joué avec Nico Wayne Toussaint, James Harman, Jimmie Johnson, Amos Garrett) et la chanteuse Loretta (chant, contrebasse). A noter que ces 3 multi-instrumentistes partagent aussi le chant, ce qui permet d'intéressantes variations.
Toquereau signe 7 des 11 titres, Stelmaszack un, les 3 autres étant des reprises : l'émouvant " lonesome whistle" de la légende de la country Hank Williams (1951 titre qui fut repris par Johnny Cash en 1957), le rockin blues "Stop kook and listen" (de London et Stevenson, pour Patsy Cline en 1956) chanté par Loretta et son chant énergique et swingant , et le "Tennessee border" de Jimmy Work (1948), country dynamique avec un harmonica déchaîné.
Coté des nouvelles compos je suis tombé sous le charme dés les premières notes d'ouverture du morceau titre "Take me home", la finesse des instruments et la voix nonchalante et burinée de Toquereau en font un peu le chaînon manquant entre JJ Cale et Johnny Cash. "The trooper"enfonce le clou, les passages de guitare électrique sont superbes et Loretta apporte sa voix en choriste de luxe.
Belles guitares aussi sur le folk/rock "Mathilda" puis plage reposante avec la ballade "Paradise island" et country honky tonk avec "Sleeping in the doghouse"où les harmonies vocales des 3 comparses sont épatantes, tout comme sur "I won't back down" ou "Hey little sister" alors que
"El rey cabo" et ses percus latino fleure bon la tequila et le chili con carne.
Caramba ! qué disco ! Un superbe album aux influences variées, country, western, folk, mexicaines, texanes qui prouve une fois encore - on le répète assez souvent dans ce blog au fil de nos découvertes - la qualité des productions hexagonales dés qu'on sort un peu des sentiers battus et rebattus.
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