Si à une époque on parlait de "british blues" il va peut être falloir évoquer maintenant un "helvet blues"; en effet nous avons souvent parlé dans ces colonnes du bluesman suisse Richard Koechli (clic), mais aussi de ses compatriotes de Hillbilly Moon Explosion (reclic ) et n'oublions pas les Hell's Kitchen ou encore les soulmen de Brandy Butler & the Fonxionnaires, tous plus près des bayous du Léman et des "juke joint" de Genève (!?) que de ceux du Mississippi. Et voici que débarquent Delta R dont le nom est déjà une invitation au blues, du delta bien sur.
"Check it out baby" (ne pas confondre avec le "Check Up on My Baby" de Sonny Boy Williamson) est le second album pour ce jeune groupe fondé en 2007 après "He knows where bad girls live" (2010), les membres en sont Nicolas Roggli (vocal, banjo, guitare, harmo- ex Hell's Kitchen justement), Gabriel Scotti (basse, claviers) et Jean Philippe Mercier (drums), 3 musiciens expérimentés qui ont déjà pas mal roulé leur bosse.
"Get a life" démarre pied au plancher, un blues nerveux , rock et rugueux enjolivé par la belle guitare de Vincent Hänni (des Young Gods, qui se charge également du mixage) , suivi de la première reprise , un standard de Willie Dixon, "Pretty thing" (pour Bo Diddley, 1955) , joué dans l'esprit de la version des Animals. "Sex booze and dirty blues" enfonce le clou, un blues chaloupé et nonchalant à l'esprit seventies, avec un orgue qui rappelle immanquablement les Doors, une très bonne compo et un vrai hit en puissance (si toutefois les radios s'intéressaient encore à la musique de qualité).
Mais il est temps de faire une virée où tout a commencé, sur les berges de ce bon vieux Mississippi, avec un titre de l’emblématique RL Burnside "Jumper on the line" , rythmique implacable et bien lancinante comme il se doit et cradingue juste ce qu'il faut.
Avec "Small man" on retrouve l'esprit british blues en particulier les premiers John Mayall, harmonica de sortie, et rythme & Blues enlevé; puis Willie Dixon à nouveau à l'honneur avec son "Wang dand doodle" (Howlin'Wolf 1960- Koko Taylor) dans un arrangement psyché étonnant .
Pour finir encore 3 compos - "Mystery train" , "Can't do it without my baby" et "Mailman boogie", entre swamp électrifié trainant, boogie épais, blues lancinant à la Tmodel Ford ou RL Burnside, pointes de country rock à la Creedence Clearwater Revivale et touches psyché à la Doors- et une reprise de Robert Johnson, "Come in my kitchen", encore trés originale et distordue, échos de voix, guitares sales, beat sauvage.
Voila un groupe de blues intéressant, respectueux de la tradition mais également au son moderne et riche d'influences , à suivre et à voir en live.
leur site où se procurer l'album (en beau digipack): deltar-band.com
et demi
(Un groupe qui n'est pas sans m'évoquer les américains de Turchi dont j'ai eu l'occasion de vous parler (Turchi "road ends in water" ))
mardi 29 octobre 2013
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