A l'origine, nous trouvons deux frères, Peter et Michael Giles. Le 1er est bassiste et chanteur, le second batteur. Les frangins ont débuté leur carrière au début des 60's au sein de formations plus obscures les unes que les autres. Souhaitant monter un vrai groupe ils passent une petite annonce afin de recruter un organiste- chanteur. C'est un guitariste pas chanteur qui répond. Il s'appelle Robert Fripp. Le trio répète et l'album "a cheerful insanity of Giles,Giles and Fripp" sort en 1968. Il se vendra à moins de 600 exemplaires. La musique proposée est une pop gentille et légèrement psychédélique, aux chansons très courtes. Le trio ne se démonte cependant pas. L'ancienne chanteuse de Fairport Convention, Julie Dyble les rejoints. Elle est accompagnée de son petit ami, également musicien, Ian Mc Donald. Le trio devenu quintette répète intensément en prévision d'un nouvel album. C'est à ce moment que julie Dyble et Peter Giles quittent le navire. Robert Fripp se souvient qu'un de ses amis d'enfance est musicien professionnel. Il est même membre d'un groupe, "The Gods" (qui eut également en son sein: John Glascock (Jethro Tull), Mick Taylor, ou encore Ken Hensley et Lee Kerslake (Uriah Heep). Greg Lake, puisque c'est de lui qu'il s'agit, rejoint le groupe en tant que chanteur/bassiste. La formation se baptise "King Crimson". Les musiciens sont décidés à frapper un grand coup. Ils trouvent le format pop des chansons trop étriqué, trop simpliste, ils veulent introduire dans leur musique des sons inédits dans la pop, mesurer leurs compositions à d'autres genres tels que le jazz, la musique classique et contemporaine, ainsi qu'au hard rock tout juste naissant. Ils ne veulent monter sur scène qu'une fois qu'ils seront prêts. Pour ce faire ils travaillent d'arrache-pied, cherchent des accords et des sons nouveaux. Ils veulent créer une musique inédite, jamais entendue auparavant. Le 9 Avril 1969 King Crimson fait ses débuts scéniques. Le patron du "Marquee Club" les signe pour un concert hebdomadaire. Le 5 Juillet King Crimson joue en ouverture des Rolling Stones, devant 250 000 personnes, à l'occasion du festival organisé par les Stones en hommage à leur fondateur guitariste, Brian Jones, qui vient de décéder. King Crimson fait grande impression. Leurs concerts sont un maelstrom de sons novateurs et leur musique d'une puissance inouïe. Avant même d'avoir enregistré le moindre album, King Crimson, est célèbre. Enfin célèbre dans le cercle fermé des spécialistes, le grand public n'en a encore pas entendu parler. Mais n'empêche, l'attente autour de l'album à venir est énorme. On sent que quelque chose se prépare.
