- Pfff, il sort d'où encore ce mec avec son blase imprononçable ? Et
puis les deux symphonies en une seule chronique, une promo ? Tu nous
sors les fonds de tiroirs du romantisme, les soldes… Adolf ? pas de bol
le gars, un teuton déclassé ? Plus d'une heure de bouse genre
2/2/2/2-2/2(3) cordes etc. ?
- NON MAIS ÇA VA BIEN DANS TA TËTE SONIA !!! D'où te vient cette
rhétorique charabiesque et belliqueuse ? M'enfin ma belle… et le
standing sémantique du blog alors ? tu fréquentes qui ? Des morveux des
collèges en rébellion avec notre belle langue française, ou
quoi ?
- SNIFF Sniff. Dézolé Glaude. J'ai deux heures de retard à cause de la
SNCF en grève… Nema voulait me prêter son Solex… J'ai eu peur…
- Mouais Mouais admettons… SNCF en grève est un pléonasme, calme-toi.
Linblad n'était pas un allemand mais un suédois, un pote de Mendelssohn
et de Weber, certes un peu oublié je te l'accorde. Un style sans doute
daté, mais une écriture attrayante… Il a surtout composé des lieder et
de la musique de chambre…
- Ah, une découverte pour beaucoup alors… Au moins ça ne me vrille pas
les tympans, avec ma migraine… Encore désolée Claude…
- Bah ça arrive… Linblad ne prenait pas le train…
Adolf Fredrik Lindblad |
Houlà, il n'y a peut-être pas que les aléas chroniques de la SNCF qui
menacent Sonia d'un Burnout ! Bilan du mois passé :
Mahler : 8000 mots,
Beethoven : 4000 mots,
Bach-Scherchen : 3000 mots… Elle est
peut-être au bout du rouleau la Sonia. Réaction du gentil
papi Toon, on lève le pied cette semaine avec un billet allégé, genre
le premier single de
Mireille Mathieu de 1966…
Attendez… je fouille … tiens le voilà, on va l'écouter, j'avais 13 ans à sa
sortie… "OUI JE CROÂÂÂÂÂ"… Ah m**e, chez Rega, ils sont
radins, j'ai pas de centreur 45 tours alors que l'alimentation propose cette
vitesse… À ce prix là ! P**n !!!
- Paaaaaat, t'as pas un centreur 45 tours à me prêter ?
- Ben non mon Toon, il se démonte pas, il est escamotable sur mon
électrophone 1965 collector…
- Dites les mecs, cette chronique part en sucette, déjà 377 mots pour
rien, GRRRRRR !!!
- Ok ok Sonia, je reprends…
Sonia me tance 😓 ! Donc le compositeur Adolf Fredrik Lindblad est né le 1er février 1801 à Skänninge, bourgade au sud de la Suède . C'est le second compositeur de ce pays qui fait son entrée au Deblocnot après Kurt Atteberg en 2014 (Clic). La Suède souffre de ne pas avoir bénéficié d'un grand compositeur devenu mondialement célèbre comme : Sibelius en Finlande, Grieg en Norvège ou encore Nielsen au Danemark… On pourra évoquer un jour un outsider, Franz Berwald, même si je ne raffole pas de la musique de ce contemporain de Beethoven… Ô il en existe plein des compositeurs suédois, enfin à croire les cinq lignes qui leur sont consacrées en moyenne sur Wikipédia. Mais si je vous parle de Bror Beckman, au hasard, vous risquez d'imaginer un tennisman qui écrit une symphonie en 1895 qui stylistiquement parlant aurait pu l'être en 1825 😊.
J'ai découvert ce compositeur par hasard. J'avoue n'en avoir jamais entendu
parler de ma vie, d'autant qu'il a principalement œuvrer pour un genre que
je fréquente peu : le lied et la musique vocale, la sienne étant très peu
jouée d'ailleurs. Et puis moins d'une dizaine de gravures parues chez des
labels clandestins à force d'être confidentiels, ben… ça n'aide pas pour la
postérité.
Merci à Naxos et Marco Polo d'avoir réédité cet album
proposant les deux symphonies gravées dans de bonnes conditions… Le maestro
Gérard Korsten
donne beaucoup de vie à ces deux symphonies de style romantique
traditionnel, mais joyeusement volubile ! Une découverte…
Gérard Korsten
|
Lire une biographie, même suédoise (traducteur automatique), n'apporte que
peu de grain à moudre pour évoquer la personnalité d'Adolf Lindblad. Des compositeurs petits ou grands par leur talents ou à la vie écourtée
ont connu des destinées plus mouvementées voire dramatiques :
Norbert Burgmüller
mort à 26 ans,
Schubert
à 31,
Berlioz
l'incompris, et que dire du jeune
Wolfgang Graeser
présenté dans la précédente chronique, musicologue de génie dans l'analyse
de l'œuvre de
Bach
mais hanté par des démons psychologiques qui le conduisirent au suicide à 21
ans…
Lindblad
parcourra le XIXème siècle romantique de manière banale voire
pépère, hormis un épisode vaudevillesque mais sans cadavres à la fin, plutôt
du Courteline que du Shakespeare 😊.
