samedi 17 septembre 2016

Richard STRAUSS – SALOMÉ (opéra) – Philippe JORDAN (DVD 2008) – par Claude TOON



- Beurk, mais c'est quoi cette affiche dégueu M'sieur Claude ? Un film d'horreur porno-gore, un article sur un nanar débile de Jean Rollin ?
- Ô non Sonia ! C'est la jaquette d'un DVD d'une production à Covent Garden de l'opéra Salomé de Richard Strauss adapté d'une pièce plutôt allumée d'Oscar Wilde.
- Bigre, je pensais qu'à l'opéra on jouait des comédies ou des mélodrames, mais là entre le black bodybuildé, la tête coupée  et la fille couverte de sang, ça fait froid dans le dos…
- Salomé est la tragédie lyrique absolue. Strauss a voulu marqué
er fort ses vrais débuts dans le genre en 1905. Une histoire démoniaque de cinglés hélas encore très actuelle et visionnaire par sa symbolique…
- Si vous le dites. Vous avez préféré un DVD à un enregistrement CD historique ? C'est une bonne version ? Et si je ne me trompe pas, voilà votre premier article sur un opéra.
- Franchement oui, grâce à son hyperréalisme visuel qui vous a choqué et la qualité globale, ça vaut le détour. Et puis j'aime cet opéra avec sa musique grinçante et moderne…

(premier plan) Thomas Moser (Hérode), Michaela Schuster (Hérodias)
et Nadja Michael (Salomé). Photo © Clive Barda
En 1905, après avoir écrit deux opéras un peu oubliés, Richard Strauss a quarante ans et décide d'adapter la pièce d'Oscar Wilde, célèbre écrivain anglais, dandy, gay pratiquant, et provocateur. Une pièce vénéneuse de 1893.
Richard Strauss va composer un opéra complètement barré, comme l'on dit de nos jours. J'aurais tendance à dire que depuis la mort de Wagner en 1883, seuls les italiens Verdi et Puccini produisent des partitions magnifiques. (Avis très perso.) Un peu partout en Europe, la plupart des opéras produits sont des divertissements aux livrets indigents et à la musique banale. Une exception en 1898-1902, Pelleas et Mélisande de Debussy. (Sans doute mon second projet de chronique sur l'art lyrique.) Et surement d'autres ouvrages qui ne me viennent pas à l'esprit. Un constat au tournant du siècle : l'art lyrique romantique s'épuise petit à petit, tourne en rond.
A partir de Salomé, la force des opéras straussien est de s'appuyer sur des livrets de grande valeur littéraire et psychologique, toujours issus de la plume d'écrivains majeurs. Ici la pièce d'Oscar Wilde est traduite en allemand quasi in extenso par la poétesse Hedwig Lachmann. Pour les trois opéras suivants : Elektra (aussi hystérique que Salomé), Le Chevalier à la rose et Ariane à Naxos, Strauss confiera au prix Nobel de littérature Hugo von Hofmannsthal la rédaction des textes. On rencontrera aussi Stephan Zweig plus tard. Pourtant, à force de s'interroger sur la précédence du texte par rapport à la musique ou à l'intrigue, certains musicologues estiment que les ultimes opéras du maître bavarois semblent de plus en plus éthérés, voire secondaires, et ne retrouvent plus avec l'avancée en âge la furie démoniaque ou la poésie douce-amère des quatre premiers opus cités ci-avant.
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Richard Strauss vers 1900
Lieu et personnages : Oscar Wilde et Richard Strauss nous content cette tragédie librement inspirée des Évangiles tel le théâtre d'un cloaque règne un monarque minable et dans lequel s'agitent des monstres pervers. (Désolé pour cette trivialité un rien vulgaire qui pourra choquer certaines chattemites de la presse spécialisée et musicologique, mais il faut admette que cette métaphore est appropriée.) La première représentation donnera lieu à un scandale retentissant…
Un seul acte ! Tout se déroule dans la continuité dans le Palais d'Hérode, un huis clos étouffant. Unité de lieu, d'action et de temps, classique ! Une soirée d'orgie et de bombance dans laquelle se côtoient des gardes (en tenue de nazis), des femmes légères, le tétrarque Hérode Antipas (fils du Hérode responsable du massacre des innocents lors de la naissance du Christ), Hérodias, sa seconde épouse et sa fille Salomé, princesse de Judée. Quelques personnages antipathiques complètent le trio royal : un groupe de juifs querelleurs coupant les cheveux en quatre sur des points de détails de théologie, Narraboth un garde qui en pince (voire plus) pour Salomé, et aussi le bourreau Naaman mutique, rasé et nu sous sa capote, personnage inquiétant comme un ange silencieux de la mort. Quelques figurants campent des mondains et autres courtisans parasites.
Ah, personnage important mais invisible au début : Ionakaan (futur Saint Jean-Baptiste,). Il est emprisonné dans une citerne fermée par une grille au niveau de la scène. Si on ne le voit pas, on l'entend proférer imprécations et menaces de châtiment divin à l'encontre de la famille pécheresse d'Hérode aux mœurs pour le moins dissolues.
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L'intrigue : Elle se déroule en quatre scènes enchaînées sans pause.
Pour cette mise en scène de David McVicar au Royal Opera of Covent Garden en 2008 (le temple londonien de l'art lyrique), un seul décor qui fait songer à ces bunkers trop célèbres lors de la chute aux abîmes des tyrans et de leurs sbires. Les murs sont nus, pas de fenêtre comme si aucune lumière ne pouvait plus éclairer cet univers de ténèbres. En mezzanine : une salle de banquet où, au lever de rideau, la plupart des personnages sont entassés pour faire ripaille et lutiner… La caméra joue le rôle du spectateur, toujours de face, avec quelques zooms pour détailler des expressions des visages, des déplacements. Un opéra ne se filme pas comme un long métrage. On peut le voir comme un plan séquence, surtout pour cette œuvre monolithique de 1H40.
1 - Narraboth exprime son admiration pour Salomé à un Page qui voit là un signe de malheur vu la réputation de la Princesse de Judée, une adolescente pourrie-gâtée, narcissique et nymphomane. De sa prison Ionakaan vocifère pour annoncer la venue du rédempteur. Wilde en a fait un mystique cradingue, complètement allumé, un gourou un peu fou qui invective plus qu'il ne prophétise. Hérode, lâche et superstitieux, ne veut pas qu'on le touche, car il craint les annonces apocalyptiques de cet homme étrange.

