mercredi 31 juillet 2024

JOHN MAYALL - R.I.P. (29.11.1933 - 22.07.2024)



     Il a fini par casser sa pipe... Lui qu'on a cru un moment impérissable. Lui, le parrain du British Blues. Infatigable baroudeur qui n'a jamais vraiment cessé d'arpenter toutes les scènes du monde pour prêcher la bonne parole du Blues. Lui qui n'a jamais réussi à se produire dans des salles aussi grandes que bon nombre de ses poulains. Mais qui n'en perdit pas pour autant sa foi dans sa musique. Malgré des périodes de doute, et des années de vaches maigres. Lorsqu'il avait réalisé son concert évènement fêtant ses soixante-dix ans, réunissant quelques anciens compagnons de route, nombreux ont cru que ce serait probablement sa dernière tournée. Mais non. Bien d'autres ont suivi, ainsi que des albums studio qui ne laissaient rien paraître de son âge. A l'exception peut-être des derniers, "Nobody Told Me" et "The Sun is Shining Down", de 2019 et 2022. Soit deux albums réalisés respectivement à 85 et 88 ans. Sacré personnage. Avec son décès, c'est tout un pan de l'histoire du British-blues, du Blues-rock même au sens large, qui s'en va.

     Pourtant, bien qu'initié assez tôt à la musique, notamment au Blues et au Jazz, grâce à la sérieuse discothèque de son père (lui-même guitariste), et débutant la pratique de la guitare (et du ukulélé) à douze ans - puis du piano -, et fondant un premier groupe dans les années 50, il ne débuta sa carrière musicale que tardivement, à près de trente ans. 


   Auparavant, après ses études, il est appelé par l'armée et effectue une partie de son service en Corée, ce qui, apparemment, lui laissera un goût amer. Notamment parce que la réinsertion sera difficile. Mais c'est un battant. Son cursus scolaire lui permet d'être embauché en tant que graphiste par une société de Manchester, cité où il avait intégré une école d'arts (sa ville natale, Macclesfield, est à une trentaine de kilomètres de la cité). Il ne tarde pas à fonder un premier groupe, mais sans rien de sérieux. Jusqu'à ce, suite à un article du Melody Maker dans lequel il lit qu'il y avait un club londonien, ouvert par un certain Alexis Korner et son acolyte Cyril Davies, consacré au Blues (Jazz et Rhythm'n'blues sont également admis), il décide de descendre sur Londres. C'est là, dans la capital, en 1962, qu'il créé la première mouture des Bluesbreakers dans lequel figure déjà John McVie. Le futur bassiste des Fleetwood Mac. Comme de nombreux combos européens, celui-ci sert aussi de backing-band pour accompagner des bluesmen qui ont traversé l'océan. On voit ainsi les Bluesbreakers derrières des figures telles que Sonny Boy Williamson, John Lee Hooker, Eddie Boyd et T-Bone Walker. 

     Le premier disque de John Mayall, "John Mayall Plays John Mayall", sorti en 1965, est la retranscription d'un concert du 7 décembre 1964. Si les influences sont généralement flagrantes, Mayall s'évertue déjà à proposer de nombreuses pièces originales (ici, 9/12), ce qui, à l'époque, n'est pas courant. Et déjà, deci-delà, des ingrédients jazz et rock enrichissent son Blues. Mais c'est l'année suivant qu'il crée l'évènement avec un album des plus emblématiques. Le célébrissime et fondateur "Bluesbreaker with Eric Clapton" qui inscrit dans le marbre de nouvelles lois (fortement inspirées par les préceptes de Freddie King et d'Otis Rush). Après son départ des Yardbirds, Mayall accueille le jeune Clapton, l'héberge et lui sert un temps de père d'adoption. Cependant, l'esprit un peu brouillé par l'alcool et estourbi par le succès, Clapton ne s'éternise pas et part ... pour revenir un bref instant avant de planter le groupe. Ce retour avorté génère une rancune qui va longtemps séparer ces deux fortes têtes. Pourtant, d'après ses propres musiciens, Mayall ne cherchera jamais à retenir contre leur gré les jeunes recrues qui souhaitaient voler de leurs propres ailes. Par contre, lorsqu'on joue avec lui, dans son groupe, il exige un minimum de discipline et de sérieux. En conséquence, s'il n'empêche personne de faire la fête, il n'apprécie pas que les drogues et l'alcool circulent dans le groupe, encore moins les états prononcés d'ébriété ou de défonce. McVie en fit les frais quand, à des kilomètres de la capitale, Mayall l'éjecta du Bedford, au milieu de nulle-part, parce qu'il était encore rond comme une bille.

