Y a quand même un truc étrange avec les 'tits z'hommes verts... Messieurs Welles et Wells (Herbert George, et p'is Orson) en ont causé, d'abord au 19ème siècle pour HG, Orson a la radio dans les années 30.
A part ces deux illuminés quasi homonymes, qui d'autre ?
… Si ! L'architecte anonyme des pistes de Nazca au Pérou. Et peut-être ses contemporains sculpteurs qui mettaient des casques intégraux de moto GP sur les guerriers des bas-reliefs des temples (du Soleil).
Il a fallu attendre 1947 pour qu'un pilote de coucous américains (le pilote ET le coucou) voient des « chôses » bizarres voler devant des yeux ébaubis de redneck abreuvé de Bud.
Avant, franchement, c'est l'néant.
D'où l'idée rigolote de Joel Silver et Jon Favreau de mêler deux grands mythes yankees : le western et les soucoupes volantes. Mulder & Scully vont faire coucou à Onc' John Wayne
Pourquoi pas ?
Une telle confrontation ne peut qu'apporter du sang neuf dans un genre usé jusqu'à la corde (de pendu) et un peu de pep's dans une mythologie désuète depuis le 09/11.
Voilà pour l'idée de la recette.
Voyons maintenant les ingrédients.
Un beau blond aux yeux bleus : Daniel Craig. Celui qui a ressuscité James Bond après des décennies de mauvais traitement (encore que le court intervalle de Tim Dalton avait de la gueule).
Personnage secret, carrément mystérieux. Qui est-il ? D'où vient-il ? Ou va-t-il ? Il n'est pas bourré, il ne sort pas du bar, et il va coller des mandales en mode rafale à tous les crétins qui regardent d'un peu trop près son blaze !!!
(un p'tit air d'Iron Man, vous ne trouvez pas ?...)
Un autre ex-beau blond, devenu vieux, mais avec une sacrée gueule : Harrison Ford. Excellent choix. Un type qui sait réparer une hyper-propulsion avec un trombone et du papier collant saura forcément s'en sortir dans une telle aventure.
La délicieuse présence féminine (quel est le cuistre qui a dit « potiche »???), Olivia Wilde, est une ancienne interne de l’hôpital Machin-Bidule dans le New Jersey où elle a supporté les humeurs et la bile d'un chef de service claudiquant autant que méchant.
Voilà, sur le papier, c'était le tiercé gagnant de l'été 2011. En guise d'échantillons, on a eu une bande-annonce qui pétille plus que du champagne à l'ecstasy. D'abord de la baston en 3D et audio 5.1 Haute Définition, de quoi combler d'aise le geek frénétique de coup de triques inter-galactiques !!! Ensuite, la promesse de voir l'héroïne un peu plus dénudée que les sept dixièmes de secondes de ce (strip) tease(r) infernal. Garçon ! Un tonneau de bromure, siouplé !!!
A l'arrivée, c'est à peu près aussi excitant que les hamburgers vedettes en série limitée du Quick ou du Mac Do'. Et c'est là qu'on se dit... Damned ! Pourquoi suis-je si bête ?
Car ce cocktail improbable avait bien un potentiel digne d’une mine d’or, mais là où ça coince principalement. Le cocktail ressemble en fait à un mélange d’huile et d’eau : en un mot, ça ne prend pas. Ca reste un western ET un film de SF.
Tant que ça reste du western, jusqu’à la moitié, c’est pas mal du tout. Une copie assez fidèle des westerns spaghettis grande époque. Le héros est un salaud, son ennemi aussi, où sont passés les gentils ? Zut… y en a pas… Et c’est ça qui rend le truc sympa !
La 1ère apparition des aliens est bluffante. Ouaaaaaaaaaais !!! Jubilation intense : ça va dépoter férocement !!!
Ben, non… au fur et à mesure que les aliens montrent le bout de leur groin, on y crois de moins en moins. La surprise se dégonfle comme un soufflé dépressif et devient à la fin pas plus attrayant qu’une crêpe trop cuite et refroidie.
La motivation des aliens rejoint celle des humains : de l’or, de l’or, encore de l’or. Du coup, ça les met au même niveau que les chimpanzés que nous sommes… Damned !
D’ailleurs, ils ne sont pas très très beaux ces extra-terrestres, ou plutôt pas assez vilains ? Non, ils ne sont pas assez effrayants, voilààààààààà !
Le mètre-étalon en matière d’alien flippant reste justement l’Alien avec un grand « A » du sieur H.R. Giger. Mais plus récemment, la bestiole de « Super 8 » était pas mal du tout. Comme quoi, quand on veut, on peut !
L’attaque commando des cow-boys alliés temporairement aux indiens donne plutôt envie de les qualifier de « bergers + peaux-rouges » tellement l’impact est faible.
Est-ce le mélange des genres qui portait en lui l’échec en gestation ?
Pas forcément. Je me souviens que mon père qualifiait « Star Wars » de western galactique. Il n’avait pas tort, on y retrouvait pleins d’ingrédients : héros solitaire, duels, jeune femme à sauver, attaque de l’Etoile Noire = attaque d’un Fort ennemi. Bon, d’accord, c’est un peu capillo-tracté et on retrouve aussi ces ingrédients dans les romans moyenâgeux. Et alors ? Le western est une version ‘ricaine des tragédies antiques.
De toute façon, l’équation Space Opera = Space Western tient assez bien la route du raisonnement tortueux et malhonnête de ma démonstration. « Galactica », c’est-y pas un western aussi ?... Bon, OK, j’arrête avec ça…
« Mad Max », plus récemment « Le livre d’Eli », « Resident Evil : extinction », « Le fléau » (de Stephen King), la série « Jericho » sont des westerns post-apocalyptiques.
Je parlais des « Mystères de l’Ouest » : James Bond chez les cow-boys, mélange de genres.
Il y a aussi « Retour vers le futur III » : voyage dans le temps, mélange de genres, la suite.
« Mondwest » dans les 70’s, film d’anticipation avec des robots destroys, certes, MAIS dans un univers essentiellement far-west.
Tout ça pour dire que le mariage de la carpe et du lapin peut marcher.
Là où Favreau s’est planté, c’est dans la partie SF trop faiblarde par rapport au début western.
Bons points (ou poings ?) pour :
- Daniel Craig, salopard amnésique, qui hésite toujours entre sa part intrinsèquement immonde d’ancien gangster et sa nouvelle droiture conséquente au re-formatage de sa cervelle. Ou pour faire plus simple sa nature de type bien avec des instincts de brute.
- Harrison Ford cabotine avec des références à Han Solo et Indiana Jones, le coté voyou en plus. Il assume son âge, ce n’est pas plus mal, c’est surtout largement moins ridicule que les « Expandables » qui dégomment tout à plus de 60 piges…
Olivia Wilde méritait quand même bien plus que la suggestion de son apparition nue sortant des flammes… Dommage…
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