jeudi 31 janvier 2013

STARMANIA ou Le Renouveau de L’Opéra Rock - par Pat Slade



En 1978 un Français et un Québécois eurent l’idée d’écrire un opéra-rock qui fera le tour du monde et sera traduit en anglais, chose rare pour une œuvre francophone alors que l’inverse est plus habituel. Beaucoup de jeunes artistes, alors peu connus, y connaitront la célébrité.

Starmania, une histoire controversée


Michel Berger et Luc Plamondon prirent pour trame l’histoire de Patricia Hearst fille d’un magnat de la presse enlevé dans les années 70 par un mouvement extrémiste de gauche, et qui embrassera leur cause, ce que l’on appellera depuis ce jour le syndrome de Stockholm.
Sur fond de trois histoires vécues en parallèle dans un pays imaginaire ou le terrorisme et le totalitarisme règnent en maitre, nous nous retrouvons à Monopolis, la  nouvelle capitale de l’Occident terrorisée par les Etoiles noires, une bande ayant pour chef Johnny Rockfort (Daniel Balavoine) qui agit sous l’influence de Sadia (Nanette Workman), fille de la haute société qui se travestit le soir en noir pour descendre dans les souterrains et pour donner ses ordres.

Ils se rencontrent tous à l’Underground café sous le regard de Marie-Jeanne (Fabienne Thibault) la serveuse "automate". 


Starmania, D’Impossibles Histoires D’Amours

Au-dessus de ce café souterrain s’élève la tour dorée, un building de 121 étages ou se trouve le bureau de Zéro Janvier (Claude Dubois) milliardaire qui se lance dans la politique pour essayer de devenir le président de l’Occident et qui deviendra l’ennemi de Johnny Rockfort.

Arrivent alors les chassés croisés amoureux de cette sombre histoire.
Marie–Jeanne est amoureuse de Ziggy (Eric Estève), un disquaire androgyne et mythomane. Malheureusement pour elle, cet amour restera platonique, Ziggy étant homosexuel. En parallèle s'épanouit l’idylle de Zéro Janvier avec Stella Spotlight (Diane Dufresne). Stella Spotlight, une sex-symbol qui fait ses adieux au cinéma…

Et ne pas oublier la passion de Johnny Rockfort pour Cristal (France Gall), présentatrice d’un show de télévision intitulé  «Starmania». Après une rencontre avec Johnny pour une interview, c’est le coup de foudre et elle s’enfuit avec lui…

Sadia perd donc son emprise sur Johnny et les Etoiles noires. Jalouse, elle ira dénoncer Johnny et Cristal à Zéro Janvier. Après trahison et dénonciation, les Etoiles noires ont choisis de faire exploser une bombe dans la tour dorée le jour des fiançailles de Zéro Janvier et Stella Spotlight, alors que Marie-Jeanne trouve que le monde est Stone…

Les hommes de Zéro poursuivent les Etoiles noires, Cristal est touchée et meurt dans les bras de Johnny. C'est la victoire de Zéro élu président de l’Occident. Terrorisme contre le totalitarisme, deux forces qui s’opposent, les deux dangers qui menacent le monde. Stella Spotlight, dégoûtée du pouvoir, retourne à ses rêves d’immortalité et Marie-Jeanne quitte le monde souterrain à la recherche du soleil.


Une Reconnaissance Mondiale

Ce conte un peu rébarbatif à lire, à l’histoire échevelée, est tout simplement magnifique à écouter grâce à l’interprétation de ses chanteurs. Malheureusement dans mes investigations, il est difficile de trouver des liens musicaux  originaux. Hormis dans des karaokés et autre tribute, impossible de trouver certains morceaux comme "S.O.S d’un terrien en détresse" chanté par Daniel Balavoine ou  "Ce soir on danse à Naziland"  interprété  par Nanette Workman.
Les premiers à créer leur version de "Starmania"  seront nos cousins Canadiens en 1980, chose normale, puisque je vous rappelle avant tout que c’est un opéra-rock franco-canadien. Ils le rejoueront en 1986-87.
Michel Berger et Luc Plamondon feront une deuxième cuvée française en  1988-89 avec Maurane qui reprend le rôle de Marie-Jeanne et Renaud Hantson celui de Ziggy puis plus tard celui de Johnny Rockfort. Le spectacle fera une tournée française et aussi en Russie chanté en français.
Les allemands iront de leurs versions en 1991, mais la langue et ses longueurs seront contraignantes pour le tempo, et le coté poétique y perdra des mots donc beaucoup. Imaginez "Quand on arrive en ville" traduit par "Wenn man in stadt ankommt"… Sans commentaire !
La perfide Albion ira de sa version, mais uniquement sur un album, et avec une  distribution que vous ne verrez plus jamais ! Kim Carnes, Willy Deville, Céline Dion, Nina Hagen, Cyndi Lauper, Peter Kingsbery et Ronnie Spector !
Avec un bonus pour la superbe version de Cyndi Lauper de "Le monde est stone"