"In the Court of the Crimson King" sort le 10 Octobre 1969 et c'est une bombe que le public reçoit en pleine figure. Les critiques sont enthousiastes. Un chroniqueur invente le terme de "Rock Progressif" pour qualifier cette musique totalement nouvelle. Intéressons-nous de plus prêt à l'album. La pochette tout d'abord. Elle est l'œuvre du peintre Barry Godber, qui, hélas disparaitra quelque semaines plus tard, victime d'un accident de voiture. On y voit le visage d'un homme en proie à une intense angoisse. Sa bouche est ouverte jusqu'au larynx, ses yeux sont exorbités et son visage se dilate de façon inquiétante. Les couleurs sont vives, voire criardes. L'homme hurle et on le sent prisonnier en lui-même. Cette pochette ne peut pas passer inaperçue, elle capte immédiatement le regard. D'un point de vue purement marketing elle est un chef d'œuvre. Quoiqu'il soit aussi possible qu'on ait envie de fuir en la voyant. N'oublions pas que nous sommes en 1969, en plein triomphe "Peace and Love" et cette peinture est tout sauf "cool". Le disque s'ouvre sur le morceau "21st century schizoïd man", version musicale de la pochette. Elle raconte l'histoire de l'homme du 21 eme siècle errant sans avenir, sans passé, dans un éternel présent, coupé de ses contemporains qu'il côtoie sans les voir, adoptant plusieurs personnalités selon les situations de la journée. La musique est âpre, violente, un maelstrom de sons aigus tirés du sax de Ian Mc Donald et de la guitare de Robert Fripp. On passe soudainement du hard rock d'ouverture au free jazz avant de revenir au hard rock. Quant à la voix de Greg Lake, elle éructe, trafiquée au vocoder. 6mn de pure folie qui laisse, déjà, l'auditeur pantois. La chanson suivante s'appelle "I talk to the Wind"". Guitare acoustique, mellotron, batterie calme. L'antithèse de "21st…….". En apparence seulement. Il n'y a qu'à écouter les paroles pour s'en convaincre. Celles-ci sont l'œuvre de Pete Sinfield, un poète contemporain et considéré comme membre du groupe à part entière. Avec King Crimson finies les paroles gentillettes, planantes et "baba cool"; on est dans la réalité et l'être humain est loin d'être un saint. Le 3eme morceau est "Epitaph". "Epitaph" comme "I Talk to the Wind" est une chanson calme, presque rassurante. Presque seulement. Fin de la 1ere face. La seconde s'ouvre sur l'un des plus longs morceaux de King Crimson: "Moonchild", là aussi le tempo est assez lent, mais la voix "filtrée" de Greg Lake nous tient sur nos gardes. On a raison. La jolie "bluette" se transforme en musique contemporaine atonale et arythmique. Pour beaucoup "Moonchild " est ennuyeuse; il est vrai qu'il est difficile de conserver toute son attention le temps des 12mn du morceau. La dernière composition du disque est le désormais classique "In the court of the Crimson King". Une chanson ou le groupe devient lyrique, d'une puissance mélodique extraordinaire dans lequel les claviers se taillent la part du lion. Pour beaucoup "In the Court………." est la plus grande réussite du groupe. Un bémol cependant, je trouve qu'elle ressemble beaucoup à "Night in white satin" des Moody blues.
On l'aura compris, dès sa sortie "In the court of the Crimson King" marque profondément les esprits. Quasi instantanément King Crimson devient l'un des groupes les plus populaires d'Angleterre et l'album se classe à la 5 eme place des charts. Le rock progressif est né. Quelques semaines après la sortie du disque King Crimson s'embarque pour une tournée aux USA. Là-bas aussi "In the court………." Est un gros succès. La tournée sera un calvaire pour le groupe. Mal préparés, voire pas du tout, au succès et à ses obligations la formation se lézarde. Les musiciens se disputent, ne sont d'accord sur rien et finalement King Crimson se disloque. Ian Mac Donald et Michael Giles partent fonder Mc donald and Giles, Greg Lake devient le L d'Emerson, Lake and Palmer (ELP). Seuls Robert Fripp et Pete Sinfield restent à bord. A peine une année d'existence et le groupe menace de disparaitre. Et l'enregistrement du second album qui approche n'arrange pas les choses. "In the Wake of Poséidon" sort en avril 1970 et entre directement à la 4eme place des charts anglais. Si l'album est de haute qualité, l'effet de surprise est passé et "in the wake……." ne transcende pas les foules. De plus si les membres d'origine sont là, on sait que c'est fini pour eux. Peter Giles qui tient la basse, Gordon Haskell est lui au chant sur "cadence and cascade". Keith Tipett est au piano et Mel Collins au sax. Greg Lake se contente juste de chanter. "In the Wake of Poseidon" est, je le répète un très bon album. Son seul défaut est d'être paru après "In the Court of the Crimson King". A partir de là la popularité de King Crimson va lentement décliner. Robert Fripp est un introverti puissance 4, il déteste les interviews, les télés et la promotion en général. Musicalement, à l'instar d'un Frank Zappa ou d'un Miles Davis, il répugne à faire deux fois la même chose. Résultat le public se sent déstabilisé, manque de repères et retourne bien vite à ses habitudes, à savoir aller écouter des musiques moins destabilisatrices.
