jeudi 17 janvier 2019

BOXE et BOX OFFICE ou la boxe en quelques chansons


Voici une petite chronique, thématique plutôt qui m'a été inspirée par l'actualité. Vous avez surement vu la semaine passée ces images de cet ancien boxeur repoussant une horde de gendarmes sur la passerelle Leopold Sédar-Senghor lors d'une manif et suivi toutes les polémiques qui en ont suivi.
Je ne jugerai pas ces gestes et n'entrerai pas dans ces débats; tout juste relèverai-je un mot du ministre de l'intérieur qui m'a fait sourire car il stigmatisait "cet individu qui a lâchement attaqué des policiers"; c'est vrai qu'attaquer seul à mains nues une cohorte de policiers armés et protégés jusqu'aux dents démontre une grande couardise...ça me fait penser à un général romain dans un Astérix qui dit pour expliquer la défaite "ils étaient deux (Astérix et Obélix) et nous n'étions qu'une armée"...
Qu'on approuve ou pas le geste,  encore une fois ce n'est pas mon propos et à mon avis il est difficile de se prononcer sans connaitre tout le contexte - "la légitime défense est elle un concept qui s'applique face aux représentants de la loi", je ramasse les copies dans 3 heures - il faut reconnaître que le gus bien que retraité des rings a encore une belle gauche; et  cette affaire m'a remis en mémoire quelques chansons liées au noble art qui a inspiré pas mal d'auteurs et d’interprètes.
Dans les liens entre boxe et chansons je pourrais également rappeler la romance tragique entre Edith Piaf et Marcel Cerdan mais je vais plutôt m'intéresser à quelques titres marquants.

Et le premier qui vient à l'esprit est signé Claude Nougaro avec "4 boules de cuir" sorti en 1968 qui raconte l'histoire d'un jeune boxeur vaincu par le champion Kid Marin , Nougaro l’interprète avec fougue sur scène, la vivant  comme un combat ; "Enfant je m'endormais sur des KO de rêve/ et c'est moi qu'on soutient et c'est moi qu'on soulève/  et voici les vestiaires on débande mes mains/ Kid Marin vient me voir / ça ira mieux demain"

Autre chanteur fasciné  par l'univers de la boxe , c'est bien sur le Nanar de Saint-Etienne, qui a lui même pratiqué  dés 13 ans, cela faisant partie de la légende Lavilliers, au même titre que ses voyages dans  la jungle amazonienne  plus ou moins imaginaires (lire le livre "les vies liées de Lavilliers" de Michel Kemper), d'ailleurs il le reconnait à demi-mots dans une interview "je finis par croire à ce que je chante"..
Il sort en septembre 77 l'album "15e round" , pour moi un de ses meilleurs (relire à ce sujet ma chronique de "Baron samedi" de 2013), sur lequel  il pose  gants aux poings.  Quant à la chanson titre elle se termine comme chez le toulousain ci dessus..."Si j'dormais plus j'aurai le tempo/ j'avance toujours j'avance/ (...) crochet au fois, j'suis dans l'sirop".

Dans "Battling Joe" * Yves Montand nous narre  la carrière d'un boxeur imaginaire,  son enfance dans les corons,  sa montée dans la capitale et  son ascension fulgurante , sa gloire, et bientôt la déchéance et l'oubli, en partie à cause d'un manager  sans scrupules.  Un vrai condensé de vie en 3 minutes, magnifié sur scène par Montand, un de nos plus grand  interprètes (avec Reggiani et Brel)
(*paroles et musiques Jean Guigo/ Loulou Gasté- 1945)

Autre boxeur celui imaginé par Jacques Higelin sur l'album "Alertez les bébés" (Août 1976), un des albums mythiques du fou chantant, je veux bien sur parler de "Géant Jones". A la version studio je préfère la version live, plus punchy,  notamment celle  du triple "Higelin à Mogador" (1981), faut dire que nous avons là encore affaire à une bête de scène . Là encore ça se termine mal avec la chute du champion "je n'irai plus aux matchs, les champions sont tombés".

2 chansons anglos-saxonnes pour finir, basées elles sur des histoires vraies, toutes 2 signées Bob Dylan :  "Who killed Davy Moore" (1963) et "Hurricane" (1976, album "Desire") .
La première (magnifiquement adaptée en français par  Greame Allrwright ("Qui a tué Davey Moore") fait référence à la mort du boxeur Davey Moore sur le ring le 21 Mars 1963 . Le "Zimm" s'y interroge sur les responsabilités,  pointant tout à tour le manager, l'arbitre, les parieurs, les journalistes, son adversaire, chacun rejetant la faute. Une superbe chanson désignée meilleure chanson jamais écrite sur le sport par le mag Sports Illustrated.
La seconde est carrément un monument, une pièce majeure  du répertoire de Bob et même de la musique populaire  du 20e siècle.  "Hurricane" (ouragan) c'était le surnom du boxeur noir Rubin Carter, accusé du meurtre de 3 personnes en 1966. Dylan y pointe un  procès hâtif  et raciste, sans preuves; à noter que la justice lui donnera raison plus tard puisque Carter sera libéré en 1985, il mourra en 2014 à Toronto.
A conseiller une formidable version live sur le "Rolling thunder revue-live 75" avec au violon Scarlet Rivera (c'est elle aussi qui officie sur la version studio).

On s'écoute tout ça:


2 commentaires:

  1. Je me permet d'ajouter ma modeste contribution :"Le Kid" de Bijou issu de l'album "Pas Dormir" 1979. Là aussi l'histoire se termine mal : "ils étaient tous armés, y'avait pas d'arbitre pour les disqualifier"

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    1. ah oui, merci; je viens aussi à penser à "The Boxer" de Simon & Garfunkel

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