Lindblad
fait partie de ces compositeurs pédagogues qui ont un rôle important de leur
vivant, s'adaptent dans leurs compositions au goût du public de leur temps
et en retirent une temporaire notoriété qui s'efface après leur disparition
en
1878 en ce qui concerne
Lindblad. (77 ans, un bel âge pour cette époque.)
Avant ses 23 ans, je n'ai rien déniché d'insolite,
Adolf
était sans doute un gosse doué mais pas un génie précoce façon
Mozart. À cet âge qui marque la fin de ses études musicales classiques, il entre
pour se perfectionner à l'Université d'Uppsala pour trois ans. Cette université est la plus brillante de Suède parait-il.
1826 : Il part à Berlin suivre
l'enseignement de
Carl Friedrich Zelter, grand pédagogue, lui aussi oublié comme compositeur. De retour en
1827 à Stockholm, il fonde une
école de piano qu'il dirigera jusqu'en 1862, soit trente-cinq ans.
Quand je parle de stabilité de carrière.
Détail important. Comme maints compositeurs scandinaves,
Lindblad
voyagera souvent vers l'Allemagne où il se liera d'amitié avec
Carl Maria von Weber
à Dresde, mais surtout avec Felix Mendelssohn
lui aussi élève du professeur
Zelter, le jeune prodige et grand adolescent aura une influence notable dans la
composition des deux symphonies.
Son catalogue comporte des dizaines, voire des centaines de
lieder
et de
chansons
qui firent sa renommée. Il ne faut pas mettre de côté sa production de
musique de chambre : des pièces pour piano, dix
quatuors, un
trio, trois
sonates
et deux grands
quintettes
de bien belle facture… (Les quintettes ont été publiées en CD, pour le reste
le travail est à faire…)
Jenny Lind |
Au fait Sonia, l'affaire "Image-point de vue".
Adolf
avait épousé une demoiselle Sophie en ses jeunes années. Ah les
hommes !
Adolf
tombe amoureux d'une chanteuse Jenny Lind surnommée "Le rossignol Suédois", une soprano (1820-1887). Toute l'Europe l'admire notamment
Berlioz.
Adolf
en est vraiment entiché dit-on ! Soit Sophie est d'une générosité
sans borne ou d'une jalousie exaspérée. Elle proposera le divorce à son mari
pour qu'il puisse aller batifoler et plus si affinités avec sa cantatrice.
Mais, car il y un mais, et un gros,
Jenny Lind
… ne l'aime aucunement. Sonia, on envoie tout ça à Feydeau.
Blague à part,
Jenny Lind
connut une gloire certaine dans des rôles phares : Agathe dans
Der Freischütz
de
Weber, Alice de
Robert le diable
de
Giacomo Meyerbeer, des grands rôles de
Giuseppe Verdi
et
La
Somnambule
de
Vincenzo Bellini.
Personnage rêvée pour le cinéma, Grace Moore tenait le rôle de
Jenny
dans
A Lady's Morals
réalisé par
Sidney Franklin en 1930, Ilse Werner dans un
biopic
de
Peter Paul Brauer
en 1941 et enfin Rebecca Ferguson dans
The Greatest Showman
de
Michael Gracey
en 2017. Belle digression 😊 ! Je vais voir avec Luc… "Sonia, arrêtes de te marrer !"
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Curieusement, les deux symphonies ne connaîtront pas le succès mérité.
Pourtant
Mendelssohn
jouera la 1ère à Leipzig… D'ailleurs les œuvres des deux hommes
sont assez semblables en termes de durée et de formalisme. La thématique de
Felix est plus immédiate. Je n'analyse rien n'ayant pas de partitions à ma
disposition. L'orchestration est celle de l'époque, vociférée par Sonia à
son arrivée… Les motifs mélodiques s'imposent facilement, l'écriture ne se
perd pas dans la facilité, surtout dans la
2ème symphonie
à l'orchestration vivace et contrastée.
La
symphonie N°1
date de 1832 et montre des liens évidents avec le classicisme des premières
symphonies de Beethoven. La
symphonie N°2
date de 1855 et s'inscrit par des oppositions entre inspiration épique et
dramatisme dans le courant romantique définitif.
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Né à Pretoria en 1960
Gérard Korsten
a étudié le violon au célèbre Curtis Institute of Philadelphie et à
Salzbourg auprès du violoniste et maestro
Sándor Végh. Il a occupé des postes de violon solo dans divers ensembles européens tel
l'Orchestre de Chambre d'Europe
ou dirigé des orchestres dont les
London Mozart Players.
Sa direction au scalpel, pleine de verve, convient idéalement à ces
symphonies à l'esprit peu métaphysique… Il n'existe à ce jour pas de
discographie alternative. Ça enlève du boulot pour Sonia 😊.
- Tu vois Sonia… 1500 mots cette semaine… relaxe… les pieds dans le
tiroir…
Symphonie N°1 |
Symphonie N°2 |
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Écoute au casque ou avec des enceintes additionnelles plus que conseillée. Le son des PC, sauf exception, est vraiment une injure à la musique…
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INFO : Pour les vidéos ci-dessous, sous réserve d'une écoute directement sur la page web de la chronique… la lecture a lieu en continu sans publicité 😃 Cool. |
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