Après l’épreuve, réussie, du disque, celle de la scène. MAGMA donne une série de concerts au café de la gare, à paris, ainsi qu’aux musicorama de l’olympia, au gibus, au festival de Montreux et en province. Le groupe impressionne par son énergie, sa compétence et l’originalité du répertoire. Petit à petit se forme un noyau d’inconditionnels. Et le groupe s’impose comme l’un des meilleurs espoirs de la scène française, avec Ange et Martin-circus . Pourtant si Magma conquiert un public de plus en plus enthousiaste, une autre partie du public reste de marbre, considère sa musique comme inutilement pompière et agressive. Plus les tenues noires du groupe, son discours martial, son refus du " joli " font que pour certains, MAGMA est un groupe d’extrême droite, voire pro nazi. Par provocation Vander et les siens en rajoutent parfois une couche, comme lors d’un concert ou le groupe braque, au propre comme au figuré, le public. Le concert se terminant en bagarre générale. MAGMA mettra du temps à se débarrasser de ses oripeaux extrémistes. Malgré tout MAGMA confirme sur scène tout le bien que l’on pensait de lui et est prêt pour l’aventure du second album.
Dominique Blanc-Francard et Michel Magne au château d'Hérouville, sur les sessions de "1001 C°" de MAGMA.
Enregistré au château d’Hérouville, dont je vous raconterai l’histoire prochainement et réalisé par Dominique Blanc-Francard, " Magma 2 " sort en juin 1971. Hermétique à la musique de MAGMA, Lee Hallyday cède sa place à un certain Roland Hilda. Si Lee Hallyday avait eu l’intelligence de laisser travailler tranquillement le groupe pour son 1er album, il n’en sera pas de même de son successeur. D’abord le titre, Vander voulait l’intituler " 2" , tout simplement. Hilda aura la "lumineuse" idée de le baptiser "1001 degrés centigrades " . Ensuite la pochette, Vander voulait un fond gris sur lequel se distinguerait le logo du groupe, en noir. Hilda inspiré par le nom du groupe fait dessiner par les graphistes de Phillips un volcan en éruption du plus mauvais effet avec ses couleurs criardes.
Les séances d’enregistrement ne sont pas de tout repos. A l’issue de l’une d’elle Claude Engel range sa guitare, débranche son ampli et s’en va , sans un mot, avec son matériel. On ne le reverra plus. Alain « paco » Charlery et Richard Raux sont aussi partis. Il sont remplacés par un musicien hongrois : Jeff « yochk’o » Seffer et Louis Toesca. MAGMA est donc dans l’obligation de publier "2 " sans guitare. C’est un coup dur. Le groupe n’ayant pas le temps de trouver un remplaçant à Engel.
3 morceaux composent " 2 " . Le 1er "riah sahiltaahk " est une longue suite écrite par Vander. On a l’impression d’une redite, en plus court, du 1er album et notamment de "Kobaia" . Pourtant "riah sahiltaahk " possède une force propre, même si le morceau, selon moi, ne décolle pas vraiment.
" Iss lansei doia" , le second titre est signé par Teddy Lasry. Une pièce de 11' 46 . Les parties de piano de François Cahen sont splendides. Le morceau est proprement fascinant avec ses enchevêtrements de cuivres et de piano. De plus la voix de Klaus Blasquiz s’est affirmée et devient elle aussi un élément majeur de la musique du groupe.
" Ki Iahl O liahk " le dernier titre, est une composition de François Cahen. C’est celui que je préfère. Plus aérien, plus jazz que les précédentes pièces ; avec un solo splendide de "faton" au Fender Rhodes.
Le guitariste Claude Engel.
Les séances d’enregistrement ne sont pas de tout repos. A l’issue de l’une d’elle Claude Engel range sa guitare, débranche son ampli et s’en va , sans un mot, avec son matériel. On ne le reverra plus. Alain « paco » Charlery et Richard Raux sont aussi partis. Il sont remplacés par un musicien hongrois : Jeff « yochk’o » Seffer et Louis Toesca. MAGMA est donc dans l’obligation de publier "2 " sans guitare. C’est un coup dur. Le groupe n’ayant pas le temps de trouver un remplaçant à Engel.
