mardi 16 juin 2020

SLADE : «OLD NEW BORROWED AND BLUE» (1974) - par Pat Slade



Après leur compilation  «Sladest» l’année précédente, Slade va sortir un album plus pop et plus léger à l’écoute.




LE TROUSSEAU DE LA MARIÉE





Don Powell
En Angleterre, lors d’un mariage la mariée doit avoir quatre objets : un vieux, un neuf, un emprunté et le dernier doit être bleu (Something old, something new, something borrowed, something blue). Et Slade avec son humour très british et particulier conçoit un album en reprenant cette liste de recommandations à la future mariée. Pourtant la carrière du groupe aurait pu être stoppée net en cette année 1973. Au mois de juillet, le batteur Don Powell est grièvement blessé dans un accident de voiture à Wolverhampton dans lequel sa fiancée, Angela Morris, est tuée ; et lui aura cinq côtes et deux chevilles brisées. Les chirurgiens doivent percer son crâne pour soulager la pression interne et il reste dans le coma pendant six jours.

Jim Lea - Dave Hill
Pour le groupe, il est hors de question de continuer sans Don et pour respecter leurs divers engagements, ce sera Franck Lea, le frère du Bassiste Jim Lea qui prendra la suite. Le batteur reviendra à la mi-août et reprendra le travail des enregistrements avec le groupe. Il marche alors avec une canne et doit se faire aider pour accéder à sa batterie. Il a perdu dans l'accident une grande partie du goût et de l'odorat, (d’où des blagues douteuses à base de piment de la part des autres membres du groupe) et le musicien souffre aussi de graves problèmes de mémoire à court terme alors que sa mémoire à long terme est indemne.
Noddy Holder

Quelques mois plus tôt, Slade avait cartonné avec le single «Merry Chrismas Everybody» que j’avais chroniqué ici-même, leur statut de rock star n’était plus à démontrer, Car ces quatre mecs malgré leurs déplorables orthographes et le faiy qu’ils étaient des anglais purs et durs en fréquentant les pubs et les stades ont vécu une véritable Slademania tel les Beatles à une autres époque. Et «Old New Borrowed and Blue» était l’album le plus attendu dans le pays de la Reine. C’est le premier album de Slade depuis «Slayed» en 1972, il y avait eu « Sladest» l’année suivante mais c’était une compilation. «Old New Borrowed and Blue» Quelques titres signés Noddy Holder et Jim Lea hormis un : «Just a Little Bit» («Juste un petit peu» Traduction pour les esprits mal tournés !). Slade trouve une nouvelle façon de composer ses titres, beaucoup plus de mélodie comme la jolie ballade «Everyday» ou «Find Yourself a Rainbow» et son piano de bastringue sortie du Cotton Club des années 20. Un virage plutôt soft dans certains morceaux comme «My Friend Stan» et son coté très pop. Bien sur, Slade fera toujours du Slade avec ses morceaux glam ou la gouaille de Noddy Holder fera des ravages comme avec «We're really gonna raise the roof», «Don't blame me»  du pur jus de rock’n’roll. Les autres titres ne sont que des savoureux morceaux pop et clean «My Town», «When the lights are out», «Miles out to sea», «Do we still do it», «How can It be» de la musique bien anglaise des années 70 comme on en fait plus de nos jours. 

Encore un bon cru pour Slade, peut être le dernier, car à vouloir voler trop haut, on se brûle les ailes et le groupe en fera les frais en voulant conquérir les anciennes colonies. Mais ils leur restera encore quelques années devant eux avant que le vent du déclin ne viennent changer la donne.

Suis-je nostalgique vous demandez-vous ? Eh bien oui ! Je regrette d’être né trop tard pour ne pas avoir eu le plaisir de les voir sur scène. Slade en première version c’est comme un gros choux à la crème, tu goûtes du bout des lèvres et tu termines par tout absorber jusqu’à la dernière miette, quitte à faire une indigestion.

«Thanks for the Memory» («Slade in Flame» 1974





9 commentaires:

  1. Chronique par Slade ? Bizarre....mon cher cousin, vous avez dit bizarre...moi, j'ai dit bizarre?....comme c'est bizarre....

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    1. Tu as avalé un clown aujourd'hui mon Phil ??? :D

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  2. Toujours eu du mal avec cet album, malgré quelques très bonnes chansons (dont "Everyday" et "Good Time Gals").
    En tout cas, il est bon de rappeler la solidarité des musiciens qui n'ont pas laisser tomber Powell, alors que même après sa réhabilitation, il oubliait encore certaines parties des chansons.

    Avec "When The Lights Are Out" repris par Cheap Trick sur "The Lastest".

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    1. Oui j'ai oublié de signaler la reprise de Cheap Trick en 2009, pas mauvaise en attendant !

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  3. Au sujet de leurs concerts, j'ai toujours entendu dire que, même lors de leurs périodes creuses, c'était un groupe qui mettait invariablement l'ambiance. Qu'il ne décevait jamais. Ce que confirme la fameuse histoire de la prestation de Reading de 1980.

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    1. Oui, le concert de Reading en 1980 ou le groupe était présent comme spectateur et il a remplacé au pied levé Ozzy. Chaque musicien a du installer son matos lui même car ils n'avaient pas de roadies.

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    2. Presque la honte ... devoir installer soi-même son matériel, comme un groupe de jeunes débutants, devant une foule à perte de vue, dans son propre pays où il y a peu encore ils étaient encore adulé. Ou du moins connus de tous.
      D'abord dubitatif, voire moqueur (de la part des plus jeunes ?), le public a été conquis avec juste une poignée de chansons. Un tour de force. Pour bon nombre, ce fut le pinacle du festival.
      Un vrai conte de fée. A croire qu'Ozzy, qui connait bien les gars, étant tous originaires de la Black Country dans les Midlands, avait préparé le coup. Mais je doute que Sharon l'aurait permis.

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    3. Sur ! Après Reading ce sera un retour pas en grâce, mais il referont des albums digne de ce nom. Plus hard que glam comme "We'll Bring the House Down" et "Till Deaf Do Us Part" (faudra que j'en parle un de ces quatre !)

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    4. "Rock'n'roll preacher ! I wanna meet Ya ! I'm on fire ! Alleluia !!"
      Suite à ta chronique, je me suis replongé dans "Till Deaf Do Us Part". Un album de Heavy-rock'n'roll manifestement composé pour la scène. Le disque d'une seconde jeunesse (en dépit d'une production rêche).

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