- Mais
M'sieur Claude, ce n'est plus une chronique sur le film Payback mais un montage
diapo… !!!!
- Certes Sonia,
mais j'ai rarement vu un film où les personnages secondaires pittoresques ont
un rôle aussi important, un puzzle de belles gueules assez connues des amateurs…
- Mais le
film doit être très long alors… Pléthore de personnages oblige…
- Et bien
non, ce film n'est pas très long, mais par contre la vie tranquille voire
l'espérance de vie sont plutôt courtes dans ce film noir et rocambolesque…
Porter et Val |
Bonne idée d'avoir conservé le titre original, car Payback se traduit par remboursement
et/ou vengeance ; précisément les deux axes essentiels du
scénario !
Á propos de scénario, Brian Helgeland s'exerçait à la réalisation d'un long métrage pour la première fois,
le gars étant plutôt un scénariste et pas le moindre si je cite les scripts de Mystic River (1 oscar), L.A. Confiderntial, Créance
de sang (donc deux films avec Eastwood). Son premier scénario était Le Cauchemar
de Freddy (4ème de la franchise ; il faut bien
débuter, 1988).
Á la fin du tournage, les producteurs de la Warner
Bross sont insatisfaits de l'extrême violence du film, ne voyant pas à
l'évidence l'humour noire de cette course poursuite infernale. Pourtant en 1999 nous sommes sept ans après un
certain saignant Reservoir dogs. La
production a dû investir pas mal d'oseille (ne serait-ce que pour le casting) ciblant
un public très large contrairement à Tarantino
qui tourna en indépendant son joyeux massacre… Après le montage, Brian Helgeland est écarté au bénéfice
du chef décorateur (une supposition). Des scènes sont retournées et le film est
caviardé ! En 2006, Brian Helgeland pourra
produire une version Director's cut ; pas réellement supérieure parait-il.
Le film sortira néanmoins avec une interdiction -16 ans à
l'époque. Vingt ans plus tard c'est -12.
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Porter et Rosie |
Porter (Mel Gibson), mauvais garçon spécialisée
dans les casses fait équipe avec Val Resnick (Gregg Henry) autre scélérat qui doit 130
000 $ à la mafia de Chicago, mafia qu'il aimerait bien intégrer après apurement
de la dette… Ce dernier semble bien au courant des trafics d'un cartel chinois
et à repérer le jour où celui-ci transfert les fonds par paquets de 500 k$ !
Appuyée pour la logistique pat Lynn Porter,
l'opération à coup de voitures béliers est montée et réussit… Sauf que dans la mallette,
il n'y a que 140 000$ ! 70 000$ chacun, pas suffisant pour Val 😖 (Ces comptes
d'épicier auront une importance capitale dans le film). Pas grave, Lynn abat de deux balles dans le dos Porter, son
mari, et Val se taille la part du
lion, pas un sou pour sa complice diabolique. Val
pourra régler son ardoise. Fin du film ?
Non, c'est bien connu les héros virils interprétés par
Mel Gibson
ne meurent jamais. Il en réchappe et cinq mois plus tard, remboursement et
vengeance peuvent commencer…
Lorsque Porter
requinqué réapparait, Lynn
n'est plus qu'une épave rongée par le remord et l'héroïne. Porter
lui aurait-il réglée son compte ? On ne le saura pas, une dernière dose létale
de drogue se chargeant de sa sortie de l'intrigue.
Carter sur son 31 |
Porter se lance
à la poursuite de Val et surtout de ses 70 000$. Hormis ce salaud de traître qui
a des soucis à se faire, Porter
n'a pas une vocation de tueur sauf pour quiconque entrave la restitution de la
somme au $ près ! Un gars réglo, un bandit très charismatique, heu… sauf si on mégote pour lui rendre son pognon. Et là mes amis, quelle hécatombe car ces
maudits 70 000$, enfin 140 000 appartiennent aux Chinois, temporairement à Val et désormais à la Mafia qui soit dit
en passant est managée par une hiérarchie digne de l'armée du Mexique…
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Pearl (Lucy Liu) en tenue de travail |
Interdit de raconter le film, mais je parie que tous
mes lecteurs (qui n'aurait pas vu Payback)
devine que Porter entame une quête sans
merci pour récupérer ces 70 000 $. Sans suspens en termes de finalité, tout l'intérêt
du film repose sur le défilé ingénieux de personnages qui seront un à un une
étape dans cette chasse aux biftons…
Ah Val,
le gangster venimeux, la tête à gifles qui a enfin intégré "l'organisation"
(Les Boss trouvent que ça fait plus chic que Mafia). En bas de l'échelle
sociale de la pègre il doit faire ses preuves et quand son DRH (niveau N-2) Carter (William Devane), sapé comme un
lord et planqué dans un burlingue de PDG apprend l'origine sanglante du fric,
direction le pôle emploi pour Val.
Val, fat, psychopathe, impuissant au point
de se faire rosser avec jouissance par Pearl
(Lucy Liu),
péripatéticienne spécialisée en SM,
plutôt S que M d'ailleurs, travaillant pour les chinois et participant également
aux combats de rue, flinguant à tout va. Pearl,
un CV très polyvalent pour le rôle tenue par la craquante actrice sino-américaine connue pour son
charme fantasque et ses talents réels de cascadeuse.
