Synopsis
du film : Charlie Davis (dit Charlie Tiger) est boxeur amateur. Il est vite
repéré par un agent qui le pousse à continuer dans cette voie. Alors, bien sûr,
Charlie persévère, d'autant plus qu'il hait de toutes ses forces la pauvreté de
son quartier et de sa famille. Ses amis, la femme qui l’aime, ne pourront le
dissuader. Il va s'en remettre à un autre organisateur de combat peu
scrupuleux. On lui promet la lune. Il peut devenir professionnel et se faire un
max de tunes. La tentation est trop belle... Comment tout cela va-t-il
finir?
BODY
AND SOUL (Sang et Or en français...) n'est pas vraiment un film sur la boxe à
la manière d'un RAGING BULL ou d'un ROCKY BALBOA, mais plutôt un film noir
autour du "noble art". La boxe n'est qu'un prétexte à cette étude
sociale sur la pauvreté new-yorkaise des années 40. Quand Robert Rossen tourne
ce film en 1947, il est sérieusement épaulé par une bande de jeunes copains qui
deviendront à leur tour de sacrés cinéastes : Robert Aldrich est assistant à la
réalisation et Abraham Polonsky le scénariste. Quant à son acteur, John
Garfield (le Gabin du Bronx), c'est peut-être là son plus beau rôle avec FORCE
OF EVIL (article à suivre...) tourné l'année suivante, ou encore LE FACTEUR SONNE TOUJOURS DEUX FOIS.
Mais BODY AND SOUL est vraiment à part. Sa poésie en fait un chef d'œuvre
absolu.
Tout est parfait dans ce film, tant il est traversé par la grâce... Mon affection est donc sans commune mesure pour ce fleuron du septième art. Outre les raisons évoquées plus haut, c'est aussi l'alchimie du couple John Garfield/Lili Parker, d'une beauté à couper le souffle, dont chaque réapparition me fait dire ceci : oui, voilà pourquoi j'aime le Cinéma : un casting impeccable un sens de la dramaturgie exceptionnel, de l'humour, une belle histoire d'amour et cette dose d'humanisme, autant de qualités qui rendent ce films si précieux.
Tout est parfait dans ce film, tant il est traversé par la grâce... Mon affection est donc sans commune mesure pour ce fleuron du septième art. Outre les raisons évoquées plus haut, c'est aussi l'alchimie du couple John Garfield/Lili Parker, d'une beauté à couper le souffle, dont chaque réapparition me fait dire ceci : oui, voilà pourquoi j'aime le Cinéma : un casting impeccable un sens de la dramaturgie exceptionnel, de l'humour, une belle histoire d'amour et cette dose d'humanisme, autant de qualités qui rendent ce films si précieux.
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Et
pourtant, le classicisme de la réalisation est évident, l'étude des personnages
exceptionnelle (brillamment soutenue par la photographie de James Wong Howe).
La mise en scène est un modèle du genre, à commencer par ce long travelling
avant, pour le générique, où l'on suit Garfield dans son sommeil, en plein
cauchemar. Cadrages rigoureux, ombres pesantes et lumières striées, plans
séquences d'une qualité bluffante, comme cette scène finale de cinq minutes
sans coupure, sur le ring... Un savoir-faire prodigieux. A noter, enfin, la
musique très jazz de BODY AND SOUL, standard immortalisé par Coleman Hawkins.
Le thème traverse tout le film sans le plomber, bien au contraire... Quand il
réalise ce film, Robert Rossen n'a pas quarante ans. Mais il a derrière lui une
sacrée expérience : théâtre, scénario. A la Warner, ses talents d'écrivain, la
solidité de ses constructions dramatiques font de lui un personnage
incontournable. Il fait aussi partie de cette génération (avec Abraham
Polonsky, Jules Dassin et Elia Kazan) bien décidée à exprimer leur point de vue
politique et social. Après avoir réalisé L'HEURE DU CRIME (polar lui aussi
indisponible), il réalise ce chef d'œuvre qui sera source de polémique. A la
différence de Fritz Lang, et parce qu'il travaille pour une production
indépendante, il aura l'occasion rêvée d'avoir un acteur noir qui jouera le
rôle du coach de Charlie Tiger (Canada Lee).
BODY AND SOUL de Robert Rossen (1947)
Noir et blanc - 1h45
Freddiejazz c'est notre M'sieur Eddy à nous... alors tout de suite, un deuxième film avec John Garfield !
Jeune avocat de Wall Street, Joe Morse (John Garfield) possède un réseau de connections avec le monde souterrain du jeu. Il travaille aussi pour un mafieux, Joe Tucker. Peu satisfait de son salaire, il est prêt à tout pour toucher un gros pactole. Pour cela, il lui faut convaincre les concurrents de Tucker de laisser tomber les affaires. Parmi les concurrents, il y a un récalcitrant. Son frère, Leo…
L'amour du pognon, vouloir gagner plus, tout en ayant la peur au ventre, est-ce ainsi que les hommes vivent? C'est un peu le sujet de ce FORCE OF EVIL, film noir magistral réalisé en 1948 par Abraham Polonsky, cinéaste maudit suite à l'affaire MacCarthy... Mais s'arrêter là serait bien dommage. Parce que FORCE OF EVIL est une oeuvre singulière à nulle autre pareille, trempée de cynisme ravageur, loin des normes établies (le film n'est en rien conventionnel), puisqu'il dénonce aussi, avec brio, le cynisme de la réalité américaine. Une réalité basée sur le rêve américain et le culte du fric. Bref, un film terrible sur les illusions et l'enfer de la corruption... C'est enfin un très beau film sur l'amour (d'abord, entre deux frères, puis entre un homme et une femme...).
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Aliénation
de la ville, comme lors de cette scène inouïe où l'on voit John Garfield
déambuler seul dans les rues désertes de Wall Street, avec la Trinity Church en
arrière-plan. Mais aussi critique de l'argent sale, des jeux de hasard, FORCE
OF EVIL est le dernier film de Polonsky première période, puisque, figurant sur
la liste noire de la commission des activités anti-américaine, il dut s'exiler
et momentanément interrompre sa carrière... Plus tard, il réalisera WILLIE BOY,
un western avec Robert Redford et Katharine Ross. FORCE OF EVIL est un film à
part, assez méconnu, mais aussi un film surprenant qui gagne en maturité au fil
des visions. Une perle rare.
FORCE OF EVIL d'Abraham Polonsky (1948)
Noir et blanc - 1h20
Voici une scène de FORCE OF EVIL, admirez la tension, les ombres des clients sur les murs, la sécheresse du montage en fin de séquence, la violence frontale (pistolet dans l'axe du spectateur)...
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