Qu’est ce que le Kan Ha Diskan ?
Quand
on pense musique Bretonne, on pense cornemuses et Alan
Stivell. Bien sûr la culture bretonne (Sevenadur
Breizh) fait appel à des instruments et de chants traditionnels, mais le chant (Ar c’han)
était présent avant les sonneurs (Ar Sonerien) et, avec les années, la
musique celtique évoluera comme dans tous les genres...
Encore
une page sur la musique Bretonne dans les colonnes du Déblocnot’ avec trois
petites vieilles incontournable : les sœurs Goadec et le jazzman François Tusque.
Qu’est
que le Kan Ha Diskan ? Une expression, que l’on pourrait traduire par : «chant et contre-chant (ou déchant)», cache une technique très
particulière de chant. Tout commence avec un chanteur(Kaner) ou une chanteuse (Kanerez)
qui chante le couplet qui est ensuite repris par les diskaner (ien) (Deuxième chanteur) démarrant sur les dernières
syllabes du précédent ce que l’on nomme
le «tuilage» ce qui nécessite
entre les deux chanteurs (ou chanteuses) un timing parfait. (Claude Toon dirait que ça lui rappelle l'art de la fugue, la forme "canon", etc.)
Il était une fois cinq
sœurs nées à Treffrin, non loin de Maël-Carhaix, pays d’Emile
Le Scanff dit Glenmor.
Rien ne prédisposait ces humbles dames à
devenir des icônes incontournables du chant traditionnel breton… et pourtant !
The Goadec Sister et la Pop Celtic
Anasthasie - Maryvonne - Eugénie |
Dans la famille Goadec, le chant a toujours eu une place
prépondérante. Un père et une mère (Qui
chantera jusqu'à la fin de ses jours) et qui enseigneront l’art du gwerz,
kan ar diskan à leur fratrie. Le 20ème siècle naissait et les treize enfants (Huit
frères et cinq sœurs) de la famille chantent chez eux, à l’église et au
travail. Mais la vie, les mariages et le travail éparpillent la famille. Un des
frères sera tué pendant la guerre de 14-18.
En
1956, alors que les festou-noz réapparaissent avec un visage rajeuni, Eugénie (Dite
Tanie), Maryvonne
(Dite Tanon), Anasthasie (Dite Tasie), Ernestine (Dite
Tine) et Louise animent les fest-noz de la
région du centre-Bretagne où la première fête aura lieu en décembre 1958 à
Chateauneuf-du-Faou. Mais en 1964, le quintette perd deux de ses membres, Louise et Ernestine
décèdent. Tanie, Tanon
et Tasie continuent leur petit bonhomme de
chemin en trio et continuent d'animer presque tous les week-ends une fête de
nuit.
Fin des années 60, leur chemin
va croiser celui du Penn-soner (Sonneur
en chef) du bagad Bleimor et un certain Alain
Cochevelou plus connu sous le pseudonyme de Alan
Stivell. Le 13 août 1972, elles sont sur la
scène du premier festival du Kertalg à Moëlan-sur-mer, les deux concerts seront
enregistrés. Elles y interprètent «Elysa» accompagnées par Alan Stivell à la harpe
celtique. En décembre, elles sont à la mutualité en compagnie de Glenmor. 1973 sonne l’heure de la consécration avec un
passage dans la salle habituée à recevoir Georges
Brassens : Bobino. Au début du
concert, le public (En parti Breton)
écoute avec étonnement les mélodies qui les bercent. Mais très vite, l’enthousiasme l’emporte et des
rangées entières de fauteuils se vident et les spectateurs deviennent acteurs
en dansant la gavotte, le plinn ou le pach-pi dans les allées du music-hall
parisien. L’album live à Bobino existe (Chant du monde LDX 74 535).
Leur
popularité n’aura aucun impact sur leur vie quotidienne. Elles refuseront le
statut de «Vedettes» tout en continuant à animer des festou-noz jusqu’à l’arrêt
du trio en 1983 à la mort de Maryvonne. Anasthasie décède à son tour en 1998, Louise la fille d’Eugénie
rechante sur scène lors de son 85 éme anniversaire et réenregistre un disque «Gwerziou». En janvier 2003 à l’âge de 93 ans, Eugénie décède à son tour. Le trio des sœurs Goadec entre définitivement dans la légende.
François Tusques free jazz et musique celtique
François Tusques le jazzman bretonnant
Né à
Paris en 1938, François
Tusques abordera la musique en autodidacte avant de prendre des
cours au conservatoire. Très vite le jazz devient une référence musicale pour
lui. Bercé entre Sidney Bechet, Charlie Parker et Thelonious
Monk, il constitue un groupe de jazz avec François
Jeanneau, le saxophoniste de Claude François
et du groupe Triangle.
En 1965, il crée le premier
ensemble de free-jazz français qui comprend dans ses rangs Michel Portal. Après
les évènements de mai 68, il accompagne des chanteurs engagés comme Colette Magny (Dont je parlerai sûrement un jour !).
Dans les années 70 le free-jazz parait à bout de
souffle et François
Tusques se tourne vers une musique plus engagée et plus militante.
Il joue dans les usines en grève, les fêtes militantes ou les manifestations
ouvrières. Il publie deux disques
«Maoïste» en 1970 et 1971 : «Dazibao 1» « et «2» avec les portraits de Mao,
Marx, Lénine et Arthur Ashe.