     Si le succès de ce second album met en lumière Mayall - pérennisé aussi bien sûr grâce aux prochains succès de Cream et de Clapton -, il est aussi l'arbre qui cache la forêt. Au point où, des années plus tard, dans les années 80, nombreux sont ceux qui ne connaissent que cet album. Pourtant, les années suivantes, de 1967 à 1972, Mayall, en solo, en collaborations diverses ou avec les Bluesbreakers, reste un nom qui compte dans le Blues blanc et affilié. Il semble même infatigable, sur tous les fronts. Une période aussi qui lui vaudra la réputation de dénicheur de talent, quasiment un expert. A croire que pendant un temps, jouer avec Mayall était un gage de qualité, une étape prouvant sa valeur.


   En 1967, Mayall réalise trois albums ! "A Hard Road" (avec une pochette réalisée par Mayall) qui révèle Aysnley Dunbar (futur Zappa, Bowie, Mick Ronson, Journey, Jefferson Starship, Whitesnake, Pat Travers, entre autres) et Peter Green - qui fondera la même année Fleetwood Mac, avec McVie (qui n'a pas apprécié d'être abandonné dans le froid au bord de la route). Six mois plus tard, c'est l'album "Crusade" - qui se repose un peu plus sur les reprises et qui marque une présence accrue des cuivres - avec un gamin de dix-huit ans à la guitare, Mick Taylor. Ce dernier, avant de rejoindre les Rolling Stones pour ce qui demeure pour beaucoup leur période dorée, réalise trois disques avec Mayall, généralement considérés parmi ses meilleurs. Si "Crusade" reste encore relativement fidèle au Blues, "Bare Wires" et "Blues from Laurel Canyon" (qui marque la fin des Bluesbreakers - première période -) en brisent les frontières. Le second avec les saxophones de Dick Heckstall-Smith et la batterie de Jon Hiseman., futurs fondateurs de Colosseum, tandis que pour le troisième, les USA et en particulier la Californie (et donc certainement la scène de Los Angeles) impactent le Blues de Mayall. L'album s'ouvre d'ailleurs sur le bruit assourdissant d'un décollage de gros porteur. Mayall a quitté sa vieille Angleterre pour s'installer en Californie, à Laurel Canyon, et il tombe sous son charme. Autant celui de Los Angeles que celui des environs encore boisés. A l'intérieur de la pochette double,  il se montre (la conception est de lui, comme bien d'autres) seul dans la nature aride, dans un accoutrement qui balance entre le hippie désœuvré et l'amérindien . Au milieu de tout ça, Mayall s'offre le luxe d'un disque plus intimiste et plus traditionnel, "The Blues Alone", où il joue de tous les instruments, aidé par Keef Hartley pour la batterie sur huit morceaux. Encore un qui, après s'être pris le bec avec Mayall, partira fonder son propre groupe. Probablement le moins connu de la décennie, c'est pourtant encore un très bon album qui a de plus l'intérêt de démontrer toute l'étendue des multiples talents de Mister John Brumwell Mayall, qui en plus d'être un compositeur prolixe, se défend plutôt bien à l'harmonica, aux claviers et à la guitare. C'était peut-être le but de ce disque, un besoin de reconnaissance, Mayall pouvant très bien souffrir de l'aura et de la notoriété de ses comparses qui semble peu composer. 

     Petit aparté sur Laurel Canyon. C'est dans ce quartier de Los Angeles encore épargné par le sur-bétonnage, où bois et broussailles font de la résistance, et prisé par les musiciens et écrivains, que Mayall fait la connaissance de nombreux musiciens américains, dont certains sont invités, le temps d'une chanson ou d'un album (ou plus). Un lieu déterminant dans l'évolution de sa musique (un certain nombre de chansons de divers compositeurs seront dédiées à ce lieu).

   En quatre ans et six albums, John Mayall plante le décor d'un British Blues qui sert de terreau à tous les jeunes loups, de Chicken Shack à Ten Years After.