Faifax, ses deux porte-flingues-valises et un malfrat dans les pommes... |
RDV pour Porter chez Carter
pour remboursement, après s'être occupé à sa manière de Val en partenariat avec Pearl et sous les yeux inquiets d'une callgirl
de luxe, ex petite amie de Porter,
dépendant de l'organisation, Rosie
(Maria bello),
Oui mais désormais les 130 000$ sont dans la caisse de "l'organisation". Donc…
Ben "non" cher Mr Porter.
Enfin, à tout hasard coup de fil de Carter
pour arbitrer le litige avec le grand patron (niveau N), Bronson
(formidable Kris
Kristofferson), grand psychopathe qui se marre, vocifère et
raccroche. Bronson le bon père de
famille de Johnny, un grand ado trop
gâté et idiot qui sera kidnappé. Pendant les tractations, on fête son
anniversaire ; Porter organise, de mèche avec
Rosie, un soi-disant cadeau du papa-parrain
(pas incompatible) Bronson : une nuit torride avec
Rosie qui l'aborde à la sortie d'une boîte ; enfin une nuit… attaché au
radiateur, petit con ! Ah les hormones…
Ah, autre cadre dirigeant, Justin Fairfax (James Coburn) (N-1), un dandy vieillissant, voyageant léger avec quatre valises portées par deux sbires bedonnants de l'armée de crétins chargée des basses besognes, des porte-flingues qui seront tentés de changer de job, dégoutés de finir polytraumatisés ou morts à chaque visite de Porter. Fairfax donc ; voici deux répliques pour situer son mode plutôt guindé (sans plus) de management, en substance :
Bronson joue au pédicure |
- Mais Porter, tu ne fous quand même pas Chicago à feu et à sang pour 130
000 $ ?
- 70 000 $ (En haussant les yeux ; quand je parlais de compte d'épicier
précis)
- Quoi ? Mais…
ce n'est même pas le prix de mes costards dans cette valoche… (Porter a logé un
pruneau dans l'une des valises en croco pour marquer son territoire.)
Ajoutons enfin
deux flics corrompus à puer le purin : l’inspecteur
Hicks (Bill Duke), l’inspecteur
Leary (Jack Conley), encore deux "gueules" bien
connues des amateurs de polars de cette époque. Deux renégats qui collent aux
basques de Porter et qui voudrait
palper leur commission et finiront au bagne, n'ayant pas assez surveillé leurs
plaques soi-disant paumées et leurs empreintes de doigts retrouvées sur une
scène de crime où ils n'ont jamais mis les pieds (Sympa ma figure de style). Enfin,
vivants, eux… Je résume : au bal des "winner", la liste des invités
est saturée, un casting incroyable…
Oui, beaucoup de violence dans ce polar survitaminé,
sans temps morts ; les gêneurs qui contrarient Porter
tombent comme des mouches. Du simple coup de feu, on atteint l'explosion de
bagnoles et même d'un immeuble entier avec à tout casser 1kg de TNT.
l’inspecteur Hicks et l’inspecteur Leary encadrent Porter |
J'aime l'expression Grand-Guignol pour adultes pour ce genre de
film irréaliste, les explosions délirantes, "éparpillé par petits bouts, façon Puzzle […]
je dynamite, je disperse, je ventile !" comme disait Raoul Volfoni (Bernard Blier). Mel Gibson
la joue à la Terminator
: un objectif non négociable et aucun état d'âme. Même les orteils écrasés à
coup de masse lors d'un interrogatoire gestapiste par Bronson,
il court encore ; un vrai Warrior… On finit par en rire même si c'est horrible…
C'est le but du jeu…
Côté cinématographique, soyons plus réservés. La
photographie et le cadrage n'ont rien d'inventif. Par contre le montage même
révisé donne une belle lisibilité à cette histoire de dingues. Les tontons flingueurs
version hard avec des fusillades guerrières, de la baston WWE et de
l'hémoglobine à gogo façon cartoon survolté.
Format : Couleurs - 2,35:1 - DTS / Dolby Digital -
35 mm
Durée : 101 minutes
Nota : Adapté
librement du roman Comme
une fleur (The Hunter), écrit par Donald E. Westlake, sous le
pseudonyme de Richard Stark, le film est le remake du Point de non-retour de John Boorman (Délivrance) avec Lee Marvin (Walker)
en 1967. Un excellent thriller très apprécié de Bertrand Tavernier
et tourné en NB somptueux.
Un film commenté par M'sieur Luc (comme dit Sonia) en
son temps (Clic).
- M'sieur
Claaaaaaauuuude… Je reviens du bureau de M'sieur Luc, il a écrit en même temps
que vous un billet sur ce film, il a fini…
- Ah mince,
manque de concertation au comité de direction lundi… Je ne vois qu'une
solution. Nous battre en duel dans le hall, revolver Smith & Wesson Model
27 .357 Magnum* à 20 mètres, je
suis le doyen, je tire le premier… Aller prévenir M'sieur Luc…
….
- Heuuu, M'sieur
Luc vous laisse le créneau avec plaisir, il est vraiment très gentil…
(*) Flingue utilisé par Porter dans le film, entre
autres divers automatiques comme celui braqué sur la frimousse de
Pearl… L'histoire des deux rédactions simultanées est véridique !! 1 probabilité sur 108.
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