Ionakaan et Salomé - Michael Volle et Nadja Michael. Photo © Clive Barda
2 – Salomé descend près de la grille, fatiguée des bavardages futiles, des agapes et des regards concupiscents d'Hérode. Elle est intriguée par Ionakaan qui ne cède rien, malgré ses souffrances dans sa geôle. Et surtout la jeune femme est fascinée par l'audace du discours de Ionakaan qui tourne en boucle sur le comportement licencieux d'Hérodias, une reine vulgaire qui semble avoir accueilli toute la garnison dans son lit. Curieuse, Salomé obtient du naïf Narraboth qui ne peut rien lui refuser que Ionakaan soit extrait de son cachot malgré les ordres d'Hérode.

3 - Ionakaan apparait sale et en guenilles, dégoutant d'emblée la jeune princesse vêtue d'une légère combinaison dans cette mise en scène. Malgré cet aspect repoussant, Salomé est surprise par le charisme obstiné de cet homme qui tranche avec la lâcheté et les désirs obscènes de son beau-père Hérode. Pense-t-elle rencontrer chez Ionakaan, par une idéalisation fantasmatique, l'image d'un père viril et intègre qu'elle n'a pas connu et qu'elle recherche en vain, mélangeant dans son esprit torturé amour paternel et sexualité perturbée ? (Freud où es-tu ? Ben, pas loin à l'époque.) Elle tente un plan drague pour obtenir un baiser sensuel du prophète mais celui-ci la rejette sans cesse. Narraboth écœuré par une telle débauche se suicide… Quelle ambiance ! Le cadavre du garde encombre dans la plus stricte indifférence…