     Mayall clôture magistralement la décennie avec un live de premier ordre (qui rattrape les deux précédents souffrant d'une captation artisanale), "The Turning Point". Enregistré le 12 juillet 1969 au Fillmore East (New-York), la prestation surprend par une nouvelle approche de Mayall. Voulant s'éloigner des guitares robustes, - des Gibson Les Paul des Clapton, Green et Taylor -, et de certaines redondances rythmiques, il fait l'impasse sur la batterie, constituant un nouveau groupe autour d'un guitariste acoustique, d'un bassiste, et d'un saxophoniste-flûtiste (Johnny Almond). Un pari osé qui remporte suffisamment de succès (son seul live certifié Or) pour l'encourager à renouveler l'expérience avec la même équipe. En studio cette fois-ci, avec "Empty Room" qui entame les années 70 sur un nouveau succès.


   Mais là encore, insatiable, toujours à la recherche de façons de développer le Blues, de lui offrir de nouveaux attributs sans le dénaturer, il goûte à une nouvelle expérience en s'associant à une formation américaine, toujours sans batteur. " USA Union " regroupe les amis californiens, le bassiste Larry Taylor et le guitariste Harvey "The Snake" Mandel. Tous deux démissionnaires de Canned Heat. Avec son violon Don "Sugarcane " Harris (F. Zappa) complète la troupe. Il en résulte un disque intense, dynamique et tout en finesse. On regrette qu'il n'y ait pas eu de suite. Même si on retrouve encore un peu de cette réunion sur le double album "Back to the Roots". Un pavé où Mayall convie d'anciens partenaires - Clapton, Taylor, Hartley, Almond, Harris, Mandel - pour une fiesta où tous les styles de Blues précédemment abordés sont représentés, comme un sympathique condensé d'une carrière courte mais particulièrement intense. Toutefois, tout n'est pas du même tonneau, et, après une série d'albums qu'on peut considérer peu ou prou novateurs, on sent que Mayall commence à chercher l'inspiration. 

     Mais c'est mal connaître le gaillard qui rebondit avec, encore une fois, une nouvelle mouture. Un sextet (lui compris) comportant deux cuivres et le guitariste de jazz-blues Freddie Robinson (ex-Ray Charles), avec lequel il s'offre une tournée américaine. Occasion de sortir un nouveau disque live, "Jazz Blues Fusion", qui porte bien son nom, et qui, s'il avait été reçu sans grand enthousiasme à une époque où on s'enflammait plus pour des groupes délivrant sur scène des tonalités lourdes et retentissantes, a mieux traversé les ans que d'autres. Débordement de swing, il est devenu, lui aussi, un classique incontournable de Mayall. Dans le même élan et enthousiasme, la troupe s'étoffe en passant à neuf membres, accentuant les interventions de cuivres, et récupérant au passage un vieux compagnon de route en la personne de Keef Hartley. Ce sera l'objet d'un nouveau disque, enregistré live au célèbre Whisky A Go Go de Los Angeles, le 10 juillet 1972. Nouveau Classique. Encore un... mais peut-être le dernier avant longtemps, car malheureusement débute une longue traversée du désert. Même s'il n'arrête pas d'être productif, il disparaît du paysage musical. Suffisamment pour que l'Europe croit qu'il a pris une retraite précoce. Si ses disques des années 60 ont toujours leur place chez les disquaires, il devient par contre difficile de mettre la main sur une galette des années 70. 

     Son nouveau virage orienté vers la soul avec un backing band copieux et une chanteuse, fait irrémédiablement penser à Delaney & Bonnie. Cependant, malgré tous ses efforts et quelques bons morceaux, même si ses albums se laissent écouter, Mayall est loin de retrouver l'étincelle du couple Bramlett. D'autant que sa voix étouffée et d'apparence fragile, se plaçant plus sûrement en héritière de chanteurs de country-blues tels que Robert Johnson, Mississippi John Hurt et J.B. Lenoir  qu'en celle des blues shouters, a du mal à se distinguer au milieu de cette riche orchestration et de la puissance de la chanteuse Dee McKinnie (qui n'enregistra qu'avec Mayall). Après tout de même douze albums studio, dont deux doubles et des albums live comprenant des inédits, il serait injuste de lui reprocher une baisse de régime. On devrait plutôt saluer la prise de risque pour se réinventer. Mais l'industrie de la musique s'avère souvent sans pitié. Généralement, c'est une période de sa carrière qui reste obscure, même pour les amateurs du gaillard. Cette décennie, pourtant bien débutée, finit bien mal pour Mayall qui perd sa maison dans un incendie qui emporte tous ses biens, dont une partie de ses enregistrements sur bande, de films vidéos, ses archives manuscrites, et des antiquités du XVIème siècle qu'il collectionnait. Le retour des Bluesbreakers au début des années 80, - soit en plein boom Heavy-metal -, avec Mick Taylor et John McVie, semble n'intéresser personne et passe inaperçu. A la cinquantaine, la pérennité de sa carrière paraît compromise. Mais, têtu, il s'obstine.


