The album live de l’histoire de la
musique française, un triple album comme on en fait plus, avec le nouveau fou
chantant Jacques Higelin.
Mogador, The First Live
Dès le
début avec un «Hold
tight» entraînant, Jacques tient la forme, fait l’idiot et déconne
avec son public qui d’entrée joue le jeu, il en profite pour placer ses
sketchs. Pour un titre qui durait 2 minutes 02 sur l’album original, la mise en
bouche pour chauffer la salle va s’étirer pendant 7 minutes 21. «Banlieue Boogie
Blues» avec son groupe qui se met en branle, Les anciens sont déjà
là, les frères Guillard à la section cuivre, le
docteur Mahut aux percussions, le regretté Mickey Finn à la guitare et Simon
Boissezon qui était déjà sur «BBH 75», Norman Kerr
le bassiste du groupe Offenbach, le frère pochtron Michel
Santangelli à la batterie, le clavier Franck
Wuyts et le violoncelliste Denis Van Hecke
qui tout deux accompagneront Pierre Vassiliu et
ce sera deux batteurs qu’il prendra en fin de compte, le deuxième sera Michaël Suchorsky le batteur de Lou Reed «C’est pour ça
que j’ai pris deux batteurs, y en a un toujours un qu’est pas la ! Sinon pourquoi
deux batteurs ? Pour frimer !» (Talking au début de «Mona Lisa Klaxon»).
Une rythmique en place et une section cuivre chauffée au rouge finiront de donner
l’ambiance de ce live.
Même
si sa carrière était commencée depuis déjà bien longtemps et que sa discographie
était déjà bien fournie de pépites comme «BBH 75» ou «Champagne pour tout le monde…»,
le sieur Jacques
Higelin bouffeur de scène et généreux avec son public, n’avait
jamais enregistré d’album live et le théâtre Mogador va en faire les frais le
soir du 1er janvier 1981.
Le
Théâtre Mogador et ses 1600 places est plus habitué à entendre des opérettes
que des chevelus faisant du rock. Pourtant les spectacles vont se démocratiser.
Des 1974, l’opéra rock «La révolution
française» débarquera avec guillotine et bagages. Au mois de
décembre 1980 soit moins d’un mois
avant les concerts du grand Jacques, les groupes Talking
Heads, Bijou et The
Shadows viendront tester l’acoustique de la salle.
Jacques Higelin du haut de ses quarante ans va
jouer comme un adolescent sur scène au sens propre du terme et ne fera pas dans
la dentelle pour le plus grand plaisir d’un public venu en masse.
Un
triple vinyle live, ce n’est déjà pas banal et dans le cas de celui d’Higelin, ce sera du lourd… du très lourd, et il restera un des live les plus dingues de
l’histoire de la chanson française.
Il
paraîtrait que cet album ne représenterait que le tiers du spectacle (D’après des rumeurs), Jacques Higelin est connu pour faire des
concerts-marathons de trois heures et même plus, après le départ des musiciens,
il revenait et restait seul au piano avec le public pour faire des chansons à
la demande (Une chose que je verrai à
Bercy en 85). Il ne fera pas qu’un seul concert à Mogador mais il n’y avait
que lui pour enregistrer celui du 1 janvier, et pour les autres dates l’ordre
de la set list changeait à chaque fois.
Après
un «Mama
Nouvelle Orléans» pour calmer l’ensemble, on part pour 16 minutes d’improvisation,
de solos en tout genre et d’humour déjanté avec «Je veux cette fille» et un
passage plutôt cru ou quelquefois Higelin en fait un peu trop avec son histoire
de vieille pute, de morpion et de gonocoque, de poils pubien, de spermatozoïde
et j’en passe des vertes et des pas mûres jusqu’au moment où il reprend la
ligne claire de la chanson pour un beau final.
La
plus belle version d’«Irradié» est sur cette album avec la rythmique
du violoncelle, le roulement des toms et le surréalisme lyrique du grand Jacques
qui vous emmènent dans les méandres de sa poésie. «Le Minimum» ou Mickey Finn et Simon Boissezon
s’en donne à chœur joie dans les riffs et les solos. Après ces deux titres et
plus d’un quart d’heure de musique ininterrompue, une petite récréation avec un
sympathique «Tête
en l’air» avec un final a capela ou tout le groupe s’en donne à cœur
joie. Un «Géant
Jones» ou les frères Guillard et leurs
sections de cuivre fabriqueront le morceau et sa partie calme en feront un
titre génial.
Un Jacques Higelin, qui à l’air de bien s’amuser,
présente ses musiciens les uns après les autres ainsi que les sonorisateurs et
il enchaînera et terminera sur le classique «Paris-New York, New York-Paris» et
attention, pendant vingt minutes, ça va envoyer sévère !
Le
seul problème est que l’ordre des titres sur le disque vinyles n'est pas le
même que sur le CD. D’un triple album avec une belle couleur blanche, on se
retrouve avec un double CD d’une moche couleur bleue et renommé «Higelin à
Mogador-Hold Tight».
«Higelin à Mogador» l’album live le plus mythique du
chanteur paladin celui où l’on retrouve l’esprit Higelin et ce dernier ne va
pas se poser de questions pour faire un premier live après 6 albums studios (Depuis BBH 75).
Il voudra à tout prix retranscrire et transmettre toute la magie du moment.
Pari gagné… !
Ayant vu
Jacques
Higelin une bonne dizaine de fois sur scène (Et même croisé quelquefois !), je peux affirmer que c’est
un artiste de génie et une bête de scène et je m’engage à dire qu’il pourrait
être classé au Panthéon de certains chanteurs tels des Brel,
Brassens ou Ferré (Dans un
autre registre évidemment !). Peut être aussi parce qu’il est arrivé à
un moment ou rien n’existait et tout était à faire et qu’à partir d’une
certaine époque il a su gagner le respect de tout un public. Après 110 minutes
d’écoute et 750.000 exemplaires vendus plus tard, Michel
Santangelli qui était notre meilleur batteur dans l’hexagone dira d’Higelin : «il est le plus grand show man français»,
je confirme !
Excellent ; bon boulot !!!! j'adorrrrrre .....Ricky
RépondreSupprimerMerci Ricky, rdv sur FB ! ;)
Supprimermais qui joue de l'harmonica sur Paris New York
RépondreSupprimer????