lundi 10 août 2015

BEETHOVEN – Ouverture de "CORIOLAN" (1807) – Leonard BERNSTEIN (1981) – par Claude Toon


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C'est dingue le nombre de petits ouvrages "classique" dont je ne parle pas dans l'année. Plein de petites perles méritent pourtant d'être découvertes ou réentendues sans pour autant donner lieu à une chronique très détaillée.
Je ne présente plus Beethoven qui a déjà eu l'honneur du blog dans plusieurs de ses plus grands chefs-d'œuvre : Les symphonies 3, 5, 6 et 7, Le concerto "l'empereur" et celui pour violon, le 14ème quatuor qui a obtenu un 6+ et quelques sonates parmi les plus connues. Pour ceux qui auraient des remords, Clic vers l'index…
1807 : Beethoven commence à souffrir de sa surdité, ce qui ne l'a pas empêcher de faire basculer l'histoire de la musique de l'époque classique au romantisme avec sa 3ème symphonie dite "Héroïque" en 1803, un ouvrage épique et abrupte de 50 minutes. Homme au tempérament bouillant, Beethoven se passionne pour les tragédies plus ou moins sanglantes et en cette année 1807, il va composer deux ouvertures dramatiques : Coriolan et Egmont. Ce sont les deux ouvertures les plus connues du compositeur.
L'illustration ci-contre résume l'affaire empruntée à une tragédie d'un certain Heinrich Joseph von Collin, dramaturge autrichien de son état. Coriolan est un général romain  qui a reçu ce pseudo lors de la prise de Corioles occupée par quelques barbares… Je simplifie. Nous sommes environ 500 ans avant JC dans l'empire romain en expansion… Coriolan se voit contraint à l'exil après une prise de bec avec les Tribuns de la plèbe, une sorte de parlement fraîchement créé à Rome.
- Sonia, mon petit chat, vous me ferez des recherches pour savoir s'il y avait déjà des conflits gauche-droite à l'époque…
Bref, le Coriolan prend un coup de sang et monte une armée avec ses anciens ennemis pour marcher sur Rome : les massacres, la razzia, la routine quoi ! Approchant de Rome avec ses butors, son épouse Volumnia (tour de taille non précisé*) et sa mère Veturia le supplient d'éviter le sac de Rome. Elles y parviendront… Ah les filles, si elles n'étaient pas là… Sérieusement, en musique ça nous donne quoi.

J'ai choisi un Live de Leonard Bernstein dirigeant le prestigieux Orchestre Philharmonique de Vienne pour donner corps à ce billet. Le chef américain n'est pas un nouveau venu et sa biographie détaillée fut parcourue à propos d'un article consacré à la 9ème symphonie d'Anton Bruckner. (Clic) Leonard Bernstein a souvent dirigé l'orchestre viennois en fin de carrière et a enregistré pour la seconde fois de sa vie une grande partie de son répertoire classique et romantique (Beethoven, Mahler, Sibelius).
Pour construire un bref morceau contrasté et pathétique, Beethoven dispose d'un sujet en or ! Les premiers accords puissants et syncopés suggèrent les velléités de Coriolan, la violence du guerrier. Un premier thème plus mélodique mais farouche symbolise la fureur du général mais va se heurter à une seconde idée plus pondérée montrant l'épouse et la fille suppliant Coriolan de renoncer à l'assaut. L'ouverture va alterner dans son déroulement ce conflit à trois qui oppose la brutalité à l'humanité, thèmes chers à Ludwig. Coriolan reste inflexible, sa vindicte explosant à travers des traits violents de cordes, des appels belliqueux des cors… Les femmes sont mises en scène par des accents plaintifs des cordes et des bois… Lors de la conclusion, les accords puissants initiaux perdent en puissance, le tempo se ralentit, Coriolan a cédé.
Leonard Bernstein dirige avec brio cette page. Les cordes de Vienne sont magnifiques, comme toujours.

(*) Merci à Wikipédia pour l'info et à Rockin pour le style délicat de la vanne

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