Parfois, il y a des pays qui semble être prédisposé pour engendrer des musiciens de talents (sans nécessairement aller jusqu'au génie). C'est à se demander si c'est inscrit dans leurs gênes, ou s'il y a une culture traditionnelle inculquée dès l'âge tendre. Car comment expliquer tous ceux qui proviennent de l’Écosse, en dépit d'une démographie plutôt modeste, comme si c'était une source intarissable (même ceux émigrés en Australie ont fait parlé d'eux).
Le
quatuor King King confirmerait la règle.
Ce collectif d'écossais arborant fièrement le
kilt (enfin, surtout Alan Nimmo, et accessoirement, Lindsay Coulson, le
bassiste) cultive un Rock racé et tempéré.
Un
Rock exsudant à grosses gouttes le British-Blues (plus
particulièrement celui de Fleetwood Mac) et le Hard-Blues de Free.
La bande a déjà repris avec brio « Heavy Load » sur
l'album précédent. (Et Nimmo avait aussi joué « Wishing
Well » avec son frère sur "Brother to Brother" de The Nimmo Brothers).
Exercice difficile, carrément une épreuve passée avec mention ; notamment pour la compréhension du feeling d'origine, plus la capacité à le reproduire sans le dénaturer.
L'influence de Paul Rodgers transparaît d'ailleurs dans le chant et le timbre d'Alan Nimmo ; un chant que l'on pourrait décrire comme une fusion de Paul Rodgers, de Joe Bonamassa et de Robert Palmer. Un chant qui sait aussi bien se faire rageur, mordant, que tendre, fondant et émouvant sur des pièces de Soulful chargé d'un feeling dense.
Plus généralement, l'influence de Free et de Bad Company, voire de l'oeuvre global de Rodgers, resurgit parfois au détour d'un pont, d'une rythmique ou d'un break.
Par rapport à la plupart des bandes de Blues-rockers actuels, le plus de ce quatuor c'est l'apport de claviers tempérés. L'orgue Hammond, un demi ton en retrait, apporte une richesse certaine, permettant soit d'adoucir, soit de renforcer la couleur souhaitée (tantôt funky, tantôt Soul, tantôt Heavy-progressif à la Jon Lord), ou encore, ponctuellement, occuper un peu plus l'espace afin de laisser reposer la guitare. Par exemple, sans lui, « Waking up » perdrait toute sa saveur Soul, un chouia Pop. Et quand Bob Fridzema lâche l'orgue (enfin, pas totalement) pour s'emparer du piano, il soutient une belle ballade Blue-eyed Soul.
Exercice difficile, carrément une épreuve passée avec mention ; notamment pour la compréhension du feeling d'origine, plus la capacité à le reproduire sans le dénaturer.
L'influence de Paul Rodgers transparaît d'ailleurs dans le chant et le timbre d'Alan Nimmo ; un chant que l'on pourrait décrire comme une fusion de Paul Rodgers, de Joe Bonamassa et de Robert Palmer. Un chant qui sait aussi bien se faire rageur, mordant, que tendre, fondant et émouvant sur des pièces de Soulful chargé d'un feeling dense.
Plus généralement, l'influence de Free et de Bad Company, voire de l'oeuvre global de Rodgers, resurgit parfois au détour d'un pont, d'une rythmique ou d'un break.
Par rapport à la plupart des bandes de Blues-rockers actuels, le plus de ce quatuor c'est l'apport de claviers tempérés. L'orgue Hammond, un demi ton en retrait, apporte une richesse certaine, permettant soit d'adoucir, soit de renforcer la couleur souhaitée (tantôt funky, tantôt Soul, tantôt Heavy-progressif à la Jon Lord), ou encore, ponctuellement, occuper un peu plus l'espace afin de laisser reposer la guitare. Par exemple, sans lui, « Waking up » perdrait toute sa saveur Soul, un chouia Pop. Et quand Bob Fridzema lâche l'orgue (enfin, pas totalement) pour s'emparer du piano, il soutient une belle ballade Blue-eyed Soul.