"Lizard" le 3eme album du groupe sort en Décembre 1970. Gordon Haskell (Chant, basse), Keith Tipett (piano) et Mel Collins sont toujours là. La batterie est tenue par Andy Mc Culogh. Gordon Haskell est un chanteur quelconque, il est supplanté sur la suite "Lizard" et le morceau "Prince Rupert Awakes" par Jon Anderson, le chanteur de Yes. La participation d'Anderson n'est pas anodine. Ayant évincé son guitariste, Peter Banks, Yes cherche son remplaçant et le poste est proposé à Robert Fripp. Ce dernier assiste poliment à une répétition de Yes et décline l'offre. Par contre, Bill Bruford a tapé dans l'œil de Fripp qui lui fait une offre et que le batteur est obligé de refuser. Pour le moment. Car en secret Bruford a pris sa décision. En attendant "Lizard" bien qu'étant un excellent album continue à dérouter l'auditeur. Car ici, Fripp délaisse le rock au profit d'un jazz très épuré mâtiné de musique de chambre et préfigurant quelque part le "Penguin Cafe Orchestra". La musique n'a plus rien à voir avec celle des deux premiers albums. De plus le nouveau répertoire n'est pas présenté en concert, Fripp n'ayant pas envie de se lancer dans une tournée. D'ailleurs le guitariste se voit plus dans la peau d'un compositeur que dans celle d'un instrumentiste, pour lui la musique passe avant ses propres prestations. D'ailleurs, en tant que guitariste Fripp est très discret, les solos spectaculaires très peu pour lui. Sur "Lizard" la guitare est quasi absente. Ce King Crimson ne survivra pas plus longtemps que son prédécesseur. Fripp et Pete Sinfield se retrouvent de nouveaux seuls...
Début 1971 un nouveau King Crimson voit le jour. Il se compose outre Fripp et Sinfield de Ian Wallace à la batterie, de Boz Burrell au chant et à la basse et du revenant Mel Collins au sax. Fin 1971 sort le 4eme album du groupe: "Islands". C'est un album assez simple, presque pop et Fripp semble avoir rangé au placard ses aspirations expérimentales. De plus et pour la 1ere fois depuis la traumatisante tournée US de 1969, le groupe se produit sur scène. Et ainsi en 1972 sort le plus bizarre des albums de King Crimson. "Earthbound" est un live enregistré sur un magnéto à cassette. Il sort brut de fonte, sans avoir été mixé ni rien. Le son est désastreux, digne d'un pirate bas de gamme et pourtant l'énergie dégagée par le groupe est phénoménale. On a droit à une version cataclysmique de "21st Century Schizoid Man". Tout le reste du disque est à l'avenant. Un rock âpre et hard. Hélas pas plus que les autres, cette formation ne tiendra. Burrell, Wallace, Collins et Sinfield s'en vont. Fripp reste le seul membre originel du groupe. Pour Fripp c'est l'heure du bilan. King Crimson existe depuis 3 ans et a déjà produit 4 albums studio qui l'ont solidement installé dans le peloton de tête du rock progressif. Qualitativement parlant, parce que pour ce qui est des ventes c'est une autre histoire.
Fin 1972 Robert Fripp reprend son bâton de pèlerin et remonte un nouveau King Crimson.
Cette fois-ci Bill Bruford est de la partie et quitte Yes. La basse est tenue par l'ancien Roxy Music, entre autres, John Wetton, qui est aussi au chant. Au violon: David Cross et aux percussions un fou furieux du nom de Jamie Muir. Les textes, quant à eux, sont désormais signés Richard Palmer James. Disons le tout de suite cette formation est la meilleure et la plus fascinante qu'ai jamais connue King Crimson, toutes périodes confondues. Trois disques enregistrés, trois totales réussites dont un chef d'œuvre.