3 morceaux composent " 2 " . Le 1er "riah sahiltaahk " est une longue suite écrite par Vander. On a l’impression d’une redite, en plus court, du 1er album et notamment de "Kobaia" . Pourtant "riah sahiltaahk " possède une force propre, même si le morceau, selon moi, ne décolle pas vraiment.
" Iss lansei doia" , le second titre est signé par Teddy Lasry. Une pièce de 11' 46 . Les parties de piano de François Cahen sont splendides. Le morceau est proprement fascinant avec ses enchevêtrements de cuivres et de piano. De plus la voix de Klaus Blasquiz s’est affirmée et devient elle aussi un élément majeur de la musique du groupe.
" Ki Iahl O liahk " le dernier titre, est une composition de François Cahen. C’est celui que je préfère. Plus aérien, plus jazz que les précédentes pièces ; avec un solo splendide de "faton" au Fender Rhodes.
Le guitariste Claude Engel.
(merci au site france-heavy-rock.over-blog.com/ pour l'emprunt de cette photo)
Pourtant, malgré la qualité intrinsèque du disque on sent le groupe assez peu à l’aise, qu’il a du mal à se dépasser. Ceci est sans doute dû à l’absence de guitare et surtout au fait que Roland Hilda, suivant les recommandations de Phillips, a obligé MAGMA à raccourcir ses morceaux. Résultat la musique ne s’envole pas vraiment. MAGMA semble jouer avec le frein à main. L’accueil du disque est bon mais mitigé. On est loin des envolées lyriques de Paringaux pour le 1er album. De plus si Vander n’est pas le seul à composer, on à l’impression que Teddy Lasry et François Cahen écrivent plus dans une optique de placer des solos que dans une vision de groupe. Bref le groupe semble commencer à stagner et parait moins uni que par le passé.
Pourtant, malgré la qualité intrinsèque du disque on sent le groupe assez peu à l’aise, qu’il a du mal à se dépasser. Ceci est sans doute dû à l’absence de guitare et surtout au fait que Roland Hilda, suivant les recommandations de Phillips, a obligé MAGMA à raccourcir ses morceaux. Résultat la musique ne s’envole pas vraiment. MAGMA semble jouer avec le frein à main. L’accueil du disque est bon mais mitigé. On est loin des envolées lyriques de Paringaux pour le 1er album. De plus si Vander n’est pas le seul à composer, on à l’impression que Teddy Lasry et François Cahen écrivent plus dans une optique de placer des solos que dans une vision de groupe. Bref le groupe semble commencer à stagner et parait moins uni que par le passé.
Malgré ses défauts, avec "2", MAGMA prouve cependant que son 1er opus n’était pas un coup d’épée dans l’eau. Si l’effet de surprise n’est pas le même, MAGMA s’installe néanmoins parmi les leaders de la "pop" hexagonale et prouve qu’il est là pour durer.
Pourtant rien n’annonce la bombe thermonucléaire qui explosera quelques mois plus tard. En attendant MAGMA apparait dans le film de Jean Yanne "Moi y’en a vouloir des sous" (voir ci dessous) et fait la rencontre de Giorgio Gomelski, qui sera fondamentale dans l’avenir du groupe.
Personnel :
Christian Vander : batterie, percussions,chant
Klaus Blasquiz : chant, percussions
François Cahen : claviers
Francis Moze : basse
Teddy Lasry : clarinette, sax, flute, chant
Jeff Seffer : sax, clarinette basse
Louis Toesca : trompette
Réalisation : Dominique Blanc-Francard
Producteur délégué : Roland Hilda
Regisseur : Louis Sarkissian
3 titres / durée 41’ 54
A suivre : magma 3/ " mekanik destruktiw kommandoh".....
Personnel :
Christian Vander : batterie, percussions,chant
Klaus Blasquiz : chant, percussions
François Cahen : claviers
Francis Moze : basse
Teddy Lasry : clarinette, sax, flute, chant
Jeff Seffer : sax, clarinette basse
Louis Toesca : trompette
Réalisation : Dominique Blanc-Francard
Producteur délégué : Roland Hilda
Regisseur : Louis Sarkissian
3 titres / durée 41’ 54
A suivre : magma 3/ " mekanik destruktiw kommandoh".....
Magma n'aura bientôt plus de secrets pour moi. Bravo pour ton érudition Chritian (sans aucune flagornerie de ma part).
