Le pianiste Alexis Weissenberg est mort dimanche 8 janvier à 82 ans. Ce grand virtuose était un peu oublié du grand public, contraint de se battre depuis une trentaine d'année contre la maladie de Parkinson.
Weissenberg était né à Sofia en 1929. Très précoce, il débute le piano à 3 ans et donne son premier concert à 8 ans. Sa carrière commence de pays en pays. Il intègre la Julliard School en 1946. Il se perfectionne auprès d'Arthur Schnabel et Wanda Landowska.
En 1947, à 18 ans, il débute à Carnegie Hall avec l’Orchestre Philharmonique de New York dirigé par George Szell et l'Orchestre de Philadelphie sous la direction d'Eugène Ormandy.
Dans les années 60, c'est la consécration. Il joue avec les plus grands chefs (les plus exigeants aussi) comme Sergiu Celibidache, Seiji Ozawa, Leonard Bernstein, Georges Prêtre, Carlo Maria Giulini, Georg Solti et Herbert von Karajan qui le considèrera comme un des pianistes les plus talentueux de sa génération.
Ses compositeurs de prédilection étaient Bach, Chopin, Liszt, Rachmaninov… musiciens pour lesquels il grava de nombreux enregistrements. Il existe un DVD légendaire du concerto N°1 de Tchaïkovski où le pianiste est accompagné par le maître autrichien Karajan.
Personnalité complexe, Weissenberg se vit reprocher son omniprésence dans les médias, participant plusieurs fois au Grand Échiquier de Jacques Chancel dans les années 70. Il décida de ne plus jouer en France après l'écriture de la musique pour une opérette mise en scène par Jean-Claude Brialy en 1979. Hélas, le spectacle fit un bide retentissant et fut annulé après quelques représentations. Le pianiste en fut profondément blessé.
Cabochard ? Peut-être ! Mais malgré le handicap qui mit fin trop tôt à sa carrière, Alexis Weissenberg s'est consacré à l'enseignement à Harvard, et a fondé une "Piano Master Class" à Engelberg pour aider de jeunes talents prometteurs.
Les vidéos médiocres de l'Ina ne rendant vraiment pas hommage à cet artiste de talent, voici quelques propos recueillis en 2001 et un film d'archive sur un concert avec le final du 3ème concerto de Rachmaninov. Une interprétation volcanique.
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