- Retour dans l'univers symphonique de Dmitri Chostakovitch M'sieur
Claude, la 4ème symphonie cette fois-ci, vous pensez parler des
15 ?
- Non, dans le cycle, il y a des hauts et des bas, mais par son audace
cette œuvre est la première totalement hors du commun du compositeur
russe.
- A-t-elle été composée lorsque le compositeur était jeune, a-t-il pu
échapper cette fois-là à la censure stalinienne ?
- Houlà ! Dans les années 30', Chostakovitch, prudent, a stoppé net les
répétitions de cette œuvre d'une noirceur et d'un irrespect total. Elle
ressortira des tiroirs en… 1961.
- 1961 et un disque de 1962 de… Kirill Kondrachine. Ah non un album de
Mariss
Janssons de
2004. Vous changez au moment de rédiger votre article !! Bizarre…
- Eh oui, car, saperlipopette, la vidéo a été supprimée, mais Janssons a
signé une belle gravure. Il n'existe pas de version de référence absolue
pour cette œuvre polymorphe pour laquelle offrir par l'interprétation une
unité parfaite est un pari bien difficile…
Marris Janssons |
L'histoire de la
4ème symphonie
de
Chostakovitch
demeure l'un des plus étranges épisodes de la vie dramatique du compositeur
russe. Écrite en 1935-36, elle ne sera créée que fin
1961…
Moderniste, fracassante et désespérée, l'architecture très libre et
erratique a conduit nombre de chefs d'orchestre, même talentueux, à l'échec
par un manque de conception d'ensemble. Dans ce cas, le flot musical
apparaît comme totalement décousu, voire tapageur.
Existe-t-il une interprétation qui échappe dans sa totalité à cette
malédiction ? Non, mais heureusement quelques chefs ont su donner une vision
suffisamment cohérente et passionnée de cette œuvre qui à l'évidence reste
le premier monument symphonique génial et inclassable du compositeur.
Marris Janssons, dans sa gravure de 2004 se classe dans ce groupe, même si cet avis
est contesté par d'autres mélomanes, arguments à l'appui. Un enregistrement
qui illustrera cette chronique. Un débat (un peu stérile) conduit les
exégètes chipoteurs à confronter le disque historique de
Kirill Kondrachine
qui fut à la fois le créateur et le premier à enregistrer l'ouvrage, à celui
de
Bernard Haitink, souvent incontournable dans ce répertoire, ou à d'autres galettes dues à
Neeme Järvi
ou à l'inattendu
Leonard Slatkin… Pour ces deux derniers, les disques sont quasi introuvables. La vidéo
Youtube du disque
Kondrachine
ayant disparue pendant mes vacances (elle est
revenue fin
août…), changement de programme avec
Marris
Janssons
dont l'interprétation reste l'un des fleurons d'une intégrale inégale
enregistrée pour EMI au début du siècle. Pour faire simple, tous ces
disques ont cumulé en leur temps des récompenses de la presse spécialisée et
l'attrait marqué du public. Abondance de biens…
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Mravinsky et Chostakovitch en 1937 |
Sa
1ère symphonie
écrite en 1925 par un jeune homme de 19 ans apparaît comme une élégante et vivante
fantaisie imprégnée des influences du
Stravinsky
des ballets russes (Le Sacre
ou
Petrouchka). On y entend déjà ce qui sera la
signature de
l'orchestration du maître : cordes scandées, thématiques joyeuses et
malicieuses aux percussions.
En 1927 –
1929, une période ou le
socialisme semble se construire,
Dmitri
écrit sur commande du régime
deux symphonies n° 2 & 3
"expérimentales" et dédiées à fêter le dixième anniversaire de la Révolution
d'octobre et le 1er mai, la fête du travail. Un travail hâtif,
sans grande nouveauté. Des pièces courtes qui se concluent chacune par un
chant patriotique. De cette époque située entre la fin du pouvoir
léniniste, de
la guerre civile
avec son
lot
de grandes
famines et
de massacres,
et la mise en place de la chape de plomb stalinienne qui va broyer la Russie
dès 1930, un semblant de
liberté artistique subsiste. Tout le monde connaît les populaires
suites Jazz, une musique qui sera bientôt étiquetée comme "dégénérée" et
"contrerévolutionnaire". Idéaliste,
Dmitri
croit encore en un avenir meilleur.
Honnêtement, je trouve ces deux
symphonies de circonstances assez fades.