   Il lui faut attendre 1990, avec "A Sense of Place", avec Sonny Landreth (l'un des meilleurs joueurs de slide au monde) et Coco Montoya, qui, sans déplacer les montagnes, parvient à éveiller la curiosité et l'intérêt. Pour la première fois depuis quinze ans, Mayall fait une petite percée dans les charts. Le label, Island Record, n'y étant probablement pas étranger. Le cheveu court et peigné, en costard, Mayall apparait vieilli et rangé. Arborant désormais plus une allure de lord anglais que de hippie de Laurel Canyon.

     Mais le grand retour s'opère réellement trois ans plus tard, lorsqu'il signe avec le label Silvertone - qui surfe alors sur un renouveau bienvenu du Blues. "Wake Up", avec ses invités prestigieux, - Mick Taylor, Buddy Guy, Albert Collins et Mavis Staples -, attire l'attention et parvient à séduire les jeunes générations. A soixante ans, sa carrière est relancée (sur la pochette, il s'affiche fièrement en débardeur, exhibant un corps tonique, assez musclé). Les puristes font un peu la gueule, lui reprochant une production et une orientation plus rock, mais l'engouement et l'énergie qui émanent de cet album ne laisse pas indifférent. Mayall renoue avec un certain succès en Europe. Suffisamment pour permettre l'édition d'un live de 1982 commémorant la réunion des Bluesbreakers, "The 1982 Reunion Concert", jusqu'alors restée au placard. 

     Dès lors, aidés de musiciens solides, il sort avec une certaine régularité des albums -  à peu près tous les deux ans. La plupart souffrant d'un certain classicisme, mais s'en sortant toujours grâce à quelques belles pièces, parfois grâce au soutien de quelques invités prestigieux, qui ne demandaient qu'à venir pouvoir jouer au moins une fois dans leur vie avec cet Anglais quasi légendaire. Ainsi, Joe Walsh ne cache pas sa joie lorsqu'il participe à deux titres de "Talk About That", clamant que c'était un souhait de longue date. Un rêve enfin réalisé. Joe Bonamassa, lors d'une interview sur sa chaîne, parle ouvertement de lui comme de l'un de ses héros, comme un artiste majeur et incontournable. Récemment, il a même critiqué vertement les cadres du "rock'n'roll of fame", leur reprochant d'attendre que certains artistes décèdent pour être intronisés ; ce que John Mayall, qui le sera prochainement, cette année, aurait dû être depuis bien longtemps. Toutefois, que Joe se rassure, d'autres n'ont pas attendu cette maison américaine, puisqu'il a reçu en 2005 la médaille OBE (Ordre de l'Empire Britannique). En 2015, récompensé par du Lifetime Achievement Award des Blues Matters. L'année suivante, il est intronisé au Blues Hall of Fame et est récompensé par l'Independent Blues Award.

Même Tony Iommi et Geezer Bulter avancent que sans lui, ils ne seraient pas là.

     Evidemment, c'est une gageure de vouloir lui rendre hommage en quelques lignes, dans un résumé plus que succinct. D'autant que John Mayall, c'est tout de même trente-huit albums studios (!) - et plus d'une trentaine d'enregistrements publics ; une liste qui va très certainement s'alourdir. Etonnant d'ailleurs qu'il n'y ait pas eu plus de littérature sur ce personnage emblématique. Peut-être que pour cela, il aurait fallu qu'il ait été le sujet de quelques frasques, de scandales divers et scabreux, de plongées dans quelques addictions, voire même d'un décès prématuré dans d'obscures circonstances... Mais qu'importe, John Mayall demeure une figure incontournable du British-blues, et du Blues -"blanc". Ce fut un pionnier, un explorateur même qui ouvrit des portes dans lesquels de nombreux musiciens et groupes se sont engouffrés.

