mardi 9 septembre 2014

KENNY WAYNE SHEPHERD "Goin'home" (2014), par Rockin' JL



Kenny Wayne Shepherd, 36 ans, nous présente là son septième album studio, quelques mois après sa participation au "supergroupe" The Rides en compagnie de Stephen Stills et Barry Golderg (clic).
C'est un album de reprises, pour rendre hommage aux grands du blues qui l'ont influencé, aux faces qui ont bercées sa jeunesse et forgées sa culture musicale. Un vrai retour aux sources, enregistré en conditions d'époque, tout en analogique, avec les musiciens qui jouent ensemble. Kenny Wayne dont le Top 3 guitariste est sans surprise Jimi Hendrix/ Stevie Ray Vaughan / BB King et dont le premier disque qu'il acheta fut "Hard again" de Muddy Waters prouve une fois encore son attachement aux sources du blues (voir "10 days out" où il rendait un hommage émouvant à quelques anciens, connus ou moins). Il est accompagné de Noah Hunt au chant, Tony Franklin à la basse, Chris Layton aux drums (la moitié du Double Trouble de Stevie Ray) et aux claviers  de Riley Osboun, et vous découvrirez au fil des plages des invités de prestige comme Joe Walsh, Ringo Starr, Keb Mo, Warren Haynes, Robert Randolph ou Kim Wilson.

Pour rentrer dans le détail des titres, ça commence avec un "Palace of the King" , un classique de Freddie King (signé Léon Russel), gros blues funkysant, guitare incendiaire, cuivres, des chœurs, un départ en fanfare!  Place ensuite à Muddy Waters avec "Everythings gonna be alright" puis "I love the life I live" (de Willie Dixon)  un blues festif  où l'on remarque l'harmo de Kim Wilson et la guitare de Joe Walsh. Un petit Stevie Ray ensuite "The house is  Rockin" du dernier album du guitariste au Steson, "In step"(1989), le blues rock par excellence sur lequel Kenny Wayne fait chauffer sa Stratocaster. Suit le "Breaking up somebody' home" de King Albert avec Warren Haynes en guest puis le 3eme King arrive, B.B. avec "You done lost your goof thing", pour moi le sommet du disque, 8 minutes qui vont crescendo,  blues lent qui va s'emballant où l'on note en vedette outre bien sur la guitare une belle partie de piano. Autre géant honoré, Bo Diddley et son fameux "You can't judge a book by its cover" (de Willie Dixon) où l'on note la participation au chant/prêche du père de producteur Brady Blade, le Pasteur Brady Blade SR, puis Freddie King revient en deuxième semaine avec "Boogie man". Pour finir, Johnny Guitar Watson avec "Looking back" , le "Cut you loose" de Mel London dont on connait les versions de Junior Wells & Buddy Guy, James Cotton ou Otis Rush, "Born under a bad sign" (Booker T, William Bell) un des succès d'Albert King pour la Stax, et un autre Muddy Waters, "Still a fool".
Choisissez l'édition bonus qui propose en plus 3 titres intéressants, "Three hundred pounds of joy" (de Willie Dixon pour Holwing Wolf), "Can you hear me" un rhythm 'n' blues de Lee Dorsey à la "What did I say" de Ray Charles, et "Trick bab" d'un autre King moins connu que les 3 autres, Earl King.

pour Bruno..
Rien à redire tout cela est parfait, Kenny Wayne s'impose de plus en plus (avec Joe Bonamassa) comme le leader en matière de blues rock, un trône plus ou moins vacant depuis la disparition de Stevie Ray. Ce disque est excellent ça c'est sûr, ma seule réserve portera sur le choix de faire un disque de reprises, aussi bonnes soient-elles la millième version de "You can't judge a book" a tendance à me lasser un peu... Néanmoins la démarche est sincère et permettra j'espère à de plus jeunes auditeurs que votre serviteur aux tempes blanchies par le poids des ans et aux oreilles qui ont vu défiler des torrents de blues, de découvrir des standards et de s'intéresser aux géants du blues qui les ont créés et interprétés initialement...


,5


ROCKIN-JL (chronique parue dans BCR n°36)





Autres articles - et lins - sur le blondinet : Live ! In Chicago (2010) et "How I Go" (2011)

6 commentaires:

  1. Et bien c'est aussi pour les plus vieux que toi que ça passe bien…

    Cette musique pleine de spontanéité (même si ce n'est qu'une apparence) me change du classique, énergisant ces solos instrumentaux sous amphétamines…

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  2. D'accord avec toi Rockin' , disque parfait mais bon encore des reprises! Je place désormais Bonamassa un poil au dessus de Shepherd, et il compose lui, moins feignant! Je te conseille l'écoute du "Tour de force" enregistré au Shepherd's Bush Empire, le plus blues des 4 "Tour de force" Ah la vache!

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  3. D'accord sur le peu d'intérêt à avoir une nième version de ces morceaux. KWS peut faire autre chose. Quant à Bonamassa, pas d'accord: c'est insupportable: ampoulé, bavard, du pathos plein la guitare, un disque tous les 6 mois. Les concerts de Bonamassa, c'est entre Holiday on Ice et Disneyland. Je ne comprends pas qu'il n'ait pas encore lassé tout le monde.

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    1. je dois dire que je suis plutot d'accord avec toi sur Bonamassa Shuffle, il y a quelques albums que j'ai décroché, depuis "John Henry" je crois..

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  4. Hé Shuffle! t'es déjà allé à un concert de Bonamassa? L'ai vu en juin au Zenith de Nantes pas fait le rapprochement avec Disneyland! Ah SM ta mauvaise foi m'étonnera toujours, la vache t'es un putain de spécialiste dans le domaine!!!!

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  5. Pas tant que ça, pas tant que ça, je ne fais souvent que grossir le trait.

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