1936
: son Opéra
"Lady Macbeth de Mtsensk" daté de 1930-32, après un
succès public certain, est honni par
Staline qui doit détester son
intrigue trop dramatique. Ni meurtre ni suicide sur scène en URSS
! On doit chanter à la gloire du régime, se réjouir de crever de faim et de
bourlinguer en aller simple vers la Sibérie ! La
Pravda se déchaîne contre
Chostakovitch.
Chostakovitch serein après la création de sa 13ème symphonie |
1953
: le tyran et
son comparse : le poivrot
Jdanov, grand inquisiteur de
l'art en URSS, sont partis en enfer. Khrouchtchev
lâche "un
peu" les rênes sur la création artistique, mais
Chostakovitch
préfère prudemment attendre
1961 pour ressortir sa
partition. En décembre
Kirill Kondrachine
va créer avec succès la symphonie vieille de 25 ans, la diriger aussi à
l'ouest et graver dans la foulée pour
Melodya le premier
enregistrement. Un an plus tard, presque jour pour jour,
Kondrachine
créera la
13ème symphonie, ouvrage évoquant les massacres des juifs, à
Babi Yar notamment (d'où son
sous-titre). Un sujet macabre et bouleversant
inacceptable par les autorités dix ans auparavant et qui d'ailleurs choqua
Khrouchtchev qui menaça d'interdire la première. (Difficile le changement.)
Pour l'orchestration, la découverte des effectifs cyclopéens chers à
Gustav Mahler
a porté ses fruits.
4 flûtes + 2 piccolos, 4 hautbois doublés de 4 cors anglais, 5 clarinettes
+ clarinette basse, 3 bassons
et 1 contrebasson. 8 cors, 4 trompettes, 3 trombones et 2 tubas.
2 harpes et un célesta, 6 timbales servies par deux timbaliers.
Côté
percussions : grosse caisse, caisse claire, cymbales diverses, triangle,
wood-block,
castagnettes, tam-tam, xylophone, glockenspiel et bien entendu environ 80
cordes ! Comme me glisse Sonia dans l'oreille : 120 musiciens qui rappellent
les débordements de la
6ème symphonie
de
Mahler…
L'imposante symphonie d'une durée dépassant l'heure ne comprend que trois
mouvements ! L'allegretto initial et le largo final sont eux-mêmes
subdivisés en
séquences ou épisodes musicalement très différenciés. On pense ainsi à un livret d'opéra avec ses
actes et ses scènes… (6 pour le premier mouvement allegretto, 4 pour le
Largo.)
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Kirill Kondrachine (1914-1981) |
Allegretto poco moderato — Presto : Trilles combatives des
flûtes sur fond de roulement de cymbales, énoncé virulent du premier thème
au xylophone, contrebasses et violoncelles qui marchent au pas de l'oie. Rage et ironie masquées par une apparente
frivolité de fanfare de fête foraine. Le
Chostakovitch
nouveau, adulte, lucide et inquiet, est arrivé. Même
Mahler
(que le compositeur russe admirait sans borne) n'a jamais commencé une de
ses symphonies en utilisant une orchestration aussi grinçante.
Stravinski
est proche. Une introduction qui
apparaît comme joyeuse. On pourrait même discerner un éloge gouailleur à la
grande marche socialiste… La première partie s'appuie sur la forme sonate
autour de son premier thème. Le travail d'orchestration est sans précédent
chez le compositeur par sa fougue torrentielle. La rythmique implacable ne
cherche aucunement la légèreté comme si un géant d'acier devait marquer le
pas. Le socialisme ou la mise "au pas" par la tyrannie ? [1:52] Un passage
plus calme présente une seconde idée plus mélodique colorée par les cordes
et les notes furtives des bois.
Chostakovitch
joue ici la carte de la nostalgie et de la poésie chères à l'âme russe en
risque de perdition. [3:38] Le charme se rompt crescendo et voit surgir des
cris de révolte dans un fracas enflammé de cuivres et de percussions. Ô, pas
les clameurs de 1917, plutôt les larmes amères de la désillusion.
Mariss Janssons
exacerbe la clarté du flot sonore, mais sans la sauvagerie que certains
mélomanes attendent dans cette musique. Il gagne en clarté et dynamique,
aucun détail ou motif n'échappent à sa direction. L'excellent
Orchestre de la Radiodiffusion bavaroise
explose dans un kaléidoscope de sonorités étincelantes. Prise de son
fouillée.
