Le Bluegrass
Dans les années 1940 et début 1950, le Honky Tonk  fait l’unanimité et domine outrageusement la Country Music.
C’est en partie en réaction à cette   «dérive » musicale  que Bill Monroe, mandoliniste du Kentucky  né en 1911, se présente comme un fervent défenseur de la tradition  montagnarde et de la musique Old Time.
Émergeant dans les années 1940, le Bluegrass est  à son heure de gloire jusqu’au début des années 1950.
Utilisant des instruments acoustiques, Bill Monroe  et Earl Scruggs développent la virtuosité du jeu respectivement  à la mandoline et au banjo et surtout des harmonies vocales avec une  justesse de chant impressionnante.
La particularité du Bluegrass est la succession  de solistes souvent virtuoses qui improvisent à la manière des  petites formations de jazz, mais avec des instruments acoustiques traditionnels :  mandoline, guitare, banjo, contrebasse, violon et dobro.
Si le Bluegrass se veut réactionnaire vis-à-vis du  Honky Tonk, il n’en est pas moins révolutionnaire dans le jeu et  l’originalité.
Les pionniers du Bluegrass, outre Bill Monroe, furent  entre autres Lester Flatt, Earl Scruggs, The Stanley Brothers,  Jimmy Martin …
Si le Rock And Roll naissant met le Bluegrass en  sourdine pendant les années 1960, celui-ci renaîtra et survivra grâce  à une nouvelle génération de musiciens très créatifs (la plupart  ayant accompagné Bill Monroe) : The Country Gentlemen, Ricky Skaggs,  Tony Rice, Rhonda Vincent, Tim O’Brien. La musique Cajun
Ce style de musique est apparu à la fin du XVIIIème  siècle lorsque les colons Français installés en Acadie, province  du Canada, furent déportés par les Anglais vers les inhospitaliers  marécages de Louisiane (les bayous) dans le Sud des États-Unis.
Inspirée du folklore français, la Musique Cajun  va devenir au fil du temps un véritable melting-pot franco-anglo-celto-hispano- caribéen.
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| Clifton Chenier | 
Les instruments utilisés sont très diversifiés :  l’accordéon diatonique, le violon, le washboard (planche à laver),  le triangle métallique ou ti-fer, la guitare …
Dans la musique cajun traditionnelle  (Les Balfa  Brothers, Zachary Richard), les morceaux joués sont principalement  des valses, two-steps, reels avec des titres comme « Hip et Taïaut  »  ou « Jole Blon »
Une autre variante existe : le Zydeco, le cajun créole  (Clifton Chenier, Buckwheat Zydeco), proches des rythmes afro-cubains,  ressemblant au ska et au reggae.
Cette musique s’est un peu diluée dans la Country  Music et le Jazz  lorsque la Louisiane s’urbanisa suite à l’exploitation  des puits de pétrole après 1950.
Nombreux furent les artistes à enregistrer à  Nashville : Jimmy C. Newman, Jo-El Sonnier, Eddy Raven …
Cependant, grâce à la richesse de ses influences,  elle existe toujours même si le nombre de francophones diminue inexorablement.
Le Rockabilly
A partir de 1954, la Country Music, c’est-à-dire  le Honky Tonk, va connaître une crise sans précédent en ne voyant  pas venir la vague contestataire du « Rockabilly ».
A ce moment-là, les chanteurs noirs avaient l’habitude,  pour inviter à la danse, d’employer ces mots : rock and roll.  Mais une connotation érotique contenue dans  un second degré les avait fait bannir des chanteurs blancs. 
On sait que l’influence noire a été constante  sur la Country Music. Avec le Honky Tonk, c’est toute la Country Music   qui en est imprégnée avec le Boogie-Woogie ( Arthur Smith, Merle  Travis).
En 1952, Alan Freed, animateur radio à Cleveland  (Ohio) propose pour le public blanc  un programme musical  intitulé  «  Moondog  Rock And Roll Party » avec une majorité de chanteurs noirs.
Le succès est tel qu’on donnera son nom à  cette nouvelle musique : ROCK AND ROLL dont la première vedette sera  Bill Haley avec « Rock Around The Clock ».
Les instruments de la Country Music ( banjo, violon,  steel-guitar) sont abandonnés au profit de la guitare électrique omniprésente,  la contrebasse slappée et la batterie et apparaissent de nouveaux effets  sonores et l’utilisation d’amplificateurs.
Les thèmes abordés sont différents : les relations  sentimentales avec messages sexuels, la fureur de vivre, la soif de  liberté, l’automobile …
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| Sam Philips ( à droite, au 1er plan) Elvis (à gauche) | 
C’est le label « Sun Records » de Sam Philips  à  Memphis (Tennessee) qui fit exploser ce style de musique en découvrant  un chanteur blanc capable d’évoluer avec le feeling des chanteurs  noirs : il se nomme Elvis Aaron Presley et enregistre en studio le 5  juillet 1954.
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| Johnny Cash | 
Succès phénoménal  :  le plus grand révolutionnaire  du XXème siècle est né.
C’est à ce moment que le Rockabilly est né :  un emprunt à la Country Music et au Blues, une synthèse de Boogie-Woogie  et du Rock & Roll d’Alan Freed et de Bill Haley.
Avec Elvis, les autres artistes ayant marqué  cette époque dorée : Johnny Cash, Jerry Lee Lewis, Carl Perkins, Gene  Vincent, Buddy Holly, Wanda Jackson …
La Country Music, pendant ce temps-là ne semble  plus avoir existé puisque les artistes les plus confirmés enregistrent  du Rockabilly. L’émergence du Rockab’ au sein de la  Country  Music l’aura finalement obligé à se renforcer, se redéfinir et  s’adapter. 
Le Nashville Sound
Mais la popularité du Rockabilly dépassé par  le Rock & Roll puis, plus tard,  par la Beatlemania  diminue  vers 1960 suite à la montée en puissance du « Nashville Sound ».
C’est Chet Atkins, manager chez RCA qui est à l’origine  de ce nouveau « virage » de la Country Music.
Il élabore dans les studios de Nashville, dans un  but  essentiellement commercial une musique soft « easy-listening »,   destinée au grand public.
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| Chet Atkins | 
Dans un univers aseptisé, la nouvelle chanson country   devient de la variété commune avec chanteur-crooner et orchestre  à cordes de violonades sirupeuses.
Les principaux artistes : Jim Reeves (très populaire  en Angleterre), Don Gibson, Tammy Wynette…
La Country Music s’implante alors sur tout le territoire  Nord-Américain. Mais, si Nashville est toujours la capitale de la Country  Music, d’autres studios d’enregistrement commencent à émerger   notamment à Austin (Texas) et à Bakersfield (Californie).
************************* FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE *************************
(première partie à retrouver en cliquant ici )
The Man In Black, Mr Johnny Cash live : "Folsom Prison Blues"







Dis moi cher Rattlesnake tu pourrais peut-être en digne spécialiste de la country-music, te fendre d'un petit hommage à Earl Scruggs disparu récemment! Allez un petit effort!
RépondreSupprimerOui, c'est vrai. Je n'ai pas eu le réflexe. Il faut que je prenne mes marques sur le blog. Ton idée est excellente : Earl Scruggs était un monument.
RépondreSupprimerRattlesnake