mardi 18 juin 2019

MICHEL JONASZ AU THEATRE DE LA VILLE (1977) - par Pat Slade



Il y a bien longtemps que Michel Jonasz ne nous à pas concocté une galette comme il sait les faire. Alors pour compenser à ce silence, je parlerai de son premier album live.




Michel Jonasz chez Sarah Bernhardt





Michel Jonasz a depuis longtemps abandonné la route des studios pour celle du cinéma et des planches de théâtre. On pouvait encore le croiser il y a deux ans avec le «Michel Jonasz Quartet» accompagné de ses deux potes, le pianiste Jean-Yves d’Angelo et le batteur Manu Katché. Et puis plus rien… le silence ! 

Michel Jonasz, le petit lutin bondissant comme j’aime à le surnommer (sur scène, tu as l’impression de voir un concert de Zébulon du «Manège enchanté» tellement il bouge !) est un artiste qui m’a toujours fasciné. Déjà par ses compositions toujours empreintes de douceur et de nostalgie et par sa  présence sur scène. J’avais déjà parlé de son concert de 1985 au Palais des Sports et de son album de la même année «Unis vers l’uni». Et pour pouvoir en remettre une petite couche et pallier cette absence musicale, je voulais parler de son premier album live. Mais avant d’en arriver la, il va collectionner les enregistrements studios. Soit un album avec le King Set en 1970 et quatre en solo. En 1975 sort «Changez tout» avec le titre «Les vacances au bord de la mer» et en 1977 «Michel Jonasz» avec «Du blues du blues du blues». Et il se jetera dans le bain en faisant son premier live, mais pas dans n’importe quelle salle, non, au Théâtre de la ville, la salle face au Théâtre du Châtelet. Une salle plus habituée à voir Shakespeare, Maxime Gorki, des ballets, des opéras comme «Mireille» de Gounod ou «Les Pêcheurs de perles» de Bizet et de la musique du monde que de la chanson française. Et c’est dans la maison de Sarah Bernhardt qu’il s’installera.
Alors qu’il commençait à se faire connaitre dans les médias, les critiques l’attendaient au tournant dans l’exercice live.

Le 19 novembre 1977, il s’entoure d’une brochette de musiciens pas piquée des hannetons. Gabriel Yared au clavier et à l’orchestration, Jean Schulteis à la batterie (Oui celui de «Confidence pour confidence»), Denys Lable à la guitare qui accompagnera aussi France Gall, Francis Cabrel, et l’immense Jannick Top (autant par le physique que par son jeu de basse) qui a joué avec les plus grands, Philippe Golstein aux percussions, le petit frère de l’époque du King Set, et au synthé, Michel Coeuriot qui jouera avec Claude Engel et plus tard produira Alain Souchon. Avec de telles têtes de vainqueurs, le concert ne pouvait qu’être bon. «Du blues du blues du blues» Michel Jonasz commence dans son registre avec un extrait de son dernier album et poursuit par «Super Nana» de son premier album solo, chanson qui depuis est devenu un classique.

«Y’a toi, y’a moi» enchainé par le beau et nostalgique «Les vacances au bord de la mer» La chanson où tout le monde s’est reconnu au moins une fois dans sa vie (Moi aussi d’ailleurs !). Deux inédits suivent «J’suis dans l’coton» et «Y a rien qui dure toujours» le morceau qui fera l’ouverture de son spectacle au Palais des Sport en 1985. «Les odeurs d’éther» Dans beaucoup de ses chansons, tu arrives toujours à retrouver quelques choses de toi, une période de ta vie que tu as vécue. Après «Les Réussites» Jonasz finira avec deux titres, un qui l’a fait connaitre «Dites-moi» et celui qui comme «Super Nana» restera dans son répertoire sur scène «J’veux pas qu’tu t’en ailles».

Ce soir-là, Michel Jonasz jouera sa carrière face au public du théâtre de la ville comme on joue à la roulette russe. Avec sa voix au timbre unique et gorgée d’émotion, il raconte sa vie, sa jeunesse, son présent et ses amours bafoués.  
Ce soir-là un bluesman blanc était né.             

 «Michel Jonasz au Théâtre de la ville» un album indispensable pour les fans du petit lutin bondissant. 






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