L'avantage de ce King King, c'est qu'il est aussi convaincant en
matière de Blues-Rock en up-tempo, qu'en matière de Soulful au
caractère bien trempé, un rien viril, et surtout, totalement dénué
de tout aspect mièvre ou sirupeux. En trois CD, King King semble
imposer sa loi, en faisant pratiquement ce qu'il y a de mieux dans le
genre.
C'est que King King n'est pas un collectif de jeunots, de jeunes bleus quittant leur ville, ou leur comté pour tenter leur chance au-delà.
Ainsi, Alan Nimmo, le solide gaillard à l'allure sympathique, officiant à la gratte et au chant, a fait ses armes avec Blackwater Blues Band fondé en 1990, puis avec le Nimmo Brothers (où il partageait le chant et la guitare avec le frangin) qui donnait dans le Blues-Rock robuste et qui a réalisé six albums (dont un live).
Le claviériste Hollandais - seul membre non écossais- Bob Fridzema a travaillé, entre autres, pour Dana Fuchs et Aynsley Lister.
Lindsay Coulson a également fait partie de l'aventure Nimmo Brothers.
Wayne Proctor, de Notthingham, - qui souhaitant être guitariste avant d'être redirigé par son prof vers la batterie - a été exposé à une relative notoriété dès 1998 en rejoignant Aynsler Lister, avec qui il reste pendant quatre années avant de rejoindre Ian Parker. Il joue aussi avec Jon Amor ("Amor" 2001 et "Even After That" 2002). Puis, il se fait remarquer en produisant "Here I am" d'Oli Brown (tout en assurant son poste de batteur) ;disque qui fit l'objet de nominations aux British Blues Awards.
Proctor jouit d'une très bonne réputation au Royaume-Uni et a déjà remporté un Grammy Award.
Bref, ces gars-là ont déjà du métier.
C'est que King King n'est pas un collectif de jeunots, de jeunes bleus quittant leur ville, ou leur comté pour tenter leur chance au-delà.
Ainsi, Alan Nimmo, le solide gaillard à l'allure sympathique, officiant à la gratte et au chant, a fait ses armes avec Blackwater Blues Band fondé en 1990, puis avec le Nimmo Brothers (où il partageait le chant et la guitare avec le frangin) qui donnait dans le Blues-Rock robuste et qui a réalisé six albums (dont un live).
Le claviériste Hollandais - seul membre non écossais- Bob Fridzema a travaillé, entre autres, pour Dana Fuchs et Aynsley Lister.
Lindsay Coulson a également fait partie de l'aventure Nimmo Brothers.
Wayne Proctor, de Notthingham, - qui souhaitant être guitariste avant d'être redirigé par son prof vers la batterie - a été exposé à une relative notoriété dès 1998 en rejoignant Aynsler Lister, avec qui il reste pendant quatre années avant de rejoindre Ian Parker. Il joue aussi avec Jon Amor ("Amor" 2001 et "Even After That" 2002). Puis, il se fait remarquer en produisant "Here I am" d'Oli Brown (tout en assurant son poste de batteur) ;disque qui fit l'objet de nominations aux British Blues Awards.
Proctor jouit d'une très bonne réputation au Royaume-Uni et a déjà remporté un Grammy Award.
Bref, ces gars-là ont déjà du métier.
S'il ne fallait choisir qu'un titre sur les neufs, ce pourrait bien être "Rush Hour". Peut-être le plus représentatif de la quintessence du quatuor, en alliant leur Blues-rock à une sève Soul, avec une guitare débordant d'énergie contenue et qui aimerait bien aller jouer avec des camarades plus Heavy. C'est un hit en puissance où tout est parfaitement en place, sachant trouver le juste équilibre entre mouvements appuyés, lorgnant vers un Heavy-Rock mélodique teinté de Soul, et d'autres qui, bien que plus calmes, aérés et tempérés, sont toujours parés de rythme. Comme les antiques 45 tours, cette pièce peut subir les écoutes successives sans lasser.
Tandis qu'avec "Lay with Me", là ou beaucoup aurait chuté en butant sur une ballade qui aurait alors souffert de pathos ou de mièvreries, K.K parvient à trouver le chemin de la Soul doucereuse, typée 60's - début 70's.
