Mercury + May + Deacon + Taylor = Queen. Une addition qui engrangera des millions de fans à travers le monde. Mais loin des «We Will Rock You», «We are the Champion» et autre «Another one bite the dust», les incontournables hits planétaire, Queen c'est aussi d'autres albums dont deux au début de Leurs carrière qui, injustement, passeront un peu à l'as.
Fan très tôt des arpèges de Brian May et de la voix de Farrokh
Bulsara, j’ai un faible pour l’époque «Avant moustache» de Mercury et de deux
albums de cette époque qui ont tourné (et tournent encore sur ma
platine :) «Queen II» et «A Day at the Race». L’histoire de Queen est celle de quatre gars venus de
milieux complètements différents et qui se compléteront parfaitement. Mercury fréquente l’Ealing Collège of Art d’où sortiront
aussi Pete Townshend des Who et Ron Wood des Faces puis des Rolling Stones,
Brian May de l’Impérial Collège de Kensington en
astronomie, Roger Taylor du London Hospital
Médical School en chirurgie dentaire, et John
Deacon qui, venant de Leicester, monta sur Londres
pour poursuivre ses études d’électronique. Le quatuor une fois en place, sera en studio dès juillet 1973 et sortira son premier L.P «Queen
I» qui ne connaîtra pas un succès retentissant, loin de là.
Avec
une réputation grandissante de groupe de scène, ils sortent leur second
album en mars 1974. Les quatre
hommes réalisent des prouesses techniques en studio. Ils resteront 26 semaines
dans les charts et signeront leur premier disque d’or.
Mais qui dit album complexe
en studio, dit difficulté à recréer le même climat sur scène. Brian
May disait : «Nous avons
travaillé les bandes au point de les
user… jusqu’à voir au travers… La voix est répétée jusqu’à cinquante fois dans les chœurs et la guitare à été multipliée…» Et pourtant
les critiques les descendent en flammes. Le Melody Maker écrivit : «Confus», «La
lie du glam rock» rajouta le Record Mirror tandis que le
New Musical Express sortait une formule lapidaire : «Un ratage prétentieux
et inutile». Même si ces critiques étaient prévisible, le groupe les
prit à cœur et fut constructif. «Queen II» : l’influence de Led Zeppelin et des Who est encore très marquée sur cet album, tout
particulièrement dans des chansons comme «Father to
son» avec sa guitare surpuissante.
«The March of the Black Queen» poursuit l’idée du mélange guitare -
piano et prolonge les expériences de surimpressions et de vocaux multiples qui
avait débuté avec «My Fairy King», un
morceau qui apparaissait à la fin de la
face A de leur premier album. Pour finir cette galette, ils réenregistrent «Seven Seas of Rhye». Un morceau instrumental qui
terminait «Queen I» et qui sera extrait et publié en 45
tours et restera le hit de l’album, pour preuve presque 20 ans plus tard, il faisait
toujours mouche.
Un
disque qui n’a ni de face A et ni de face B, mais une «Side White» composé par May et
Taylor et une «Side Black» fabriqué par Mercury. Un
album sombre avec des sonorités très époque anglaise victorienne. La photo de
la couverture plut tellement à Freddy Mercury
qu’il décida de reprendre la pause pour le clip «Bohémian
Rhapsodie» tourné un an plus tard. Pour en remettre une petite
couche, Axl Rose, chanteur des Guns’n’ Roses le considère comme son album de chevet.
1974 aura été
une année particulièrement riche, puisque après «Queen
II» en mars, ils sortent «Sheer Heart
Attack» en novembre avec le hit «Killer
Queen». En 1975, sort l’album-phare du quartet «A Night At The Opéra» que l’on ne présente
plus. Le 18 septembre 1976, ils sont au concert de Hyde Park à
l’occasion du sixième anniversaire de la mort de Jimi
Hendrix, une des idoles de Mercury. Ce
fut une occasion royale qui permit à Queen
de jouer devant 150.000 personnes, en tête d’une affiche ou l’on pouvait lire
les noms de Kiki Dee, Steve Hillage et Supercharge
avec le désopilant saxophoniste barbue chauve Albie
Donnelly (Pour
ceux qui se souviennent de ce groupe). Ce
concert permit au public de découvrir plusieurs titres de leur nouvel album «A Day at the Races». Pour fêter la sortie de
l’album une réception sera organisée sur le champ de course de Kempton. Le clou
de cette journée fut l’arrivée d’un télégramme adressé au groupe par un
américain du nom de Hugh Z. Hackenbush plus
connu sous le nom de Groucho Marx et dans lequel
il exprimait tous ses vœux de succès et remerciait le groupe de s’être
approprié les titres de deux de ses films.
Ce qui parait être une resucée
de «A Night At The Opéra», tant l’album
porte d’énormes similitudes sans pour autant posséder de titres aussi imparables
que son prédécesseur, sort en 1977. Les morceaux figurant dans les deux albums
ont été composés à la même époque,
d’ailleurs, on ressent bien un état d’esprit
identique dans le style. Même si l’accueil fut plus mitigé, l’album entra en
tête dans les charts et devint disque d’or. Un album en dent de scie avec comme
entrée en matière le riff tueur de «Tie Your Mother Down». Suivie de la très belle ballade
toute en douceur de la veine de Freddy Mercury «You Take My Breath Away».
Une petite valse en passant avec «The Millionaire
Waltz». «You and
I» donne la chance à John Deacon de
faire voir ses talents de compositeur. En début de la face 2, les vocaux du hit
en chœur gospel de «Somebody to love» nous rappel que Queen est quand même un sacré
groupe de studio. Une petite intervention de Roger
Taylor avec sa voix haut perché avec «Drowse»
et pour finir un final flamboyant Anglo-Japonais avec «Teo Torriatte» de Brian
May. Un album qui, je trouve, n’a pas à rougir de son prédécesseur.
La
suite sera la légende Queen, en 1982 j’étais au Palais des Sport de
Paris pour les voir. Je garderais de Mercury
l’image d’un show-man qui ne trichais pas avec son public et de trois autres
musiciens qui connaissaient l’art de faire bouger les foules, choses qui
n’arrive plus beaucoup dans les concerts de maintenant.
Led Zep et les Who, oui, mais Queen était également très influencé par Jimi Hendrix (même si ce n'est guère évident à l'écoute de leurs disques) et aussi de Uriah-Heep (autre groupe vilipendé par la presse britannique).
RépondreSupprimerAu sujet de la presse (Nick Kent ?), Queen finit par en prendre ombrage et, en conséquence, lui tourna le dos. Au sommet de sa gloire, Queen l'ignora, pire, la tourna en dérision. Ce n'était pas trop la critique en elle-même qui blessa les musiciens (quoi que Mercury y était très sensible) mais les propos, les mots proches de l'offense gratuite et infondée.
En parlant de "Queen II" je me souviens que vers la fin des 70's, certaines personnes l'encensaient, en partie parce que c'était le plus ouvertement "Hard".