RépondreSupprimerVander ne supportait pas Roland Hilda (réaction tout à fait logique d'ailleurs : face à un groupe d'une ampleur créatrice comme Magma, la moindre des choses pour le producteur/réalisateur, c'est de s'effacer et ne pas "castrer" les musiciens). Sur les notes de pochettes Vander à pu placer (dans la réédition je crois) la phrase railleuse "réalisateur PLÉNIPOTENTIAIRE : Roland Hilda". (!!!)
RépondreSupprimerA propos du dessin horrible du volcan, Vander a pu le supprimer lorsqu'il a récupéré ses droits et tout le catalogue de Magma en fondant sa maison d'édition "SEVENTH RECORDS/UNIVERIA ZEKT". Sur la version actuelle du CD on dispose maintenant de la pochette que Vander désirait à l'origine (en 1971) : le logo du groupe sur fond gris métallisé...
Petit désaccord d’appréciation musicale avec toi : le troisième morceau (de François Cahen) est pour moi le moins intéressant du disque, notamment parce qu'il semble très éloigné de la "Zeuhl muzic" chère à Vander. On dirait juste un morceau de jazz lambda, et il me fait l'effet d'un intrus dans la face B.
A propos de la vidéo, je te félicite à nouveau pour ce choix (après celui du "Discorama" de Denise Glaser)! Cet extrait du film de Jean Yanne est mythique, nous étions tous (les fans de Magma) à guetter sa rediffusion à la télé dans les années 80 et l'enregistrer sur VHS pour pouvoir se repasser à l'envi ce passage inoubliable (dans le cadre d'une église en plus, houu l’hérésie !)
Bonne continuation Christian (et n'oublie pas de passer me lire de temps en temps sur "UNE SECONDE, ET L’ÉTERNITÉ"). A+ !
Hé... mais c'est Freddy Mercury à la console !!!
RépondreSupprimerA l'époque, il y avait toujours quelqu'un qui prêchait pour la paroisse "Magma". Mais je dois avouer, que n'étant pas initié à leurs grands mystères, je trouvai cela assez hermétique ; et ce, bien que j'y décelais des trésors "cachés".
RépondreSupprimerJ'ai récemment vu des morceaux choisis de concert, présentés dans le DVD retraçant des extraits de l'émission Chorus de De Caunes.
Et bien, sincèrement, j'ai été conquis. Certainement pas ce que j'écouterai tous les jours (de toute façon, il y a peu de chose que je pourrai écouter systématiquement tous les jours. P't'être même rien), mais quelle richesse. Et Vander dégage vraiment quelque chose. Particulier le gars, mais pas un manchot, et il n'a pas peur de s'exposer. Les carcans, le formatage, les genres, lui, il a l'air de s'en foutre royalement.
Et bien Bruno je te conseille FORTEMENT de visionner l'un des 4 DVD (et les 4 si tu peux) de la rétrospective de Magma au Triton à Paris en 2005, pendant 4 semaines (chaque semaine représentant une période du répertoire du groupe).
RépondreSupprimer1/Le son et l'image sont d'une qualité bluffante
2/Le groupe est unis comme jamais, conscient du caractère exceptionnel des concerts qu'ils sont en train de faire (revisiter toute la carrière de Magma en un mois, dans une salle qui s'y prête idéalement, et les fixer sur DVD à tout jamais)
3/ Vander explose de tout son talent, ici plus que jamais (la maturité en plus...)
4/Le packaging des coffrets digipack de chaque DVD est somptueux (même si c'est une question secondaire, c'est quand même bien agréable)
Si tous les groupes de la terre avaient la chance et l’opportunité de présenter leur musique sur DVD d'une manière aussi éclatante !
(4 DVD Magma "Mythes et légendes, 35 ans de musique", 4 semaines au Triton du 10 mai au 4 juin 2005).
Tu peux visionner deux extraits de ces vidéos sur ma chronique de Magma
http://unesecondeetleternite.blogspot.com/2010/12/40-ans-apres-les-debuts-de-magma.html
merci de vos encouragements, messieurs.
RépondreSupprimerc.s
Alain, pour info, j'ai mis à jour ma chronique sur Stella Vander (rajout important sur la bio et illustrations supplémentaires).
RépondreSupprimerA+ !