mardi 22 août 2017

LONNIE BROOKS (1933-2017) RIP

source photo:lonniebrooks.com
Il y a quelques semaines je rendais hommage à l'un des plus grands harmonicistes du XXeme siècle, James Cotton décédé dans l'indifférence des médias en Mars dernier (clic), rebelotte aujourd'hui avec Lonnie Brooks (Lee Baker Jr)  qui nous a quitté le 1er Avril 2017 à 83 ans. Bien sur son nom de dira pas grand chose au pékin moyen mais ce  gars a pondu quelques uns des plus beaux disques de Chicago blues pour Alligator, le label de Bruce Iglauer. Il était  aussi le papa de 2 musiciens, les guitaristes Wayne Baker Brooks et Ronnie Baker Brooks, ce dernier étant en train de se faire un nom, avec notamment un dernier album excellent ("Times have changed"); ils jouèrent d'ailleurs parfois ensemble tous les 3 sur scène sous le nom de "Brooks Family".
Lonnie naquit à Dubuisson en Louisane  en Décembre 1933 et apprendra à jouer avec son grand père  joueur de banjo, mais il ne pense pas à une carrière dans la musique. Cela viendra au début des années 50 quand il s'établit à Port Arthur au Texas où il aura l'occasion de voir jouer quelques légendes comme BB King, T-Bone Walker ou Clarence "Gatemouth" Brown,  faut dire qu'il y a de quoi éveiller des vocations.
Il tourne un temps avec Clifton Chenier, le pape du zydeco, avant  de se lancer en solo sous le nom de Guitar JR et se fait remarquer par quelques singles qui passent sur les radios locales. Mais le vrai tournant c'est en 1960 quand il rejoint Chicago, plaque tournante de la scène blues. Chanteur puissant  influencé par la soul et le gospel et  remarquable guitariste il  trouve régulièrement  des engagements dans les clubs du West Side et enregistre quelques singles. Il accompagne aussi d'autres artistes, notamment Jimmy Reed (c'est lui qui est à la guitare sur le double album "Jimmy Reed at Carnegie Hall") et en 1969 il sort son premier album sur le label Capitol  ("Broke an' Hungry"). En 1974 à l’occasion d'une tournée en Europe il enregistre pour le label français Black and Blue l'album "Sweet home Chicago". Mais c'est sa rencontre avec Bruce Iglauer  patron d'Alligator qui va  le faire entrer dans une autre dimension. Pour le label au Gator il grave d'abord 4 titres remarquables sur l'anthologie "Living Chicago blues", le volume 2 (1978) de cette remarquable série consacrée alors aux jeunes loups du Chicago blues (vous pouvez acquérir sans  hésiter ce disque où l'on trouve aussi Magic Slim, Pinetop Perkins et Big Moose Walker).
La suite ce sera 3 formidables albums de 1979 à 1983 : "Bayou lightning", "Turn on the night" et "Hot shot" avec pour ma part une petite préférence pour le premier nommé, avec Billy Branch à l'harmonica  et des titres marquants comme "Voodoo daddy", "Figure head", "Watchdog", "Alimony" "I ain't sperstisious" (de Willie Dixon)..
Son Chicago blues électrique  se colore d'éléments de swamp blues, de blues louisianais, de Rythm'n'Blues et d'un groove funky, certains l' appelleront du  "Voodoo blues" ...
Il enregistrera 5 autres albums pour Alligator dont "Wound up tight" (1986)  avec à la guitare son plus grand fan, un certain Johnny Winter, "Roadhouse rules "(1996) son plus gros succès commercial et le dernier en 1999 en compagnie de 2 autres vétérans Long John Hunter et Philip Walker ("Lone star shootout").
A noter que Lonnie apparaît dans son propre rôle dans le film "Blues Brothers 2000" de John Landis (qui ne vaut pas du tout le premier "Blues Brothers" également de John Landis (1980)).
Juste en dessous des géants (Muddy, le Wolf, les King, Sonny Boy..), Lonnie Brooks mérite assurément sa place au Panthéon du blues, plus en tous cas que le silence assourdissant qui a entouré sa mort. RIP Lonnie

ROCKIN-JL

2 commentaires:

  1. J'ai aussi Bayou lightning, que j'aime bien. Remarquable chanteur également, à la voix facilement reconnaissable.

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  2. gege_blues27/8/17 20:00

    Bayou Lighting, un très bon album de 79 dans lequel on rencontre un superbe blues "You Know What My Body Needs" et aussi "Figure Head" un titre plus enlevé avec une bonne guitare.

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