[6:54] Seconde séquence parmi les six qui
apportent au
mouvement cette structure insolite, cette succesion erratique de styles qui
donne une impression de morcellement. Dans la première séquence, le discours oscillait entre jovialité et
pathétisme paroxystique.
Chostakovitch
jouera souvent sur cette ambivalence par la suite,
le rire jaune
l'emportant sur la tragédie
suivant la manière d'aborder l'interprétation. Un accord des clarinettes
puis un crescendo des cordes conduit à un climax
fffff terrifiant. [7:33] Repos !
Un solo de basson nous plonge dans un rêve ténébreux, un
climat diffus
d'angoisse, une ballade interrogative aux cordes. Des notes isolées à la
harpe, indépendantes de toute mélodie déterminée, ne sont que des questions
fugaces sur le devenir d'un artiste et d'un peuple. Le compositeur prolonge
l'usage de la forme sonate pour éviter un récit confus. Le tempo est lent,
l'ambiance étrange et oppressante. [12:01] Une violente coda intermédiaire
conclut la séquence avec ses notes coléreuses du tuba dans un orchestre
exalté et déchiré et distille
une peur irrationnelle. Que vaut une vie en
1936 face à des forces
despotiques ici symbolisées par cette rage symphonique ? Orchestration d'une
fantaisie et d'une légèreté
superlatives dans la partie centrale .
[13:46] Troisième séquence et nouvelle surprise : à partir du thème initial
cité par le xylophone dans les premières mesures de l'allegretto, un bref
passage récapitule de manière abrupte vs guillerette les multiples motifs,
contrastes et émotions antinomiques entendus précédemment. Cabrioles des
bois avec là encore le basson et sa voix souterraine qui joue double jeu. On
pense à un mini scherzo d'une minute trente, mouvement de détente dans lequel
Chostakovitch
tenterait de s'excuser de nous avoir alarmés, d'oser contester le nouvel
ordre haineux qui devient la norme.
[15:38] Tempo presto pour cette stupéfiante quatrième séquence : une fugue
frénétique des cordes. Une foule en délire ou fuyant la terreur ? Des
cuivres et percussions interviennent dans ce passage pris de folie. Une
foule qui se piétine, un peuple qui fuit dans le désordre de la survie. On
pense à un passage similaire dans le final avec chœur de la
9ème symphonie
de
Beethoven. Allégresse chez le viennois mais noirceur diabolique ici. Nota :
Chostakovitch
admirait
Bach
(il souhaitait composer
24 symphonies, autant de quatuors et écrira 24 préludes pour piano utilisant
les 24 tonalités du clavier bien tempéré), mais aussi les romantiques
innovants à leur époque, de
Beethoven
à
Mahler. Ce dernier influencera beaucoup le style volubile et bizarre de
Chostakovitch
et son orchestration prolixe. [17:33] La fugue évolue vers une marche
mécanique et brutale aux cuivres et percussions. Le compositeur nous
assaille d'"arpèges"
de percussions (je ne vois pas d'autre
expression)
dans lesquels s'enchaînent furieusement timbales, tam-tam, cymbales, grosse
caisse, xylophones… Avec un percussionniste par pupitre sollicité, bonjour
le synchronisme exigé pour éviter un affreux barouf !!! Un climax d'une
grande brièveté mais un défi pour l'orchestre.
[18:24] Reprise pour la cinquième séquence du leitmotiv entendu en
introduction dans un nouveau passage étrangement dansant et pastoral après
l'apocalypse de la fugue et la tempête de cuivre et de fracas. Ô ça ne dure
pas longtemps la promenade champêtre. [19:39] La flûte au vibrato inquiétant
annonce une suite d'accords terrifiants aux cuivres à l'unisson (on pourrait
presque parler de clusters). Cette courte séquence témoigne du désir ardent
du compositeur de dresser dans son œuvre un portrait de son univers en cette
année 1936 de tous les dangers : son attachement à sa terre natale et
au peuple russe, mais aussi cette peur au ventre face à une patrie trahie
par des soudards qui vont mettre en place un enfer avec un Satan fait de
chair et de cruauté.
Ah ! qu'il fait bon vivre avec papa Josef en 1936... |
2 - Moderato con moto : [28:16]
Le second mouvement apparaît comme un scherzo de forme classique encadré par
le titanesque allegretto et le tout aussi impressionnant
largo et ses
quatre séquences. On ne peut que songer à l'héritage mahlérien en écoutant
ce ländler, air de danse si présent dans les partitions du compositeur
autrichien. Un souffle, un temps de repos où transparaît néanmoins un
arrière-goût aigre-doux, une aura de désillusion.
