Ce
n’est pas le dernier film de John Ford, il y aura d’autres tournages, des
fictions comme LE JEUNE CASSIDY, FRONTIERE CHINOISE (1966) ou des documentaires
sur la guerre de Vietnam. Mais c’est son dernier western, qui clôt presque 50
ans de cinéma souvent consacré à son genre de prédilection. Œuvre testamentaire
aussi, une histoire du point de vue des indiens. Ford s’est expliqué : « Dans
mes films j’ai tué presque plus d’indiens que Custer et Beecher réunis […]
soyons juste, nous les avons mal traités, roulés, tués, massacrés, et si
parfois ils tuaient un blanc, on leur envoyait l’armée ».


Après
la mort du chef cheyenne, le groupe se scinde en deux : Little Wolf
poursuit sa route, Dull Knife préfère se rendre au fort Robinson y trouver refuge.
Il y arrive en plein hiver. Le capitaine Wessels parquent les indiens, enfermés
dans un bâtiment sans chauffage. Le gouvernement ordonne que les
cheyennes repartent d’où ils viennent.
Ce film montre les discussions politiques à Washington. Il y a des
phrases très fortes, quand le sénat refuse aux indiens de leur accorder quoique
ce soit. Le ministre Carl Schurz dit à un sénateur : « Nous avons
combattu tous les deux à Gettysburg, au côté des Noirs, et tu en es venu à
penser que les Noirs était des êtres humains qui méritaient d’être traités
comme les autres êtres humains ». Superbe plan de Carl Schurz (Edward G. Robinson) s’adressant
au portrait sous verre de Lincoln, lui demandant « et toi, qu’aurais-tu
fait ? » son visage se reflétant au côté de celui de l’ancien
président.


La
fin du film est bouleversante, entre un
Wessels inapte et alcoolique face à la dignité des cheyennes, prêts à mourir s’il
le faut plutôt que de repartir, ou tenter un dernier assaut. Pas d'orgueil, juste l'instinct de survie. Il faudra l’intervention du
ministre Schurz, prévenu par le capitaine Archer, pour régler politiquement la
situation.
Pour
son dernier grand film, John Ford invite un nombre impressionnant d’acteurs :
Richard Widmark, Karl Malden, James Stewart, Edward G. Robinson, Carroll Baker,
Dolores Del Rio, (dignement crispée dans sa posture de mama cheyenne !) Ricardo Montalban, et un tas de second rôles parmi ses
fidèles, Arthur Kennedy, Harry Carrey, Ben Johnson. Ford avait souhaité
donner les rôles de cheyennes à de véritables indiens : impensable commercialement.
Des latinos basanés feront l'affaire.
Le film souffre sans doute parfois d’une certaine emphase, dans le ton ou les tableaux vivants (on pense à la fuite des juifs d’Egypte filmée par Cécil B. de Mille) mais qui sied à la gravité du sujet. Et comme toujours il émane des personnages, mêmes les plus secondaires, une grande humanité, même s'il manque la truculence habituelle, mais le sujet ne s'y prête guère.
Le film souffre sans doute parfois d’une certaine emphase, dans le ton ou les tableaux vivants (on pense à la fuite des juifs d’Egypte filmée par Cécil B. de Mille) mais qui sied à la gravité du sujet. Et comme toujours il émane des personnages, mêmes les plus secondaires, une grande humanité, même s'il manque la truculence habituelle, mais le sujet ne s'y prête guère.
Le
western américain est souvent traité de négationniste car il raconte l’histoire de l’Ouest du point
de vue de ceux qui l’ont conquis, et pas de ceux qui ont subi cette conquête (il y a tout de même des exceptions). Ford rêvait d'un film comme celui-ci depuis longtemps, mais les années 50 ultra-conservatrices ne le permettaient pas. Déjà malade à cette époque, assisté de
Ray Kellogg à la réalisation, John Ford doit attendre le changement de mentalités des 60's pour rectifier le tir dans son ultime western. Et le fait magnifiquement.
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La semaine prochaine, séance "classique", que dis-je, "ultra classique" !
- sur le papier c'est une bluette exotique située dans une colonie française, madame et ses deux amours
- à l'écran c'est sans doute LE classique hollywoodien par excellence
- on y entend une chanson triste, allez, joue-la encore...
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La semaine prochaine, séance "classique", que dis-je, "ultra classique" !
- sur le papier c'est une bluette exotique située dans une colonie française, madame et ses deux amours
- à l'écran c'est sans doute LE classique hollywoodien par excellence
- on y entend une chanson triste, allez, joue-la encore...
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couleur - 2h35 - format 70 / 2.20:1
Putain, Maison Blanche!! Ah ça c'est de la balle!!!
RépondreSupprimerDeux ouvrages de la littérature américaine relatent cet épisode , "La dernière frontière " d'Howard Fast paru en 1941 et "Cheyenne Autumn" de Mari Sandoz paru en 1953. Ces deux livres racontent strictement la même histoire , cependant seul le livre de Mari Sandoz est crédité par John Ford . Mari Sandoz qui publia également une superbe biographie de Crazy Horse. Personnellement j'ai une petite préférence pour le livre d'Howard Fast même si les deux ouvrages sont hautement recommandables. Cette fuite des Cheyennes vers leur terre n'est pas sans rappeler l'épopée de Chef Joseph et des ses Nez Percés fuyant devant la cavaleris US pour tenter de se réfugier au Canada en 1877
RépondreSupprimerJe dis : bravo. Qui d'autre a pigé ? Il faut que je corse les choses... tu trouves tout !
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SupprimerAs time goes by...
Pour Les Cheyennes, c'est Rockin'! mais t'avais affaire à un sacré client avec lui question western, je soupçonne que Corbucci et Valerii étaient ses témoins de mariage!...
Bravo Juan ; fastoche Luc, va vraiment falloir que tu corses les choses..(remarque pour "corser" la chose tu peux demander conseil à Bruno..) , prévoies aussi un prix attractif, un lingot d'or ou un flacon de gel hydroalcoolique..
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