"Existe t-il du petit Mayall? .....même en moyenne forme John Mayall reste un maître du Blues ! " dixit Jean-Pascal Guillet (3 mai 2019)




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9 commentaires:

  1. Merci Bruno pour avoir ressorti la petite citation de 2019 ! Citation qui reste oh combien d'actualité. Avec la disparition de Mayall, c'est à coup sûr un des artistes que j'ai le plus écouté au cours de ces dernières décennies avec l' ABB of course! Et je pense que ça va continuer ! JP

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    1. hé ! hé ! hé ! Rien ne se perd sur le net 😁 (ou presque)

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  2. Shuffle Master.31/7/24 13:38

    Bon, voilà maintenant qu'on cite JP Guillet comme dépositaire des tables de la loi....De Mayall, j'ai les premiers et 4 ou 5 de la période Silvertone. Entre les deux, c'est le trou noir. Je ne peux dire que je sois un fan absolu (surtout de sa voix, et de son jeu.) Et je n'aime pas les gens en débardeur. Ni en tongs (je sais bien qu'il n'en a pas, mais c'est pour faire un point sur la liste de mes détestations vestimentaires). D'après l'article, le type était un peu soupe au lait. C'est peut-être ce qui lui a permis de ne pas sombrer complètement dans la dope malgré ses fréquentations et le passage à Laurel Canyon.

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    1. Soupe au lait... Oui, le gars avait une certaine éthique. Par rapport à ses musiciens, de jeunes gars qui goutaient aux plaisirs de la vie, insouciants (McVie, Clapton) Mayall avait déjà plus de 30 ans pour son premier disque, il était en charge d'une famille à nourrir. Comme le rappelle Bruno, musicien n'était pas son métier d'origine. C'est une reconversion sur le tard ! Il fallait ramener la tune à la maison... Pas question, donc, de sombrer dans les paradis artificiels... Il demandait de la rigueur, et avait une relation assez paternaliste avec ses poulains. Clapton en parle comme un père de substitution à cette époque, lui qui n'avait jamais eu de réelle famille. C'est avec Mayall que Clapton a finalement fait sa crise d'adolescence, d'où les facheries, vite oubliées ensuite. (Luc)

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  3. A ma connaissance,il n'existe qu'un seul livre en français sur la carrière de Mayall. " Le London blues de John Mayall" de Jérôme Pintoux. Pas lu ! Shuffle j'espère quand même que tu as " blues from Laurel Canyon" "the turning point" " jazz blues fusion" et " Usa Union" ! JP

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    1. Le livre de Pintoux m'a un peu déçu. Il y a quelques menues erreurs et approximations. De plus, certaines périodes ne sont que survolées (à haute altitude), alors qu'il consacre quelques pages à d'autres groupes du British Blues. Ce qui est plutôt une bonne chose pour un novice en la matière, qui pourrait ainsi aller à la découverte d'autres groupes. Le livre s'attarde plus sur certains disques de Mayall que sur sa vie, sa carrière. En fait, probablement que ce "London Blues de Mayall" s'adresse plus à des néophytes. Toutefois, il faut bien reconnaître à J. Pintoux une belle somme de travail, et surtout, il a le mérite d'exister. (la critique est aisée, l'art est difficile 🥴 ).
      D'autant que Mayall représente une carrière professionnelle de soixante ans (!). Avec plus de quarante albums si on inclut les live. En conséquence, c'est impossible d'être exhaustif avec un seul bouquin de 300 pages. Cela justifierait au moins deux pavés. Ce qui, commercialement, relèverait de l'impossible.

      Sinon, pour les anglophones, il existe deux publications en anglais. Et... une petite autobiographie

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  4. La période que tu cites, 1966-72, est vraiment excellente, préférence pour la doublette "Crusader" & "Usa union" avec les cuivres, et un blues élargi au jazz. "Blues from Laurel Canyon" est un album magnifique, Mick Taylor y fait des merveilles. J'ai connu Mayall via "Turning point", donc en entrant par la grande porte. Dans sa bio, Clapton parlait des tournées, Mayall avait une camionnette pour ranger les matos, dont l'orgue Hammond, et tout le monde dormait dedans ! Il fallait être rentré sobre et à l'heure sinon le patron vous laissait effectivement sur le bord de la route ! (Très bel hommage d'un Clapton très ému, qui a posté une vidéo). J'avais vu Mayall en concert début 90, en province, il m'avait épaté, une main sur le clavier, l'autre tenant l'harmonica. (Luc)

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    1. Un ami avait fait le déplacement à Paris, pour la tournée de ses 70 balais. Un investissement, mais il en était revenu ravi, des étincelles dans les yeux. D'autant que, d'après ses dires, il était disponible (il me semble qu'il lui avait serré la main - c'est un fan de longue date)

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  5. Je réécoute depuis une semaine des vieux disques - un peu oublié, mis de côté - de 67 à 72. J'y ai redécouvert des choses très fortes. Parfois même avant-gardistes.

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