jeudi 13 septembre 2012

JACQUES HIGELIN, CHAMPAGNE POUR TOUT LE MONDE… par Pat Slade


Le Rocker poète…



Il serait inconcevable de parler de la chanson française sans évoquer le premier rocker de l’air moderne et le dernier des poètes de l’entre deux siècles. Troubadour, paladin, jongleur de mots et fabriquant d’arpèges, le grand Jacques  se promène sur l’air du temps avec la même quiétude depuis ses débuts que ce soit au cinéma avec "Le Bonheur Est Pour Demain" en 1959 ou encore "Bébert Et l’Omnibus" en 1963, que dans la chanson dans les années 70.
Je ne parlerai pas de la période Saravah avec Brigitte Fontaine et Areski Belkacem, je parlerai du poète-rocker des années 1974 avec le fameux album  "BBH 75" jusqu'aux années 90.


BBH 75

BBH 75 : L’album qui va faire, du "folkeux" expérimental qu’était Higelin, le rocker furieux qu’il va devenir. Les anciens admirateurs de Jacques vont croiser les nouveaux descendus de la banlieue harnachée de leurs blousons noirs.
Mais commençons par le début, pourquoi BBH ? Et bien ce sont les trois initiales des musicien qui participent à l’enregistrement de l’album : Charles Benaroch à la batterie qui a entre autre fait partie du groupe "El toro et les cyclones" avec Jacques Dutronc, Simon Boissezon guitare et guitare basse qui était bassiste au sein du groupe "Alice" et Higelin en lead vocal et piano.
Le magazine "Rolling Stone" le classera comme le 5ème  meilleur album de rock Français.
Les titres gravés sur cet album comme "Paris-New York, N.Y.- Paris" – "Cigarette" ou encore "Mona Lisa Klaxon" peuvent encore résonner aux oreilles du public aujourd’hui. Mais tout va aller très vite, l’année suivante, sort "Irradié" (Bien avant Tchernobyl !) pour "Alerter les bébés" en 1976 dans les "No Man’s Land" en 1978. Sur "Irradié" vous pouvez entendre un jeune guitariste du nom de Louis Bertignac
"Paris-New York, N.Y.- Paris" puis  "Mona Lisa Klaxon"

X

XXX XXX



Champagne ET Caviar


Arrive "Champagne et caviar", virage à 90° (pas à 180 !). L’artiste va rester rock "Trois tonne de T.N.T" mais en y rajoutant du jazz "Holt tight", du délire pur "Attentat à la pudeur" avec Elisabeth Wiener, "Dans mon aéroplane blindé" avec Ken Higelin et des parties de pure beauté avec des titres comme "Ci-git une star" ou "Je ne peux plus dire je t’aime" qu’il reprendra plus tard en 1990 en duo avec Isabelle Adjani, "Entre deux gare" une partie musicale agrémentée du bruit d’un train et de passagers.
Mais le titre qui fera le succès de l’album reste quand même "Champagne", Histoire "hallowenesque" bourrée de calembour (Tenue du suaire obligatoire !). Le succès de l’album (Incontournable !) lui apporte un public jeune.
X
Claude Toon qui a l'ouïe fine a repéré comme un air du boléro de Ravel dans l'intro de "Captain Bloody Samourai" !


Jacques se livre en live



Higelin sans scène ce serait comme Freddy Mercury sans Queen, John Lennon sans Yoko Ono, Brassens sans sa moustache, Claude Toon sans Hilary Hahn… !
Pas moins de neuf enregistrements live à ce jour ! Mais l’écouter c’est bien, le voir c’est mieux ! De Mogador au Casino de Paris en passant par Bercy, Le Rex, La Villette, Le Cirque D’Hiver, Le Zénith, Le Bataclan… cet homme a fait toutes (Ou presque) les grandes salles parisiennes. Je ne compte plus combien de fois je l’ai vu sur scène, un spectacle total pour un public conquis d’avance.
Pour la petite anecdote, le vendredi 13 septembre 1985, j’étais à Bercy pour la tournée "Celui qui va chanter te salue". 21h00, début des hostilités, pas de scène, le public est dans les gradins, le spectacle se passe au sol. Arrive une silhouette habillée en blanc, Mory Kanté et sa Kora entre en scène. Après un morceau Jacques et tous ses musiciens dont Eric Serra arriveront sur des jeeps et autres véhicules. L’harmoniciste Diabolo lui arrivera sur une mobylette rose.
Youssou n’Dour sera aussi du voyage. Commencé à 21h00, le concert finira à 1h15 du matin avec un rappel particulier. Alors que la salle était rallumé et qu'une bonne partie du public avait déjà évacué les lieux, des irréductibles (dont moi !), sur l’air des lampions rappelions l’artiste et, moment magique, il est revenu seul et s’est mis au piano pour nous en massacrer une dernière "L’Aviateur dans l’ascenseur". Des moments privilégiés que l’on ne peut vivre qu’avec des artistes qui respectent leurs fans.
J’ai ensuite suivi la tournée ainsi que les suivantes quand mon travail me le permettait. J’ai eu le plaisir de le rencontrer ainsi que Brigitte Fontaine (Qui croyez-moi est loin d’être barge !) avec qui il a débuté sa carrière avec un très beau duo de 1967 "Cet enfant que je t’avais fait".
 "L’Aviateur dans l’ascenseur" & "Cet enfant que je t’avais fait"
X


Coup de foudre



On écoute Higelin, on regarde Higelin, on chante Higelin, peut-être un jour, on apprendra Higelin dans les écoles ? Mais moi depuis 1974, je ne suis pas "tombé du ciel", je reste dans son "Paradis Païen", alors CHAMPAGNE !!

X

 Vidéos



1 - Jacques Higelin et Isabelle Adjani - Je ne peux plus dire je t'aime.         2 - Clip de Champagne



3 - Extrait concert rockpalast en Allemagne en 1986 :




Nous avions déjà évoqué le grand Jacques, à relire ici : Jacques Higelin à Bagneux

3 commentaires:

  1. J'étais un grand fan depuis Alerter les Bébés et je le suis resté même si je préfère les anciens albums à ses productions les plus récentes (Trénet etc...). Sur scène c'était le feu et la grande place à l'improvisation et aux boogie endiablés un vrai bonheur !

    RépondreSupprimer
  2. Je mentirai si je disais qu'entre l'artiste et moi...
    Toujours est-il que j'avais eu l'occasion de découvrir l'homme et son répertoire grâce à une place de concert qui m'avait été offerte en 1998 ou 1999. Quel beau se fut !!! Toujours pas d'album le concernant à ce jour... Va me comprendre.

    Vincent

    RépondreSupprimer
  3. Quel beau se fut !!! Glups !

    Je parlais bien sûr du concert.

    Vincent

    RépondreSupprimer