jeudi 10 mai 2018

INDIAN GHOST "Moonsoon" (2018)

Avec un nom pareil on les imagine venir du South Dakota ou du Wyoming,  mais non, c'est la Garonne qui les baigne et non le Missouri . Le groupe toulousain fête ses 25 ans d'age et sort là son 6eme album, sur Pop sisters, leur propre label. Fondé en 1993 par des gars issus d'autres combos du cru (Prehistoric Pop, Boy Scouts), ce groupe que je découvre pour l'occasion affiche des influences variées qui vont des géants anglais  (Beatles, Stones, T Rex)  au rock  ricain (Byrds, 13 Floor elevators, le Velvet, Big Star)  en passant par Dylan ou Neil Young , des choses plus punk comme les  Clash et les Ramones ou encore  folk et americana, un cocktail varié et prometteur. Parlons un peu des membres pour continuer les présentations : Don Joe (lead vocal, guitares, farfisa, synthés),  Philippe Fleck (guitares), Pascal Jacquet (basse) et Davis Jeannou (drums) plus des invités exceptionnels qui font de cet album une expérience à part comme nous allons le voir. En effet désireux de changer d'horizons  nos lascars  sont allé jusqu'en Inde  (tiens , ça me fait penser à l'histoire de Slow Joe (chronique)  (il est décédé en 2016) ) , sur les traces des Beatles et de leur fameuse  rencontre avec Ravi Shankar (mort en 2012, le RIP ici).  A ma connaissance pas de méditation transcendantale herbeuse comme pour  les Fab Four en 68 mais  la rencontre de musiciens locaux avec leurs instruments traditionnels. L'album a donc été enregistré pour partie  en France  et l'autre en Inde à Varanasi (anciennement Benares, au bord du Gange) -la patrie de Ravi Shankhar d'ailleurs- avec Shivkumar Pappu Shukla  (tablas) , Dhruvanath Mishra (sitar) et Indradev Ray Chaudhari (harmonium).

8 titres au menu, pas de reprises, et  dés le début de "Burning Ghat"  le mélange des 2 culture s’avère très excitant, voire assez irrésistible, la pop/rock bien ciselée de nos toulousains est magnifiée par les accords de sitar qui lui donnent une touche  sortie tout droit des grandes années psychédéliques.
"Evening train to Jodhpur", rien que le titre est un appel au voyage à lui tout seul, et c'est encore une excellente compo, avec ces traits de sitar qui quand on ferme les yeux nous emportent dans ce train du soir hindou...Une ballade  folk nostalgique "Drag on forever" avant "The girl from Lucknow" (une autre grande ville indienne) , efficace power pop/rock  qui me donne envie d'ajouter aux influences pré-citées mes australiens préférés d' Hoodoo Gurus. "Time to  get down" , encore une belle ballade slow avec un sitar  discret .
Autre promenade avec "The streets of Benares" avec  klaxons et autres bruits de la rue , plus sitar et tablas évidement, mon titre préféré , bien enlevé et dansant, un "tube" en puissance. 
On termine avec "The city of love" ballade où ce sont plutôt les claviers qui s'illustrent et les 8 minutes du morceau titre   "Moonsoon" ,  trop long pour passer en radio -encore faudrait il que des radios diffusent de la bonne musique- et c'est bien dommage car  c'est un grand moment  dans la veine du premier morceau, où  rock psyché s'accoquine à merveille avec  tradition  hindou.

Le pari n'était pas évident mais est au final  réussi, j'aime bien de genre d’initiatives musicales  qui sort des sentiers battus d'un genre pop/rock où tout a été dit ou presque. Ce trip hindou s'écoute comme la bande son d'un road movie qui fera voyager l'auditeur pour pas cher du Taj Mahal aux rives du Gange  avec un petit détour par la Road 66, dépaysement garanti...

ROCKIN-JL


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