"Larks Tongues in Aspic" sort le 23 mars 1973. Le disque s'ouvre et se clôt sur la suite "Larks tongues in aspic". Une pièce aussi passionnante que " 21st century schizoid man" et se poursuit sur le calme et court "book of Saturday" magnifiquement chanté par Wetton. Tout l'album est inspiré. King Crimson est redevenu un groupe. Et, surprise un groupe stable, puisque seul jamie Muir s'en va. L'album suivant est tout aussi réussi. "Starless and Bible Black" est composé de chansons de studio et d'improvisations live. Comme son titre l'indique, c'est un album noir, presque désespéré. A son écoute on est ahuri par la maitrise parfaite des musiciens sur leur instrument, en particulier John Wetton qui s'affirme comme un bassiste exceptionnel.
En Novembre 1974 sort le chef d'œuvre de King Crimson, "Red". Pour la 1ere fois le visage des musiciens apparait sur la pochette. King Crimson est devenu un trio, suite au "départ" de David Cross pour cause de mésentente avec John Wetton. Cross participe cependant à l'album et est crédité en tant qu'invité. A ses côtés on trouve un revenant et pas le moindre, puisqu'il s'agit de Ian Mc Donald, crédité au saxophone. La rumeur court que Mc Donald va réintégrer King Crimson. "Red" s'ouvre sur ….. "Red", un instrumental de 6mn hallucinant qui n'en finit pas de monter, monter vers les sommets. Fripp nous livre là un de ses rares solos. La pièce principale et chef d'œuvre absolu du disque est "Starless". Un long morceau de 12mn qui commence par une superbe mélodie magnifiquement chantée par Wetton sur des nappes de mellotron avant de déboucher sur une partie de basse tendue et inquiétante. Fripp quant à lui joue toujours les mêmes notes. L'ambiance devient vite oppressante, les notes de Fripp martèlent notre cerveau encore et encore avant de déboucher sur un solo de guitare hallucinant relayé par le sax de Ian mc Donald qui reprend la mélodie du début. "Starless" se termine par un feu d'artifice instrumental grandiose. Fin du disque. Du grand art. King Crimson est au sommet de son talent. Hélas, mille fois hélas, quelques semaines avant la sortie de "Red", Robert Fripp, dans un communiqué laconique a annoncé la fin du groupe. Plus grave, il n'a pas pris la peine d'avertir ses collègues qui se retrouvent au chômage du jour au lendemain. John Wetton trouve refuge chez Uriah Heep, tandis que Bill Bruford devient "sessionman" de luxe chez Absolute Elsewhere, Gong, Pavlov's Dog et surtout Genesis pour qui il effectue une pige de 6 mois. Les deux compères se retrouveront quelque temps plus tard au sein de l'excellent U.K. En 1975 sort le live posthume "USA".
Fin du King Crimson 1ere époque
La seconde époque débute en 1981 avec l'album "Discipline". A l'origine le nouveau groupe de Robert Fripp devait s'appeler ainsi, mais les pontes du management ont décidé que le nom de King Crimson serait plus vendeur. La nouvelle formation est composée de Robert Fripp (guitare), Adrian Belew (chant, guitare), Tony Levin (basse), Bill Bruford (Batterie). "Discipline" est un disque typique des années 80 avec un son froid, des sons électroniques cheap et des vocaux franchement insupportables. La musique est un mélange de funk new wave un peu expérimental. On est à des années lumières des fastes passés. L'album suivant "Beat", dédié à la génération beat, sort l'année suivante. Je ne l'ai jamais écouté et ce que j'ai pu en entendre dire ne me donne pas envie de le faire. En 1983 sort "Three of a perfect Pair" un peu plus intéressant que "Discipline". Il contient "Lark's tougues in Aspic Part III" et une sorte de hit disco new wave "Sleepless". Maigre, très maigre.