4 – Hérode, Hérodias et tous les participants à cette soirée "romantique" rejoignent Salomé et Ionakaan. Hérodias n'a que mépris pour Hérode qui convoite sa fille de manière incestueuse ! Hérode ulcéré des reproches d'Hérodias et saoulé par les chicaneries entre juifs qui épiloguent sur la mise à mort de Ionakaan, (décision qui le terrorise), pense détendre cette ambiance délétère en demandant à Salomé de danser. Après bien des conciliabules, celle-ci accepte en échange de ce qu'elle exigera après comme récompense, sans restriction. Hérode, aveuglé par le désir accepte. C'est le passage symphonique de la danse des sept voiles, intermède orchestrale et chorégraphique avant l'horreur conclusive.
Nadja Michael. Photo © Clive Barda
Hérode est ravi, mais très vite il déchante car Salomé exige la tête de Ionakaan sur un plateau d'argent. Paniqué, Hérode, dans un duo pathétique et misérable, tente de négocier tout et rien, jusqu'à son royaume, mais en vain. Salomé soutenue par Hérodias aux anges obtient ce qu'elle veut et le bourreau Naaman descend dans le puits décapiter Ionakaan. Il remonte, couvert de sang, livrer la tête à la princesse. La mise en scène est paroxystique, d'un réalisme insoutenable. Entre cet homme noir et musclé, nu et couvert de sang et la princesse aux yeux fous, on a rarement vu de telles atrocités à l'opéra. Un long monologue hystérique et lascif de Salomé montre que la jeune femme a franchi le bord du précipice de la folie devant une assemblée statufiée qui porte la responsabilité de sa chute dans la schizophrénie. Elle finit par embrasser la tête tranchée. Écœuré, Hérode demande à Naaman de tuer Salomé. Ce dernier, imperturbable, étouffe et brise la nuque de la "malheureuse". Chute du rideau.
Malheureuse ? Le mot choisi pour absoudre en partie Salomé, cette harpie obsédée, peut surprendre. Mais Oscar Wilde, et par ricochet Richard Strauss, ne dressent-ils pas dans ce drame sulfureux le portrait d'une victime de parents pernicieux et d'une faune de débauchés, les êtres maléfiques d'une société vicieuse accumulant tous les péchés capitaux par leur vie dissolue. L'opéra Salomé n'est-il le spectacle terrible d'une tribu dépravée par le pouvoir et la cruauté ayant ainsi engendré une monstrueuse furie ? Une tribu de dirigeants corrompus, de religieux obtus et de profiteurs arrivistes… Une formule qui hélas perdure de siècles en siècles… Ce drame situé historiquement 30 ans après Jésus-Christ reste terriblement contemporain. Le décor du bunker symbolisant ceux d'un Hitler ou d'un Saddam Hussein lors de leur chute aux enfers n’est pas fortuit. D'autres malfaisants prennent rapidement la succession. Un opéra bien misanthrope.
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Les héroïnes de Puccini ou Verdi, de Tosca à la Traviata, meurent de manière mélodramatique. Face à la bestialité inouïe qui emporte Salomé, Richard Strauss se devait aussi de bousculer l'ordre établi pour le style de chant et le discours musical.
Très expérimenté pour la maîtrise des orchestrations complexes depuis l'écriture des grands poèmes symphoniques à la fin du XIXème siècle (Ainsi parla Zarathoustra, Une vie de héros) l'orchestre est d'une richesse et d'une puissance qui peut poser problème pour caser une bonne centaine d'instrumentistes dans la fosse. Mahler n'a guère fait plus dans ses symphonies…
1 Piccolo, 3 flûtes, 2 hautbois, cor anglais, heckelphone (grand hautbois), clarinette en mi bémol, 2 clarinettes en la, 2 clarinettes en si bémol, clarinette basse, 3 bassons, contrebasson, 6 cors, 4 trompettes, 4 trombones, tuba, 4 timbales, une petite timbale, tam-tam, cymbales, grosse caisse, caisse roulante, tambour à grelots, triangle, xylophone, castagnettes, glockenspiel, 2 harpes, célesta ; une soixantaine de cordes. Et en plus : un harmonium et un orgue (derrière la scène).
Strauss ne cherche pas à écraser la ligne de chant, ou à atteindre une puissance barbare comme Wagner dans le Ring. Il joue sur une profusion de timbres et de couleurs en cherchant, certes des harmonies orientalisantes, mais surtout des dissonances, des stridences, des contrastes abrupts, des motifs languissants et érotisants comme les premières mesures dont la reptation obscène des clarinettes entonne le thème de Salomé. La musique n'accompagne pas des vocalises qui n'existent pas mais crée un climat anxiogène.
Non, pas de vocalises ou d'airs de bravoure au sens classique. Plutôt un "chanté-parlé" déjà expérimenté par Debussy dans Pelleas. Schoenberg et l'École de Vienne et le sérialisme s'approprieront cette technique tranchante et peu mélodique. Le compositeur s'écarte dans le flot orchestral de son étiquette de postromantique en recourant à des timbres agressifs et des transitions fracassantes. Dans Salomé, les parties vocales sont très difficiles et éprouvantes pour les artistes :

