mardi 30 octobre 2018

QUEEN "Jazz" (1978) - par Pat Slade



Non le groupe londonien ne fit pas en 1978 un album de jazz même si ce dernier en aurait été capable nous ayant habitués à pouvoir jouer tout les styles, du baroque au hard-rock.




More of That Jazz  





Comme me disait un ami des réseaux sociaux : «Le coté obscur de Queen que peu connaissent» Ce n’est pas faux ! Fort de leur précédent album «News of the World» avec ses hits «We will rock you» et «We are the champion», ils ne vont pas s’endormir sur leurs lauriers et vont poser leurs valises au studio Miraval près de Nice et à Montreux en Suisse. A la sortie de «Jazz», Queen a déjà du métier et une quantité impressionnante de hits derrière lui, ils n’ont plus rien à prouver mais ils vont continuer à innover. 

Pour la première fois ils vont enregistrer hors d’Angleterre et ils vont se lâcher sur leurs compositions. Queen est surement l'un des seuls groupes qui vivait en une parfaite communauté démocratique où chacun des membres pouvait proposer des titres sans faire de l’ombre aux principaux compositeurs qu’étaient Freddy Mercury et Brian May. Des morceaux qui pour la plupart, comme ceux de John Deacon, seront des hits en puissance. «Jazz» sera le dernier grand album de l’âge d’or de Queen, le dernier d’un Mercury sans moustache, l’époque du cuir et des casquettes du même acabit.

«Jazz» est sans doute l’album le plus intéressant et le plus amusant de Queen. L’ensemble éclectique des treize chansons met en valeur le style des compositions, une gamme élégante et soignée et des prouesses en studio. Beaucoup de fans ont trouvés que la pochette était très laide. Un design proposé par le batteur Roger Taylor qui avait vu un dessin similaire sur le mur de Berlin, l’intérieur de la double pochette nous fait voir le groupe avec tout son matériel et, dans la pochette, un poster dépliable qui représente une course cycliste avec une cinquantaine de femmes en tenue d’Eve. Le premier titre «Mustapha» est complètement déjanté ! Un morceau de Freddy chanté en arabe en perse et en anglais inspiré de sa famille iranienne installée à Zanzibar. «Fat Bottomed Girl»  que l’on peut traduire par «Les filles aux grosses fesses» va créer une petite polémique. Freddy est gay, il  a plein de copines et célèbre leurs corps. Mais cela ne va passer très bien aux oreilles des détracteurs du groupe qui taxeront Queen de sexisme, prenant les femmes pour des objets sexuels, mais cela n’empêchera pas le morceau d’être un tube. Mais Queen fait toujours de belle mélodie comme «Jealousy».

«Bicycle Race» Le titre a été inspiré du passage du tour de France à Montreux en 1978, c’est Freddy qui choisira de faire le clip avec des filles nues qui font de la bicyclette au stade de Wimbledon. Le clip a été interdit ou censuré dans certain pays. Pour la petite histoire, quand le loueur de vélos a appris ce qui c’était passé sur le tournage, il a demandé à l’équipe de Queen un remboursement pour pouvoir changer les selles des deux-roues, la Perfide Albion est toujours aussi prude !! John Deacon est non seulement un bon bassiste mais aussi un redoutable compositeur avec «If You Can't Beat Them», il fait voir l’étendue de son talent et on trouvera aussi le solo de guitare le plus long de l’histoire de Queen soit deux minutes.

«Let Me Entertain You» Un bon hard made in Mercury, à ne pas confondre avec la daube qui porte le même titre par Robbie Williams qui, sur son clip, se la joue façon Kiss. «Dead on Time» ou quand Brian May éclate les amplis, il ne fait pas dans le détail. «In Only Seven Days» Encore du Deacon mais qui pour celui-là va faire dans la guimauve, mais bon ! Il a fait tellement de bon hits pour le groupe que pour une fois, on lui pardonne.


«Dreamer’s Ball» Un titre que j’aime bien, un blues lent façon New-Orléans qui joué sur scène était un très beau moment. «Fun It» Quand on s’appelle Roger Taylor et que l’on joue de la batterie dans l'un des plus grands groupes du moment, les morceaux que l’on écrit sont très fortement teintés de percussion et celui-là ne dérogera pas à la règle. «Leaving Home Aint’s Easy» petite ballade mélancolique de Brian May.

«Don’t Stop Me Now» encore un hit qui, servira de support à des publicités et des séries d’animation. Il sera aussi repris par le groupe anglais McFly et par Katy Perry…mais nous sommes dans une autre dimension ! C’est Roger Taylor qui aura le mot de la fin avec «More of That Jazz». Une rythmique lourde avec une minute avant la fin, un condensé de pratiquement tous les morceaux présents dans l’album.

La sortie de l’album sera suivie d’une tournée en Amérique, en Europe et en Asie avec sur scène de charmeur de serpents, des strip-teaseurs et des travestis… Un an plus tard sortira leur premier live «Queen Live Killers»     




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