lundi 15 novembre 2010

THIN LIZZY - "Johnny The Fox " ( 1977 ) par Philou the Fox


Philipp Paris Lynott, le renard de Dublin...

Grâce à l'album "Jailbreak", THIN LIZZY sort enfin de l'ombre, propulsé par le single "The Boys Are Back In Town" qui cartonne dans les charts anglais et américains en cette année 1976. Le groupe démarre une tournée aux States, mais rapidement, les choses tournent mal, Phil Lynott tombe malade (hépatite) et se retrouve à l'hôpital pour quelques semaines.... the tournée is over... et Brian Downey, Brian Robertson et Scott Gorham rentrent en Angleterre.
Petit à petit, Phil se refait une santé et rameute ses acolytes (alcooliques !?) qui prennent à nouveau la direction des studios en octobre 1976 pour enregistrer le successeur du monumental "Jailbreak" : "Johnny The Fox".

Phil Lynott est un touche à tout, un artiste écorché vif, aussi à l'aise dans les arrangements uniques de sa musique que dans l’écriture poétique de ses chansons. Considéré comme un visionnaire pour l’époque, son univers musical est rempli d’éclectisme (folk celtique, rock, blues, rythm and blues, reggae, hard rock, soul, pop, funk...)
Ce nouveau disque est différent de "Jailbreak", plus obscur, plus profond, une sorte de concept album, un conte tragique et désespéré, rempli de
mythologie celtique et d'expériences personnelles, presque une auto-biographie du renégat irlandais.
La frappe de Brian Downey et les guitares de la paire Gorham / Robertson mettent en branle la machine infernale d'entrée avec un "Johnny" tendu et violent ..."Johnny a volé une pharmacie et tiré sur le gardien pour combler un besoin quotidien"...
Phil Lynott lâche toute sa rage sur "Rocky", le son est phénoménal, chaud, profond (merci, Mr le producteur John Alcock), les attaques des guitares jumelles ratissent tout sur leur passage, c'est brutal, puissant, la voix écorchée de Phil au bord de la rupture, vous passe les neurones à la moulinette et vous bouleverse jusqu'au plus profond de vous même.
Heureusement, une petite accalmie arrive avec la somptueuse ballade "Bordeline", cela ne dure pas bien longtemps,
Phil Lynott dans le rapide et intense "Don't Believe A Word", nous conte ses amours brisés, le rocker est à fleur de peau et sa voix véhicule un flot d'émotions d'une tristesse insondable. Le solo de Brian Robertson (30 secondes montre en main !) est une véritable merveille, lumineux, intense et le guitariste nous montre comment se servir à bon escient d'une pédale wah-wah.

De G à D : Brian Robertson, Scott Gorham, Brian Downet & Phil Lynott

Philipp Paris Lynott, le métis solitaire, mi black-mi irlandais, mi rebelle, mi romantique, nous gratifie ensuite d'une bouleversante chanson "Fool's Gold" . Fier de ses racines irlandaises, il nous conte l'histoire de ses ancêtres qui ont voulu fuir la misère et partir en Amérique pour une nouvelle vie et un nouvel espoir à la recherche de "L'Or Des Fous". Changement de rythme avec le funkisant "Johnny The Fox Meets Jimmy The Weed", la basse enivrante et les riffs de guitares syncopés donnent une chaleur très particulière à ce titre envoutant et incontournable. Si vous ne frissonnez pas en écoutant "Old Flame", je ne peux plus rien pour vous...Phil Lynott chante cette émouvante chanson la voix remplie de sanglots et les twin guitars à l'unisson vous achèvent avec des solos d'une rare beauté. "Massacre" comme son nom l'indique, ne fait pas dans la dentelle, c'est du brut, du costaud, Brian Downey martèle ses futs comme un forcené et Phil hurle désespérément qu'on ne peut pas massacrer les hommes au nom de Dieu (un constat qui va devenir de plus en plus effrayant au fils des années). Heureusement, le romantisme refait surface avec la douce ballade "Sweet Marie" avant l'apocalypse finale de "Boogie Woogie Dance", une cavalcade frénétique de hard-rock tribal.
Pour conclure, je dirai que ce n'est peut-être pas le meilleur disque de Thin Lizzy, mais c'est mon préféré, un album envoutant, varié, riche, inoubliable...








Autre article sur Thin Lizzy : http://ledeblocnot.blogspot.com/2011/01/thin-lizzy-live-and-dangerous-1978.html

3 commentaires:

  1. Certes pas le meilleur, mais tout est une question de relativité, car chez un groupe comme Thin Lizzy, tous les albums sont bons à partir de Nightlife (ha... ce disque, pas trop connu, et pourtant quelle classe !), voire bien plus. On peut même se frotter à Vagabonds of the Western World. Un groupe majeur des 70's. Et Phil Lynott, un de ses grands compositeurs (oui monsieur) de la musique populaire de cette décennie. Encore un gars parti trop tôt.

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  2. Encore un petit mot, pour cette superbe pochette de Jim Fitzpatrick. Un artiste qui fit les pochettes du groupe de 74 à 80, et qui fit également des tableaux représentant Phil et sa famille, car Jim était (devenu ?) un pote de Lynott. Il y aurait près de 250 oeuvres sur Lizzy et Phil.
    A l'instar d'un Roger Dean, Jim a un style très particulier, recréant un monde personnel, qui plonge son inspiration dans les mythes celtiques, évidemment, mais également nordiques. Un trait lyrique entre Barry Windsorm-Smith et certains illustrateurs du XIXème des épopées nordiques.

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  3. de toute façon... Y A PAS GRAND CHOSE A JETER dans Thin Lizzy !!!
    Na !
    ;o)
    Un mauvais album de Lizzy était un excellent de ... beaucoup d'autres groupes !!!

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