mardi 16 juin 2015

WHITEY MORGAN "Born, Raised & Live from Flint"

 Quel est donc cet ours hirsute dont la barbe et la tignasse donnent un faux air de Jerry Garcia (Grateful Dead) ou Bob Hite (Canned Heat)? Pas vraiment encore connu dans nos contrées ce Whitey Morgan, pourtant il s'impose outre Atlantique comme un des plus solides performers rayon rockin' honky tonk. Atavisme familial car le grand-père de Whitey arpentait aussi les saloons country et lui a apprit à jouer, Whitey lui a rendu hommage sur un album acoustique "Grandpa's guitar". Ce chanteur guitariste fonde son groupe en 2005 et après 2 albums studio (2008 "Honky tonk & cheap motels" et 2010 "Whitey Morgan & the 78's") voici ce live capturé en 2011 à Flint, Michigan, la patrie de Whitey.

La bande d'outlaws qui l'accompagnait ce soir là comprenait Brett Robinson (pedal steel guitare), Mike Lynch (piano, orgue), Dan Coburn (harmonica), BJ Vermeylen (guitare), Tony DiCello (drums) et JD McKinder (basse), à noter que depuis le line up du groupe a évolué.
Pour un artiste que je ne connaissais pas, la surprise a été carrément bonne, ce live bien rythmé ne souffre d'aucun temps mort et propose une immersion au comptoir d'un country bar redneck , difficile de ne pas taper le sol de ses santiags comme les truckers qui font couler la Budweiser à flots, gaffe quand même à ne pas marcher sur leurs "Blue suede shoes", une bonne baston démarre vite dans ces bouges...

Cette country énergique doit beaucoup à Waylon Jennings, Charlie Daniels ou Marshall Tucker et se teinte d'intonations sudistes à la Allman Brothers Band, de rock carré à la Tom Petty, John Mellencamp, John Fogerty voire de laid back cher à Tony Joe White. Tous ces ingrédients donnent un cocktail réjouissant où ressortent les instruments, le piano honky tonk, la lap steel, l'harmo et des solos de guitares tranchants sans oublier la voix de Whitey, un peu râpeuse, bourrue et chaude à la fois.  
 13 titres au programme dont quelques reprises, le "Cocaïne train" de Johnny Paycheck avec son piano à la Jerry Lee Lewis , "I'am on fire" (Springsteen), "Bad news" de John Loudermilk dans une version proche de celle de Johnny Cash, "Mind your own business" (Hank Williams) et "Where do you want it" de Dale Watson, consacrée à un fait divers impliquant le légendaire songwriter Billy Joe Shaver*. Mais les compos de Whitley sont également excellentes, comme les 3 "drinkin' songs": "Turn up the bottle", "Another round" (une autre tournée), "I ain' drunk"; la picole un thème de prédilection de la country avec les femmes et les histoires d'amour qui finissent mal, dans l'ordre les femmes, puis la tromperie qui mène à l'alcool...Citons aussi l'enlevé "Buick city" qui ouvre le concert , "Cheatin again" et "Honky tonk Queen", une irrésistible ballade country rock à savourer vitres ouvertes sur la highway.
Ce disque m'a vraiment emballé par son entrain et l’énergie qu'il dégage, sans temps mort ni ballades mièvres. "It's good to be back home" déclare Whitey en intro et cela se sent tant sa joie est communicative. Enjoy!

(*en Avril 2007 Shaver flingue un type à la sortie d'un bar à Lorena (Texas), il sera acquitté en 2010, au motif de la légitime défense)

ROCKIN-JL

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