Chostakovitch
introduit dans la coda un motif allègre joué au xylophone et au wood-block,
un petit plaisir
instrumental que l'on retrouvera souvent, notamment dans la
15ème
et dernière
symphonie.
3 - Largo
: [37:06] Si le premier mouvement avec son thème A
utilisé en
leitmotiv restait relativement fidèle à la forme sonate et à ses principes
de réexposition, ce n'est pas le cas pour ce long largo mortifère découpé en
4 séquences, toutes à la thématique et à l'écriture indépendantes.
Déportés construisant le canal Baltique-Mer Blanche.
Des milliers d'homme sacrifiés pour un canal impraticable ! |
La première séquence n'est autre qu'une marche pesante initiée par le
basson. À l'évidence, cette procession est inspirée par les passages
similaires rencontrés dans les
lieder
ou les premières
symphonies
de
Mahler
illustrant les poèmes du
Knaben Wunderhorn (cor merveilleux de l'enfant). Mais là où
Mahler
pensait contes pour enfants,
Chostakovitch
songe plutôt à une marche funèbre. Une marche véhémente, celle d'un
laboureur devant tenir ses quotas ou d'un forçat ployant sous le joug dans
un camp de travail forcé. Ce début de mouvement douloureux conjuguant la
marche vers la mort sous toute ses formes, y compris et surtout celle d'une
victime de la barbarie, justifiait
à lui seul le retrait de cette partition de la programmation en concert
en ces années de répression absolue. La marche se fait plus vindicative
dans le développement avant une reprise da capo suivi d'un chant
clarinettes-hautbois d'où surgit une plainte menaçante au cor anglais,
effet glaçant assurant la transition vers la seconde séquence.
[43:18] Seconde séquence allegro. Furieuse. Encore une étrangeté aucunement
réjouissante. Dans cette fausse gaieté, le sarcasme rejoint celui du cher
Mahler
omniprésent dans ces ultimes symphonies hantées par la mort. On pourrait
penser à une marche au supplice, à une fin inéluctable, une course éperdue
sans échappatoire. Un crescendo ponctué du martèlement des timbales accentue
l'effet tragique du propos. Je ne suis pas encore revenu sur la direction de
Janssons. Le chef dirige tout en puissance, mais distille avec brio les
innombrables détails et changements de climats qui expliquent que cette
analyse soit exceptionnellement longue. La prise de son des bois bien
spatialisée sert parfaitement ce souci de transparence d'une partition qui
pourrait sembler peu limpide en cas de défaut de mise en place.
[47:23] Qui dit marche vers la mort dit nostalgie et évocation des
souvenirs terrestres, d'un paradis intime et perdu. Dans cette troisième
séquence,
Chostakovitch
évoque "le bon vieux temps". On entend un peu de tout, bien sûr, c'est le
style de l'œuvre.
Se succèdent
des fanfares de fêtes villageoises, une satire de valse de
Vienne. Les
bois virevoltent,
presque
taquins. Une dizaine de minutes en totale contradiction avec l'esprit global
de la symphonie. Une oasis musicale : bonhomie, plaisanterie, une écriture
malicieuse.
[57:02] Hormis la 8ème et la 15ème, toutes les
symphonies de
Chostakovitch
s'achèvent de manière glorieuse, par des
tuttis. Ici,
l’ultime
séquence est une forme de Tuba Mirum de Requiem, un jugement dernier sans
Dieu le Père
ni espoir de résurrection dans ce pays plongé dans l'athéisme d'Etat. Des pas cyclopéens des timbales (deux timbaliers) mécaniques et
barbares
déchirent l'espace sonore. Une marche
brutale, encore
une et la
dernière, mais cette fois-ci est-ce vers le tombeau ? Un cataclysme
symphonique et désespéré. Comment aurait-on pu laisser jouer un ouvrage
aussi
effrayant et
poignant
en 1936 ? [59:36]
Au sein des
tensions
funèbres
decrescendo, la trompette fait entendre
une sonnerie
aux morts. Des accords plaintifs de bois sonnent comme les ultimes soupirs
d'un agonisant, les cordes semblent haleter. Le climat "de profundis"
rappelle celui de la coda
final de la
6ème symphonie
"Tragique" de
Mahler. Dans un orchestre où le néant va
gagner
l'espace
sonore
mesure après mesure, quelques notes séraphiques mais d'une tristesse inouïe
se font entendre au célesta, autre instrument fétiche de Chostakovitch. Sans doute la symphonie la plus moderne et désenchantée du maître. Une
interprétation remarquable qui lui restitue sa grande
valeur.
