mardi 10 janvier 2017

VALERIE WELLINGTON Million dollar secret (1984)


Je voudrais remettre aujourd'hui en lumière une chanteuse  complètement oublié de nos jours; il faut dire qu'elle fut stoppé en pleine ascension  à tout juste 33 ans.
Valérie Wellington naquit fin 1959 dans le South de  Chicago  et commence par jouer du piano dés l'age de 12 ans, quelques années plus tard elle intègre  un groupe qui reprend des chansons des grands noms de la soul, des spirituals et des gospels. puis étudie le chant d'opéra à l'American Conservatory of Music de Chicago, ses idoles d'alors se nomment Mozart et Donizetti et elle semble se diriger vers une carrière de cantatrice. Mais nous sommes à Chicago, la Mecque du blues, et c'est finalement vers celui ci  qu'elle s'oriente, avec pour mentor le grand harmoniciste Big Walter Horton et pour meilleur ami Albert Collins, elle partagera des scènes avec eux ainsi qu'avec  les  Magic Slim, Lonnie Brooks, Son Seals, Sunnyland Slim, Jimmy Johnson...Fan des grandes dames du blues, Ma Rainey, Koko  Taylor, Bessie Smith, Big Maybelle, Big Mama Thornton  mais aussi de Charley Patton, Howlin Wolf ou Elmore James elle ne tarde pas à se faire remarquer en enregistre en 1982  son premier album pour le label Rooster et cette même année elle reçoit le Chicago music award de meilleure chanteuse de blues. Devenue une des  chanteuses majeures de Chicago elle apparaît également au théâtre jouant les rôles de   Ma Rayney ou Bessie Smith, à la télévision ou au cinéma où elle interprète le rôle de Big Maybelle dans "Great ball of fire" (biopic sur Jerry Lee Lewis) et participe à la BO (extrait ci dessous), tourne au Japon, participe à une anthologie pour Alligator ("the new bluebloods") et enregistre un second album "Life in the big city" pour le label japonais GBW.  Clap de fin de cette carrière prometteuse en Janvier 93 où elle décède d'un anévrisme .

Magic Slim
Revenons sur son premier album, enregistré à Chicago à l'automne 83 avec  une belle brochette de musiciens menés par Magic Slim et ses Teardrops (Magic Slim, Guitare/ John Primer, guitare/ Nate Applewhite, drums/ Nick Holt, basse)  et des invités tels Billy Branch (harmonica), Sunnyland Slim (piano), Casey Jones (drums), Johnny Littlejohn (Slide), Aron Burton (basse).
12 titres au programme dont 8 reprises dont pour débuter  "Down in the dumps" de Léona Wilson (1893-1970, une blues singer trés populaire des années 1910 à 1930, l'occasion pour Valérie de nous faire apprécier son jeu de piano et sa voix puissante sur ce pur Chicago blues  dynamique.
Autres blues singer mise en valeur Helen Humes (1913-1981) et son "Million dollar secret" , trés bon titre avec un gros solo de Magic Slim et le piano de Sunnyland Slim, Jessie Mae Robinson (1918-1966) avec "Cold cold feeling" un mid tempo  dans le style "West side sound" avec en lead guitariste John Primer, le piano de Sunnyland et l'harmo de Branch  venant alléger la tension palpable qui se dégage et  l'impératrice Bessie Smith et son "Dirty no-gooders blues" qui balance vraiment bien. Les autres reprises seront d'Howlin Wolf  ("Smokestack Lightning") , il faut du coffre pour s'attaquer au Wolf mais Valérie assure , de Elmore James ("Wild about you") sur lequel John Littlejohn se déchaîne à la slide dans le style caractéristique de James, du pianiste Roy Brown ("Love don't love nobody") et de Lefty Dizz ("Bad avenue") avec l'harmo de Branch en vedette.
Les 4 compos signées de Wellington sont très bonnes, notamment "Independent blues" un Chicago blues entraînant mené par la slide de Littlejohn et l'harmo de Billy Branch; mais aussi "My baby treat me like a stepchild" ou la comparaison avec Koko Taylor s'impose, "You can't have my monkey" et "Voodoo blues" trés bon mid tempo nimbé de mystère vaudou.

Voila vraiment un must de Chicago blues à rapprocher de 2 autres albums parus également chez Rooster en 1977 et 1980: le "King of the jungle" d'Eddie C Campbell (clic)  et  "The Chief"  d'Eddy Clearwater (reclic) . Cette chanteuse disparue trop jeune avait sans doute encore beaucoup à nous donner, il n'est pas trop tard pour la (re)découvrir.

ROCKIN-JL


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