lundi 4 juillet 2011

GUN CLUB - "Fire Of Love" (1981) - par Philou




Shake Me Up Some Good Ol' Punk Blues, Man !

Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait..... Justement, le Philou il les reconnait les journalistes à la cons, les snobinards de l'expression à deux balles, vous savez, ceux qui font croire qu'ils savent de quoi ils parlent, alors que bien au contraire ILS NE SAVENT PAS DE QUOI ILS PARLENT !!!... Ceux-là même, qui vont prendre la posture du vrai fan du groupe qui se passe en boucle un album et s'en imprègne totalement. En réalité, ces soi disant journalistes de rock, ne l'ont écouté qu'une fois ou deux et ne connaissent pas vraiment l'album en question, mais se contentent de ressortir 2 ou 3 phrases bateaux et des poncifs lus ici et là.... 
Je m'énerve pas, j'explique .......justement,  à propos du GUN CLUB,  le poncif habituel c'est de dire que "Fire of Love" est de loin le meilleur album du groupe, alors qu'en réalité c'est certainement "Miami" ou "The Last Vegas Story". Ou bien de dire, qu'après les deux premiers albums , le GUN CLUB c'était plus vraiment ça, bla... bla... bla... et que tout avait été dit.... Sauf que lorsque l'on connaît VRAIMENT la discographie du GUN CLUB  (écoutez donc "Mother Juno" et vous m'en direz des nouvelles!!!) , on ne peut décemment absolument pas tenir ce genre de propos !
Mais revenons plutôt à ce "Fire Of Love" ....
Le Kid & JLP



A l'aube des années 80, l'environnement musical à Los Angeles se divisait entre le Punk, le Rock et la Pop, mais aucun style ne correspondait vraiment à Jeffrey Lee Pierce. Lui, à cette époque, il bossait à Slash Magazine (un fanzine Punk) et voulait mélanger le Punk avec des éléments empruntés au Blues et à la Country. Avec son pote chicano Brian Tristan, plus connu sous le nom de Kid Congo Powers, ils écoutent Jerry Lee Lewis et James Brown et montent un groupe qu'ils baptisent The Creeping Ritual. Début 81, ils enregistrent des versions de futures chansons pour leur nouveau groupe THE GUN CLUB qui ne verront jamais le jour car le Kid est parti rejoindre les Cramps.



JLP ne jette pas l'éponge et recrute le guitariste Ward Dotson, le bassiste Rob Hitter et le batteur Terry Graham.  Dotson est un excellent gratteux qui connait la musique et son histoire, il a les même influences que Jeffrey...le Rockabilly, la Country & Western , le vieux R &B , le Blues et la Power Pop.
Le groupe enregistre en très peu de temps leur 1er album "Fire Of Love", vu le peu d'argent qu'ils ont en poche, il ne peuvent pas se permettre de glander pendant les séances d'enregistrement et on s'en rend bien compte en écoutant les chansons, elles ont toutes un caractère d'extrême urgence, tendues, directes, sèches, sans fioriture.
Un disque endiablé qui débute avec le brulot punk "Sex Beat" Jeffrey lee Pierce affiche directement certaines de ses obsessions comme le sexe ou le salut de l'âme ..."We can fuck for ever, but you will never get my soul".... Musicalement, c'est simple et répétitif, mais super efficace. Ward Dotson joue sur une progression de quatre accords, qui s'intensifie avec une deuxième guitare qui accélère pendant le 2ème couplet.... Imparable !!!
Dans "Preaching The Blues" Jeffrey Lee Pierce transforme le morceau de Robert Johnson en une pièce incendiaire de punk-blues gothique où il hurle comme un loup sur des riffs assassins de Ward Dotson.

Le Gun Club tire à vue en 1981
Le tempo ralenti sur "Promise Me" et le bourdonnement obsédant du violon de Tito Larriva (futur Cruzados, puis Tito & Tarantula) alourdit l'atmosphère déjà bien pesante qui se dégage de l'album. Ensuite la foudre va s'abattre sur l'auditeur avec la chanson à double sens "She's Like Heroin To Me".Jeffrey le pervers, hurle le refrain comme un désespéré dans une tornade remplie de guitares tranchantes et de slide. 
La quasi-épique "For The Love Of Ivy" est un hommage fétichiste à  la belle rousse des Cramps (Kid Congo, qui a écrit la chanson avec Pierce, jouait déjà dans The Cramps à cette époque). Le morceau tire sa force en alternant un rythme lent traversé par des éclairs de folie désespérée, vous savez la fameuse recette de la dynamique "calme-explosion-calme" qui va être adaptée avec succès par un bon paquet de groupes...
En entendant gémirJLP sur "Fire Spirit" il n'est pas difficile de deviner qui a influencé David Eugene Edwards. Sixteen Horsepower reprendra d'ailleurs ce morceau avec Bertrand Cantat en 1997. En l'écoutant on comprend  bien l'influence que le GUN CLUB a pu avoir sur Noir Désir.
"Ghost On The Highway" déboule à une vitesse impressionnante, la slide de Ward Dotson glisse dans les airs et le titre ressemble à du Bo-Diddley joué dans un train parcourant les montagnes russes. Jeffrey Lee Pierce vous transformera en serial lover si vous comprenez les paroles de "Jack On Fire" juste avant de monter dans le "Black Train en destination de Rockabilly Land.
Aux crossroads hantés par les bluesmen du Sud, JLP n'hésite pas à reprendre le "Cool Drink Of Water" de Tommy Johnson avec classe et respect. Il insiste sur le coté paresseux de cette chanson de 1929 (en fait appelé "Cool Drink of Water Blues") malgré les solos de guitare frôlant le chaos.
L'album se termine  nerveusement avec "Good By Johnny". Le chanteur possédé du Club des Maudits nous achève en beauté avec des vocaux sur le fil de rasoir et une intensité émotionnelle à faire pâlir de jalousie les fans de Jeff Buckley.

On ne vantera jamais assez l'alchimie parfaite réalisée par Jeffrey Lee Pierce et son GUN CLUB entre le blues du delta, le rockabilly des sixties, la country et le punk rageur. Il a surtout réussit l'exploit de faire tourner le tout à plein régime et sans concession.
En l'écoutant aujourd'hui, "Fire of Love" reste un véritable diamant brut, une vrai tuerie malgré sa production un peu datée, mais le groupe va faire encore mieux avec l'album suivant.......





                              Gun Club "miami" (1982)
                              Gun Club "mother juno (1987)
                              Gun Club & Jeffrey Lee Pierce "Live/ Best Of & Rare Albums"
                              Gun Club "las vegas story" (1984) 
                              Gun Club "lucky jim" (1993)  
                              Gun Club "larger than live" (2008)
                              Jeffrey Lee Pierce : "ramblin jeffrey lee" (1992)

Un classique INCONTOURNABLE  du GUN CLUB : "She's Like Heroin To Me" avec la pochette originale du vinyle

2 commentaires:

  1. shuffle master4/7/11 21:31

    Pourquoi tu t'énerves comme ça? Il y a aussi ceux qui font savoir qu'ils croient ce dont ils parlent. C'est les pires. A part ça, J'aime bien Miami moi aussi.

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  2. "Je m’énerve pas du tout, j'explique..."

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