Il y a quelques mois encore, je n’avais jamais entendu parler de Charlotte Link. Mais à force de voir ses romans fleurir sur les rayons des librairies, ma curiosité, qui n’est pas très difficile à réveiller, a été attisée. Née en 1963, Cette romancière allemande a publié son premier roman à 19 ans, et depuis se retrouve régulièrement en tête des ventes outre-Rhin.
Je me suis donc plongée dans le dernier roman de cette allemande qui avait l’étrange idée de marcher sur les plates bandes de ses consoeurs anglo-saxonnes. Parce qu’il faut bien le préciser, si La Dernière Trace est bien un roman policier, il ne doit rien à la vague des sombres polars suédo-norvégio-islando-nordiques. Bien au contraire, Charlotte Link, digne héritière de Mary Higgins Clark ou Patricia Mc Donald est la parfaite représentante de la version la plus lisse du genre : le suspense psychologique féminin, avec ses héroïnes féminines, ses victimes féminines, ses auteurs féminines, et ses lectrices bien logiquement féminines.
Dans La Dernière Trace, Rosanna, une journaliste chargée d’écrire une série d’articles sur des disparitions inexpliquées, se lance sur la piste d’une de ses copines d’enfance Elaine Dawson. Celle-ci, image même de la jeune provinciale effacée, triste et sans intérêt, s’est tout simplement volatilisée cinq ans plus tôt alors qu’elle devait se rendre au mariage de Rosanna. Rien de particulièrement original donc dans l’idée de départ.
Les personnages sont tout aussi convenus : l’héroïne va croiser sur son chemin entre autres un séduisant avocat, un handicapé aigri, une épouse jalouse, un tueur psychopathe, une jeune femme terrorisée, un propriétaire vicieux et une présentatrice télé aux dents longues (l’histoire ne précise pas si elle est accro à la cocaïne…). Mais Charlotte Link a compris néanmoins que nous ne vivons pas dans une monde monochrome, et a su donner à ses personnages l’indispensable petit pointe de gris qui les rend presque humains. On est loin d’une psychologie travaillée, mais on évite la caricature et l’envie qui va avec de reposer immédiatement et définitivement le roman.
Surtout, et c’est tout de même l’essentiel, l’intrigue fonctionne bien et Charlotte Link sait lui donner du rythme. Comme dans tout polar qui se respecte, on fait défiler les pages pour connaître le dénouement final, et les rebondissements ne manquent pas. Parfait pour la plage ou pour un long voyage en train, La Dernière Trace se lit sans déplaisir. Je ne suis pas sûre en revanche qu’il me laissera un souvenir suffisant pour être capable d’en reparler dans quelques mois.
LA DERNIERE TRACE (2010) aux Editions Presse de la cité, 451 pages.
Sans vouloir manier le paradoxe à tout prix, les bons polars sont ceux dans lesquels l'intrigue est secondaire. Si "on fait défiler les pages pour connaître le dénouement, c'est que le bouquin n'est pas terrible". CQFD.
RépondreSupprimerA part ça, c'est bon, les feuiles de céleri?