Fin du King Crimson seconde époque
Dix ans passent. En 1994 "Vroom" marque la renaissance de King Crimson. La formation est inchangée et la musique manque de dynamisme. "Vroom" est un disque de promotion qui n'était pas destinée à sortir au départ. Le vrai disque de King Crimson est "Thrak". On y retrouve des réminiscences de "Red", faibles certes, mais réelles. Quant à la musique elle est assez âpre et violente, limite heavy. L'année suivante sort le live "Thrakattak".Le groupe s'étoffe ensuite de deux nouveaux musiciens. Trey Gunn (basse et guitare), Pat Mastelotto (Batterie) et s'engage dans la série "ProjeKt". Cette série de 4 cd est composé de musique improvisée jouée par différents membres du groupe, parfois ils sont deux, parfois 4, toujours interchangeables. Inutile de préciser qu'on est plus proche du G.R.M. de Pierre Boulez que du rock. 2000 voit la parution de "The Construktion of light". Levin et Bruford ne sont plus là. " The Construktion of light"' n'a pas été bien accueilli par la critique et le public, c'est pourtant un bon album. Certes la voix de Belew est toujours aussi insupportable, mais question musique la groupe a laissé tomber son côté impro pur et dur et s'est reconcentré sur ses compositions, ce qui nous donne un album cohérent et audible.
En 2003 parait le dernier album en date de King Crimson, ou plutôt le dernier album sous le nom de King Crimson. "The Power to Believe" est l'un de mes préférés. Le morceau titre est tout simplement splendide, dans un style ambient et le reste du disque est à l'avenant. Tout juste peut' on lui reprocher un son trop synthétique. "The Power to Believe" est, selon moi, de la même qualité que les œuvres des 70's. Dans les années 2000, Robert Fripp, qui est devenu propriétaire des enregistrements du groupe a créé son propre label, Digital Global Mobile (D.G.M.) et publie de nombreuses archives live du groupe, toutes époques confondues, mais faisant la part belle aux années 70.
Au court de la décennie 2000 on verra peu King Crimson et surtout aux U.S.A. où le groupe assurera en 2005 la 1ere partie du groupe "heavy crimsonien", Tool et Fripp tournera en 1ere partie de Porcupine Tree, la formation de son ami Steven Wilson. L'histoire serait incomplète si on ne mentionnait pas qu'en 2002 " 21st Century schizoid Band", composé des frères Giles, de Ian Mc donald et de Jakko Jaksyk au chant et à la guitare, fait son apparition et reprend des titres des deux 1ers albums. Les concerts donnés sont excellents et plusieurs live sont sortis dont un "Live in Japan" et surtout "Picture of a city: Live in New York". Je présume que les prestations du guitariste- chanteur ont dû plaire à Robert Fripp puis qu'en 2010 il invite Jakko Jaksyk à venir jouer avec lui, comme ça, de façon informelle. Les choses se précisent lorsque Mel Collins entre en jeu. Le saxophoniste est enthousiasmé par le matériel du duo et il les convainc d'aller plus loin. A savoir composer de vraies chansons. Le trio invite Gavin Harison (batteur de K.C. depuis 2005) et Tony Levin. Eux aussi sont séduits. "The Scarity of Miracles" sort au printemps 2011, s'il est crédité Fripp, Collins, Jaksyk il n'en est pas moins sous-titré "A king Crimson Projekct". Affirmons le sans détours cet album mérite de figurer dans la discographie du groupe et d'être considéré comme un véritable album de King Crimson. Il est excellent de bout en bout et propose une musique apaisée et sereine. Les parties de guitare et de sax sont formidable et Jakko Jaksyk est un vrai chanteur. Fripp et ses comparses sont enfin parvenus à associer musique écrite et musique improvisée. A la 1ere écoute cependant, l'album peut dérouter et paraitre ennuyeux. Mais au fur et à mesure il libère ses arômes et s'avère passionnant de bout en bout. A posséder donc.