Pour en revenir au côté Hard-rock, ou plutôt Heavy-Blues, le final, « Stranger to Love », flirte avec le « Ain't no Love in the Heart of the City » de Bobby Bland remanié à la sauce Whitesnake, avec, lorsque la bande ne lâche pas les watts, une douce réminiscence funky à la Boneshakers.
Et sur le solo de « Take a Look », on retrouve un lyrisme propre à Robbie Robertson (autre écossais). Et puisque l'on site une référence en guitare, et que celle-ci, comme dans tout Blues-rock qui se respecte, est bien présente (sans jamais étouffer les autres instruments), et qu'elle se situerait quelque part entre un Robbie Robertson (le frisé de Thin Lizzy) donc, un Gary Moore (en mode Blues, of course), Eric Clapton et Doyle Bramhall II. Grosso modo.
Nimmo semble affectionner les sons ronds, mates et chauds, équilibrés en graves et medium. Les aiguës sont tempérés, évitant soigneusement des fréquences intempestives stridentes ou agressives. On s'approche du couple humbucker-Marshall, ou pédale Guv'nor, en mode modéré. Plus précisément, Alan joue sur Blackstar, modèle Artisan 30's, monté avec des classiques EL84 ("The best amp since 1969") dans lequel il branche une Gibson Les Paul ou une Fender Stratocaster pourvue d'un double en position bridge.
Même
si le gaillard Alan Nimmo, grâce à la présence de sa voix, fait office de leader, l'album est bien le
fruit d'un travail en commun : toutes les chansons signées par l'ensemble des membres,
à l'exception de « Just a little lie » de Paul Carrack
(ici, un peu brutalisée par le gimmick trop en avant – seule faute
de goût du disque -).
Ce
n'est pas par hasard si, aux British Blues Awards, King King a
remporté le titre de meilleur groupe et de meilleur disque sur deux
années consécutives (5 victoires au total, sans compter diverses
distinctions dans la presse anglaise).
Et
ce n'est pas cet album qui va ternir leur réputation.
Soul...
Rock...
kingking
- Hurricane - 3:17
- You Stopped the Rain - 4:10
- Waking Up - 5:32
- Rush Hour - 5:12
- Crazy - 4:34
- Lay with Me - 4:14
- Just a little Lie - 4:16 (P. Carrack - C. Dore)
- Take a look - 6:18
- Stranger to Love - 6:14
Produit par Wayne Proctor & alan Nimmo
Soul...
Rock...
kingking
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RépondreSupprimerJe souscris totalement à ton commentaire et partage ton enthousiasme! Mais... car il y a un "mais", je pense que l'ami Nimmo va devoir faire gaffe à pas trop édulcorer sa musique afin de plaire au plus grand nombre, je trouve que ca flirte avec la pop par moment sur ce dernier disque de King-King.....Pour les influences on est d'accord, ca transpire le Free/Bad Co!
RépondreSupprimerJe vais voir le groupe en juillet au Cahors Blues Festival, je vais juger sur pièce!
J'adore le "Brother to brother" des frangins! Amicalement JP
Je partage ton sentiment vis-à-vis du penchant Pop. Pour l'instant, ça reste dans de la très bonne Pop matinée de Soul et Blues. Il réussit la symbiose là où beaucoup ont foiré (sauf, faire de la soupe, ou de la mélasse, était leur but). Mais il ne faudrait pas qu'il "glisse" et tombe dans certains travers, attiré par l'appât du gain facile (genre Clapton dans les 80's).
SupprimerDe toutes façons, quoi qu'il en soit, il restera la scène que ce quatuor semble maîtriser. A titre d'exemple, on peut mentionner John Mayer qui, pendant un temps, s'était englué dans de la Pop fadasse et superficielle, mais qui réalisait toujours de superbes concerts.
Je connaissais les Nimmo Brothers depuis longtemps (avant King King que j'ai tardé à écouter, rebuté par le patronyme), mais sans rien n'avoir d'eux. On va donc penser à ce "Brother to Brother". Thx
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