Salomé : Le rôle phare pour les sopranos à l'instar de Isolde ou Turandot, mais l'un des plus épuisants : tessiture large et puissante du soprano aigu au mezzo, performances physiques et chorégraphiques sans interruption pendant 1H30 ! Quelques duos ou monologues sans intervention de la princesse ménagent de courtes pauses. Nadja Michael, d'origine allemande, réunit de nombreux atouts : une voix vaillante, une sveltesse et une beauté conforme au personnage d'une jeune femme sexy. La voix fléchit un peu dans le délirant monologue final, pas grave. Nous sommes trop habitués à écouter aux disques des captations en studio, un travail en plusieurs sessions qui reposent les cordes vocales. Nadja Michael, mince et sportive, donne le maximum. Une prestation fascinante et : non, elle ne "sous-traite" pas la danse des sept voiles (10') à une danseuse professionnelle et ne finit pas toute nue (artifice souvent douteux). Nadja Michael a fasciné Covent Garden et les mélomanes acquéreurs du DVD (diapason d'or 2008). Une interprétation de possédée alors que la chanteuse se dirigeait vers la quarantaine… Les contorsions gymniques voluptueuses et la voix, tantôt aguicheuse tantôt haineuse, suivent à merveille les circonvolutions musicales perfides voulues par Richard Strauss. Des qualités qui servent magnifiquement ce rôle féminin hors norme. Dernière remarque, Nadja Michael chante bien entendu sans micro et gesticule devant 2256 spectateurs et, contrairement au cinéma, pas de prises multiples, donc zéro erreur permise. Le métier de cantatrice serait-il un sport extrême ?

Ionakaan : Un rôle de baryton. On a entendu maints phrasés mystiques et résignés souvent excellents (Dietrich Fischer-Dieskau ou José van Dam). Michael Volle revient à l'essence du personnage habité par la foi mais excessif et colérique. Un solide gaillard qui ne reste pas planté debout à sermonner, les yeux au ciel. Au contraire, ici l'homme est combatif et courageux. Strauss exige le quasi silence lors de l'exécution qui semble prendre bien du temps, aucun cri ou supplication dans le puits. Une voix tonique et accentuée. Oui, un retour à la folie extatique du prophète.

Hérode : Souvent le rôle d'Hérode est confié à un ténor aux accents d'éphèbe. On pense dans ce rôle à la voix de Mime, le nain grotesque et malfaisant du Ring (le Gollum de Wagner) et des chanteurs comme Gerhard Stolze au registre nasillard. Thomas Moser incarne un Hérode ventripotent, adipeux et en sueur (Brel). Chantant d'une voix assurée mais précieuse, le personnage apparait dans toute sa lâcheté et son ignominie. Peut-être pas la voix du siècle, mais une présence scénique qui donne la nausée. Un Hérode mielleux et paranoïaque, un contrat rempli avec brio.

Hérodias : Encore un rôle pour le moins antipathique. La robuste et jeune mezzo allemande Michaela Schuster accepte l'épreuve du transformisme pour incarner cette mégère vieillissante et boudinée. Une sorcière en robe du soir bleue. Une performance vocale et d'actrice réussie. Scéniquement, la chanteuse déambule un verre à la main et chancelle comme ivre sur la scène, jetant goulument l'huile sur le feu entre un époux qu'elle méprise et sa fille dont elle a fait l'instrument de sa turpitude. Sa duplicité et sa vulgarité sur le plateau donnent envie de devenir l'eunuque du palais.