Et une jolie version de "Ziggy" par Céline Dion

En 1993 "Starmania"  revient en France au théâtre de Mogador mis en scène par Lewis Furey avec toute une pléiade d’artistes et toujours au moins la présence d’un ou d’une québécoise, ce sera la belle Isabelle Boulay qui sera sollicitée. Entre 1993 et 2001 le spectacle tournera dans différentes salles parisiennes.
En 2004 et 2005 pour les 25 ans de l’opéra rock, une adaptation symphonique sera montée.
Pour les trente ans, une émission spéciale présentée par France Gall revisite tous les tubes et standards de l’œuvre repris par la jeune garde de la chanson française comme Amel Bent, Julien Doré, Nolwenn Leroy entre autres, mais aussi des anciens comme Diane Dufresne et Maurane.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur cette opéra qui a traversé 35 années avec, à première vue, une facilité déconcertante. Les artistes y sont pour beaucoup, oui ! Mais combien de grands musiciens étaient derrière, les guerriers de l’ombre, l’imposant Jannyck Top (Magma, Eurythmics…) à la basse, André Ceccarelli (Les chats sauvages, Dee Dee Bridgewater…), Claude Salmiéri (France Gall, Marvin Gaye…) à la batterie, Serge Perathoner (Michel Berger, Johnny Hallyday…) au clavier ou Claude Engel (Magma, Véronique Sanson…) à la guitare. Je ne les cite pas tous, en oublier un, c’est en oublier cent, ces requins de studio qui ont eu leur rôle dans le succès de cet opéra rock, hommage à eux.


Pour conclure, les rares vidéos de Starmania et des morceaux que je n’ai pas trouvé comme "S.O.S d’un terrien en détresse", "Le monde est stone", "Ziggy" et un bonus avec une bande annonce du spectacle. 




7 commentaires:

  1. Big Bad Pete31/1/13 11:17

    Euh... le seul truc qui peut s'appeler "opera rock", c'est "Tommy".
    Et pis c'est tout !

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  2. pat slade31/1/13 11:46

    Je m'attendais a cette petite "réflexion". En France, tu as eu "La fantastique épopée du général Machin" par Ange dans les années 70 qui a été considéré en son temps comme le premier opéra rock.De plus dans le titre je parle de "Renouveau" pas de continuité de l'opéra rock comme "Tommy", mais je ne veux pas créer de polémique (Victor) !

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  3. Si cette oeuvre demeure incontestablement un vrai succès populaire, j'avoue que l'appellation que celle d'opéra Rock employée à tour de bras par Michel Berger, m'a toujours agacé. Je dois aussi reconnaître que je ne suis jamais parvenu à m'emballer pour tel ou tel morceau. A cet effet, "Le Blues du business man" m'est toujours aussi insupportable. Bon ben c'est pas si grave finalement. D'autant si je compare Starmania à tout ce qui se fait depuis le succès de Notre Dame de Paris, celle ci fait carrément office de réussite artistique.

    Vince.

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  4. c'est clair que le terme "opéra rock" est inapproprié et qu'on l'a employé à tort et à travers notamment pour Starmania, plus proche de la comédie musicale et de la variété, mais comme le dit Vince on a vu bien pire depuis.
    (à BBP: j'ai un petit faible aussi pour "SF Sorrow" des Pretty Things paru un an avant Tommy et qui a inspiré les QUI)

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  5. Terme tout à fait inapproprié en effet. Je ne vois pas ce qu'il y a de rock dans ce projet. On devrait plutôt dire "Opéra-variété".

    De plus j'ai une quasi-aversion pour les créations de Michel Berger, ainsi que celles de Daniel Balavoine (le premier authentique bobo de France, avant l'heure ?). Et je ne parle même pas de Jean-Jacques Goldman car là, je vais manquer d'adjectifs désagréables.

    Ces créations ont fait et font toujours les belles heures des pires radios commerciales de l’hexagone.

    Mais bon, faut de tout pour faire un monde (et toute cette sorte de choses).

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  6. Big Bad Pete4/2/13 15:43

    Le 2ème truc à pouvoir s'appeler "opera-rock" est "Quadrophenia". Et enfin, "The Wall".

    Berger ? Non... peux pô... Goldman... Depuis que j'ai divorcé, j'ai arrêté !

    Balavoine ? Il avait un poil remonté dans mon estime quand il avait dit à quel point il était fan de Peter Gabriel. Mais bon... ça s'arrête vite...

    Il est vrai que Starmania est une splendeur par rapport aux sombres bouses que l'on voit fleurir depuis pas loin de 20 ans... "Mozart l'opera rock"... De quoi faire vomir !

    Au royaumes des incapables, les minables sont rois !

    Et qu'est-ce qu'il viennent ici faire tous ces québécois ? Ils ont leur permis de séjour au moins ? On renvoie des gitans en Roumanie alors qu'il peut y avoir d'excellents guitaristes parmi eux et on garde Garou...

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  7. TOUT SAVOIR SUR DANIEL BALAVOINE :
    http://balamed.skyrock.com/
    http://www.facebook.com/balavoine.daniel
    http://www.youtube.com/user/BALAMED (+ de 200 vidéos sur la chaine Youtube)
    http://www.dailymotion.com/BALAMED (+ de 200 vidéos sur la chaine Dailymotion)

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