Arrivés à la fin de cette saga, on peut dire, en forme de bilan que King Crimson tout au long de sa carrière n'a pas donné dans la facilité. Robert Fripp n'a cessé de prendre des risques et de dérouter son public. Gageons que la musique de King Crimson n'a pas encore livré tous ses secrets et que dans les décennies à venir elle sera toujours un sujet d'intérêt. Peut-être est-elle encore trop novatrice pour nos oreilles formatées et qu'on la considérera à sa juste valeur dans quelques années. En attendant, respect au vieux roi dont les aventures ne sont certainement pas terminées.
Pour être tout à fait complet, notons qu'en 1995 Steve Hackett a invité John Wetton et Ian Mc Donald à jouer avec lui au Japon. Le groupe y a magistralement interprété l'éternel "In the Court of the Crimson King". On peut entendre cette version sur: Steve Hackett, "The Tokyo Tapes"
Ma sélection:
" Red"
"In The court of the Crimson King"
"Lizard" / "Larks tongues in aspic"
Et pour ceux qui veulent aller plus loin:
"Earthbound"
"Starless and bible black"
" The power to believe"
" A scarcity of miracles"
Epitaph extrait de "In the court of the Crimson King"
"A scarity of miracles" de l'album du même nom:
excellent post !
RépondreSupprimerPetite précision, à propos du concert du 5 juillet 1969. On a coutume de penser que ce concert des Stones avait été organisé à la mémoire de Brian Jones. En réalité, il s'inscrivait dans une série de concerts donnés chaque semaine pendant les deux mois d'été, à Hyde Park, à Londres, où défilait la fine fleur du rock british. Brian Jones avait plongé dans sa piscine pour la dernière fois trois jours avant. D'où l'hommage rendu au guitariste.
RépondreSupprimerexcellent article, même si je ne suis pas d'accord avec l'auteur sur son appréciation de " discipline " qui est, à mon humble avis, à mettre au panthéon des meilleurs albums du groupe.
RépondreSupprimerde plus Belew ne chante, selon moi, pas mal du tout, et c'est un guitariste exceptionnel. son travail avec Fripp sur l'album est fantastique. assez d'accord sur le fait que les deux albums qui ont suivi sont plus anecdotiques.
mais " discipline " est grand! je me le repasse régulièrement avec toujours autant de plaisir.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerBonjour tout le monde,
RépondreSupprimerA Maxpuissant. Je savais en disant cela de "Discipline" que tout le monde ne serait pas d'accord avec mon avis. J'ai réécouté l'album à l'occasion de cette "rétro" et malgré le recul je ne l'aime toujours pas. "Discipline" à ce que j'ai pu constater soit on l'aime, soit on le déteste, il n'y a pas de demi mesure le concernant. Le mieux est que chacun se fasse son opinion en l'écoutant.
Aussi je me rend compte que j'ai commis un oubli de taille. Eddie Jobson, lors de sa tournée de 2009 a joué plusieurs morceaux de Crimson, dont un "Starless" d'anthologie. On peut l'écouter sur son double live "Ultimate Zero tour, Live" que je recommande vivement.
Christian Selmogue
Ben, moi non plus j'suis pas tout à fait d'accord, m'sieur ...
RépondreSupprimerOK pour la période "légendaire" (?) avec "in the court" et "red" (leur meilleur, encore plus flippant que le tonight's the night" de neil young), mais je demande d'urgence la réhabilitation de la reformation "financière" des 80's. "discipline" est nul (sorry maxpuissant), mais "3 of a perfect pair" et surtout "beat" sont très bons, pas progressifs pour deux sous, ceci expliquant sans doute cela en ce qui me concerne... et belew et fripp ensemble à la gratte, c'est quand même pas rien ...
certes lester, Fripp et Belew sont fortiches amis ça sonne creux. Je peux pas parler de "beat", mais "trhree..." tourne en rond et ne va nulle part.En fait on ne les sent pas vraiment concernés. Reformation financière, c'est tout à fait ça.
RépondreSupprimerchristian selmogue
et pourtant, dinosaur est un enfant d'elephant talk !
RépondreSupprimerps. merci pour l'info de scarcity of miracles!!!
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