Brian May la résurrection
Tout commence
un soir de 1993, le 29 novembre
pour être plus précis. Arrivé sur le parking du Zenith de Paris pour assister
au concert de Brian
May, sur place, personne, pas un chat, pas âme qui vive. Après
avoir eu des renseignements auprès d’autres égarés comme moi, le concert a été
déplacé à l’Elysée Montmartre, la vente des billets ayant été moindre que prévue… Débute
alors une course effrénée dans Paris pour rejoindre la petite salle de presque
1400 places, quand même.
Brian May n’est plus à présenter. Le
guitariste de Queen qui écrira «We Will Rock You»
et «The Show
Must Go On» avec sa Red Spécial va continuer en solo après la mort
de Freddy Mercury et la plus ou moins
nette dissolution du groupe de sa majesté. Un divorce, le décès de son père et
la mort de Freddy Mercury vont le plonger dans
une profonde dépression dont il a du mal à se remettre, il pensera même un temps au suicide. Sa
rencontre avec l’actrice Anita Dobson va tout
remettre en question.
Depuis
1980, pendant les sessions de «Flash Gordon»
et en 1982 pour celle de «Hot Space»,
il avait déjà enregistré une série de démos qu’il jugera inadaptés pour Queen. Ce sera dans les premiers mois de 1988 qu’il commencera sérieusement
à travailler sur son opus solo, tout
comme ses deux autres compères Roger Taylor et Freddy Mercury qui de leurs cotés travaillaient sur
leurs propres projets. Il mettra beaucoup de temps à le finaliser et n’ayant
pas de contrat d’enregistrement solo, il n’avait pas de pression pour livrer
dans un délai imparti un album fini. Les
séances d’enregistrement auront lieu en 1988
au studio de la maison de Brian à Allerton Hill ainsi que dans d’autres
studios où six titres seront mis en boites. Les 5 titres restant seront
enregistrés entre 1991 et 1992.
Pour faire un
bon album, écrire de bons morceaux c’est bien ! mais s’entourer de bons musiciens
c’est mieux ! Et Brian
May ira chercher la crème de ce qu'il se fait de mieux. 3
bassistes : Gary Tibbs (Roxy Music) – Neil
Murray (Black Sabbath, Gary Moore)
– John Deacon (Queen), 2 claviers : Mike Moran (D.Bowie,
O.Osbourne), Don Airey (Deep Purple, Judas Priest),
4 choristes dont Maggie Ryder (Eurythmics, Queen) et 2 batteurs Geoff Dugmore (Debbie Harry, Thompsons Twins) et
l’immense Cozy Powell avec un cv long comme le
bras.
«Back to the
Light» sera une véritable thérapie pour le guitariste qui attaque
avec des clochettes et à grand coup d’accords avec le sombre «The Dark». Et la lumière surgit de nouveau avec le titre éponyme «Back to the Light» suivi par «Love Token»
où le grand frisé avec sa Red Spécial nous envoie des riffs virulents aux
travers des tympans, mais le pire est à venir. «Resurrection» co-écris avec Cozy Powell et Jaime Page,
un morceau énorme ou Powell va carrément
exploser sa double grosse caisse et Brian May va sortir un monstrueux solo en
tapping, même si ce dernier n’est pas un habitué de genre, qui aurait pu à
l’époque faire rougir Eddie Van Halen.
En ce
soir frisquet du 29 novembre 1993,
la température dans la salle est chaude pour accueillir le retour sur scène du
guitariste d’un des groupes les plus connus au monde. Les musiciens ne seront
pas les mêmes, hormis Cozy Powell et Neil Murray, on pourra retrouver le clavier de Queen, Spike Edney, le
guitariste Jamie Moses et les deux choristes Cathy Porter et Shelley Preston. 8 titres de son album seront mélangés à
7 de Queen, un concert ou Brian May va sortir toute sa rage de
guitariste de Hard Rock, le final sera le même que celui d’un concert de Queen
avec «We Will
Rock You» en version lente et rapide suivie d’un «Hammer to Fall»
décoiffant ou des marteaux gonflables tomberont du plafond sur un public ravis
(Malheureusement, je n’en ai pas
eu !).
Que ce soit
avec Queen ou en solo, Brian May est un guitariste très
pro qui n’a pas la grosse tête et qui ne se moque pas de son public, la voix
douce presque timide sur certains titres ou presque à l’arrache sur d’autres, sa Red spécial le complète et le soutient dans sa tâche.
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