GREAT WHITE - " Hooked " ( 1991 ) par Philou

Quelle belle prise !!!

Après le succès des albums "Once Bitten"(1987) et "Twice Shy"(1989), le Grand Blanc continue de sillonner les océans du monde entier et revient en 1991 avec une nouvelle prise répondant au nom de "Hooked".
Le cap du Great White reste inchangé, un hard-rock typiquement américain influencé par le blues, simple mais efficace, naviguant dans le sillage des montres sacrés comme Led Zeppelin ou Van Halen, avec des petits embruns des Stones et d'AC/DC.




L'équipage de Jack Russell et Mark Kendall font chauffer les machines d'entrée de jeu avec un hymne dévastateur et irrésistible : le brulant "Call it Rock N' Roll", son refrain accrocheur vous harponne en plein cœur et vous projette directement par dessus bord !!!
Avec un tel départ , nous voilà bien vite en pleine mer et l'on se dit que si le grand requin continue sur ce rythme infernal, on va bien vite manquer d'oxygène.
En fait, le reste de la pêche est bonne, mais pas toujours du même calibre que ce "Call it Rock N' Roll" quand même !
D'autres pièces de tout premier choix méritent cependant de figurer dans votre besace, notamment le nerveux "The Original Queen Of Sheba", le mid-tempo très Zeppelinien "Cold Hearted Lovin' ", deux morceaux très remuants "Can't Shake It" (une reprise de The Angels) et plus particulièrement "Desert Moon" où Mark Kendall est éblouissant.
Ne pas oublier le morceau bluesy, rempli de feeling, l'entrainant "South Bay City", entièrement joué à la guitare slide et propulsé par des claquements de mains et des aboiements de chiens !!!

Le reste de la marchandise se vend sans difficulté mais sans surprise, ("Hearbreaker"), mais on a quand même le sentiment que le captain' Jack & son équipage en ont gardé dans la cale et n'ont pas voulu nous vendre toute leur cargaison, notamment quand on déguste la ballade "Lovin' Kind", une(re) prise un peu légère et à peine à la taille réglementaire et surtout le leurre "Afterglow", un peu "mou du genou".

Heureusement que j'ai gardé la plus grosse prise pour la fin, j'ai nommé le génial "Congo Square", une petite merveille dans le répertoire de Great White. Ce long titre rempli de feeling et de blues, débute tout doucement, nappé de guitares et d'orgue Hammond bien "Roots" et augmente d'intensité petit à petit pour finir dans un festival de solos de Mark Kendall qui partent dans tous les sens.

En résumé, Jack Russell & Co ont sorti un album de bonne qualité, mais aurait pu encore faire beaucoup mieux !!!

La suite sera moins glorieuse, le Grand Requin Blanc se perdra dans la tempête Grunge des Nirvana, Pearl Jam et autres Soundgarden, condamné à errer de label en label et à sortir des album dans l'anonymat.


La carrière du groupe a même faillit se terminer devant les tribunaux, suite à un incendie qui a fait 97 morts (dont leur guitariste Ty Longley) et plus de 180 blessés lors d'un concert le 21 février 2003, provoqué par l'embrasement de trois tubes de feux d’artifice, placés derrière le groupe, qui ont enflammé la mousse d’insonorisation du plafond, ravageant une discothèque de West Warwick (Etat de Rhode Island).