Mais pour revenir à la musique
celtique, François
Tusques enregistrera un album en 1979 chez «Chant du Monde» : «Après la marée
noire - Vers une musique bretonne nouvelle». La Bretagne servira à de
nombreuse reprise de parking-poubelle pour pétroliers et les années 70 furent
les plus «Prolifiques». Mars 1976 : L’Olympic Bravery au large d’Ouessant,
Octobre 1976 : le Boehlen au large de l’île de Sein, 1978 l’Amoco Cadiz à
Portsall (le mal nommé), 1979 : le Gino
encore au large d’Ouessant (Comme dit le dicton de marin : «Qui voit
Ouessant, voit son sang»), 1980 le Tanio au nord de l’île de Batz et pour
finir la série (marée) noire l’Erika
en 1999 sur la pointe de Penmarc’h(*).
Le musicien va s’encadrer d’instruments traditionnels comme les bombardes et le biniou-koz et vas mélanger jazz et traditionnel issue du Kan Han Diskan. Si à la première écoute, le mélange des genres avec des titres comme : «La Rencontre» ou «Biniou koz free blues valse» peuvent choquer à l’oreille des puristes de musique traditionnelle et du jazz, à la deuxième écoute, on se surprend à battre la semelle sans s’en rendre compte. On retrouve toujours le coté militant de François Tusques avec «Marée Noire» et «La Marche des Pollués». Un excellent disque de jazz qui ne court pas les rues. Si vous le voyez dépasser d’une caisse en brocante, jetez vous dessus !
(*) Et notre doyen Claude me rappelle que toute cette m**e avait commencé en 1967 avec le Torrey Canyon... (Un désastre dans les côtes d'Armor, et une chanson de Gainsbourg...)
Le musicien va s’encadrer d’instruments traditionnels comme les bombardes et le biniou-koz et vas mélanger jazz et traditionnel issue du Kan Han Diskan. Si à la première écoute, le mélange des genres avec des titres comme : «La Rencontre» ou «Biniou koz free blues valse» peuvent choquer à l’oreille des puristes de musique traditionnelle et du jazz, à la deuxième écoute, on se surprend à battre la semelle sans s’en rendre compte. On retrouve toujours le coté militant de François Tusques avec «Marée Noire» et «La Marche des Pollués». Un excellent disque de jazz qui ne court pas les rues. Si vous le voyez dépasser d’une caisse en brocante, jetez vous dessus !
(*) Et notre doyen Claude me rappelle que toute cette m**e avait commencé en 1967 avec le Torrey Canyon... (Un désastre dans les côtes d'Armor, et une chanson de Gainsbourg...)
Parmi
les musiciens bretonnant, on peut entendre Jean-Louis
Le Vallegant à la bombarde qui plus tard sera le soliste du Bagad de
Kemperle, Philippe Lestrat qui joua dans le
groupe Diaouled Ar Menez, Tanguy Ledoré à la basse qui joua aussi au sein de Diaouled Ar Menez. Dans
les jazzmen, Michel Marre à la trompette et au
saxo alto qui jouera avec Archie Sheep, le trombone Ramadolf
(Adolf
Winkler)
musicien d’origine togolaise qui collaborera avec Ben
Zimet et Samuel Ateba
aux congas et bongos qui fera quelques apparitions derrière Jacques Higelin dans les années 80.
La
musique bretonne a su évoluer avec le temps, malgré certains qui ont fait avec
de la musique traditionnelle une machine a sous comme la bande de Manau et leur "tribu de Dana" alors que la chanson
originale "Tri martolod" parle de trois jeunes marins qui se retrouve à Terre Neuve. Sans
commentaire…. je serais désagréable.
Il n'existe pas de vidéo sur l'album de François Tusques, alors, deux vidéos des sœurs Goadec...
Sur l'album de François Tusques : Marx, Lénine et Mao, je vois le lien... Mais Arthur Ashe ??? Il leur avait donné des cours de revers à deux mains ?!
RépondreSupprimerArthur Ashe c'est engagé pour la cause noir en Afrique du sud durant l'apartheid, la défense des réfugiés Haïtiens et la lutte contre le sida ! Ce n'etait pas du raquette !!
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerLa Maison de la Bretagne est une organisation non-gouvernementale située à Poznań en Pologne. Afin de promouvoir la culture française, bretonne et francophone nous organisons, entre autres, des conférences, des expositions, des projections de films et des concerts. Nous faisons de notre mieux pour faire découvrir la culture française à toutes les personnes intéressées. Nous avons choisi comme fil conducteur pour l’année culturelle 2020 le sujet des femmes.
Actuellement, nous sommes en train de préparer une exposition pédagogique sur les Bretonnes qui ont marqué l’histoire. Nous y présentons les figures féminines les plus intéressantes liées à la Bretagne. L'exposition aura lieu dans notre centre culturel à Poznan dès le 15 septembre. Elle sera ensuite présentée dans deux autres communes de notre région Wielkopolska. Elle sera gratuite et accessible au grand public, y compris aux groupes scolaires. Nous ne disposons malheureusement pas de budget pour payer des droits d’auteur, c'est pourquoi nous souhaiterions vous demander gentiment s'il serait possible d'utiliser gratuitement les photos concernant les Sœurs Goadec qui se trouvent sur ce site ?
Nous vous serions reconnaissants de nous répondre le plus rapidement possible car nous sommes en train de terminer tous les textes descriptifs présentant les femmes que nous avons choisies et l’étape d’après, qui aura lieu dans le courant du mois d’août, ce sera l’élaboration du projet graphique avec les illustrations correspondantes. Nous tenons à utiliser votre photo/image pour enrichir cette exposition et la rendre plus attrayante visuellement. Nous vous serions très reconnaissants de votre aide.
Dans l’attente de votre réponse,
Marta Bitner
La Maison de la Bretagne