Quelques mots à propos du jeune chef Philippe Jordan, fils du célèbre maestro suisse Armin Jordan (Clic). Ce jeune homme de 41 ans a déjà une très belle carrière de directeur d'opéra sur les scènes lyriques les plus réputées de la planète. La partition de Strauss permet les effets sonores les plus paroxystiques. Pourtant Philippe Jordan ne joue pas sa carte personnelle mais choisit d'accompagner les chanteurs de manière subtile, sans négliger les couleurs et les sonorités mystérieuses et vénéneuses de la magie orchestrale de Strauss. La balance bien équilibrée entre les voix et les instruments permet, même sur une TV, de distinguer les petits détails. En confiant la partie son à une chaîne audiophile via un câble, c'est un grand bonheur.

Je ne mettrais pas en compétition ce DVD, reflet d'un spectacle avec les qualités et les petits défauts du live, avec les grands enregistrements historiques en studio. Citons les références les plus connues : Birgit-Nilsson et Georg Solti pour DECCA, un cauchemar lyrique avec la voix de stentor de la diva suédoises. Hildegard Behrens et Karajan pour EMI, avec un orchestre qui brille de mille feux, Gwineth Jones et Karl Böhm avec Dietrich Fischer-Dieskau très (trop ?) personnage biblique. Plus récente, la conception de Catherine Malfitano et Christoph von Dohnanyi (en CD, car la vidéo de la mise en scène de Luc Bondy est hideuse). Ces versions doivent surement être d'un intérêt comparable à d'autres gravures moins disponibles voire confidentielles. Les spécialistes pourront nous renseigner dans les commentaires… Nota : certaines divas aux voix de rêve, de par leur physionomie imposante, ne peuvent pas toujours chanter ce rôle en scène avec la même crédibilité que Nadja Michael. On ne peut pas tout avoir…
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Deux vidéos : Quelques extraits de l'opéra avec hélas une image médiocre, puis la scène finale par Leontyne Price, l'orchestre symphonique de Boston étant dirigé par Erich Leinsdorf (Culte). Les sonorités hypnotiques embrasant l'orchestre de Richard Strauss.



L’œuvre

La Vidéo

4 commentaires:

  1. Alice Cooper alias Vincent Furnier, le Maître du Shock Rock, aurait-il eu connaissance de cette oeuvre morbide a ses tous débuts ? Le final de cette Opéra peut tout a fait le laisser a penser. Même si j'en doute quand même beaucoup.
    Quoi qu'il en soit, l'interprétation de la très belle Nadja Michael est, comme tu l'aura souligné Claude, absolument extraordinnaire a tous niveaux.

    Tu me le prêtes ton DVD a l'occasion ?

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    1. Question amusante Vincent et rapprochement insolite :o) Cela dit, si Alice Cooper a écouté ou vu Salomé, son shock rock n'a aucun rapport musicalement avec la polyphonie "pâte feuilletée"* de Strauss, et cette mise en scène hystérique et sanguinolente vers la fin n'existait pas encore… Böhm, Karajan ou Solti n'auraient d'ailleurs pas tellement apprécié (ils étaient plutôt pour des mises en scène "péplum"). Elektra est de la même veine…

      Youyouyou Et maintenant, quelques messages personnels Youyouyou
      Salomé sera prêtée,
      Les Toon seront en Savoie en fin de mois…

      * Tu parles d'un terme musicologique... pfff

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  2. Une oeuvre difficile pour le commun des mortels, j'ai du mal à m'imaginer la danse des sept voiles avec une mise en scène si glauque.

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  3. Justement Pat, pour la danse des sept voiles, le metteur en scène fait paradoxalement plus sobre...
    Nadja Michael danse dans diverses tenues et valse avec son beau-père. Il y a un moment très étrange où elle s’assoit sur les genoux d'Hérode, une poupée à la main pendant que le vicieux remonte sa main vers..... Pas d'esbroufe visuel et c'est justement d'autant plus indécent !

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