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La discographie de la
4ème symphonie
découverte tardivement est moins abondante que celle de la 5ème,
de la 8ème ou de la 10ème. Sa complexité tant formelle
qu'émotionnelle peut expliquer une certaine crainte de la part des chefs. Un
excellent orchestre, notamment au niveau des percussions, est indispensable.
Marris Janssons
pour EMI est l'un des must,
mais il y a des concurrents.
En 1962,
Kirill Kondrachine
enregistre pour la première fois l'œuvre. Une exécution farouche et
glaçante, sans concession aucune malgré les réticences des autorités face à
cette œuvre dérangeante, très à part dans la production de
Chostakovitch
depuis 1936.
Melodya-Le
chant du
monde
est l'éditeur et n'a pas la réputation des prises de son et des gravures
fluides mais plutôt nasillardes. Ici, miracle, le vinyle présente un son
dynamique et clair qui fait de ce disque un moment culte. En effet, "sans
concession", le chef russe, attendant son heure pour "passer à l'ouest", n'a
que faire des intimidations pour édulcorer le propos. Le CD est disponible
en
album simple
ou dans une intégrale incontournable (Melodya
– 6/6.
L'interprétation de
Bernard Haitink
dans son intégrale des années 70-80 est prodigieuse de clarté grâce à un
orchestre de prestige, la
Philharmonie de Londres. La précision, qui a fait la réputation pendant les 60 ans de carrière du
chef néerlandais, nous a apporté une gravure de haute volée (DECCA
– 6/6).
En 1992, le parfois inégal
chef américain
Leonard Slatkin, à la tête de
son bel
orchestre de Saint Louis
qu'il dirige depuis longtemps, parvient à unifier l'apparente hétérogénéité
de l'ouvrage. Un enregistrement salué par la critique. Par ailleurs,
l'éditeur a pressé le CD avec des plages qui respectent les diverses
séquences de la partition. (RCA
– 5,5/6 – Prise de son un peu mate.)
Dernier venu, le jeune
Vasily Petrenko
avec son excellent
Orchestre de Liverpool
apporte en 2013 une vision nouvelle et épurée, moins massive, qui
nous rappelle que
Chostakovitch
n'aimait pas la lourdeur même en prévoyant un effectif orchestral démesuré.
Des couleurs, oui bien sûr, de l'épaisseur d'inspiration germanique :
surtout pas. (Naxos –
5/6.)
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Vidéo du CD de
Mariss Janssons
et l'orchestre de la radiodiffusion bavaroise. Tiens une bonne âme
a
recréé
une vidéo Youtube
avec la
version culte de
Kondrachine.
Ça
décoiffe... Je l'ajoute
en ayant des espoirs modestes quant à sa durée d'autorisation.
(Le
son du report est hélas un
peu
acide.)
Je n'ai jamais compris comment certains dictateurs pouvaient créer des critères à de la musique ? ce serait comme si tu buvais un bon vin et qu'en le dégustant tu dirait :"Il a un bon Moderato, mais il manque un peut de Largo..." Comme Hitler ne croyait qu'en la musique de Wagner ou de Beethoven. Sinon je suis resté assez en retrait avec la musique de Dimitri Shostakovitch, mais pas entièrement, j'accepte la symphonie N°5 en ré mineur et la 7e en ut majeur"Léningrad". Je trouve que sa musique est un peut hermétique comme à l'image de son compositeur...ben oui ! Tu connais beaucoup de photos de Shostakovitch en train de rire toi ??
RépondreSupprimerPour les dictateurs, l'esthétique n'entre pas en ligne de compte. Hitler prétendait aimer Wagner, Beethoven et aussi Bruckner car il voyait des artistes aryens !!!! Mendelssohn d'origine juive mais converti au protestantisme était banni tout comme Mahler. Quant au sens, quel rapport en le mysticisme brucknérien et la sauvagerie nazie ? Aucun, mais il y a dans la musique de l'autrichien une force granitique qui, détournée de son propos, rappelle les grandes messes païennes de Nuremberg.
SupprimerJe possède une histoire de la musique datant de la Libération (le célèbre Paule Druilhe). L'auteure n'a que des mots assassins pour Mahler, Bruckner, Richard Strauss et Brahms entassé sur une page comme des compositeurs médiocres. Gounod et Messager s'offrent des pages entières tout comme Massenet. Enfantillages ?