mercredi 21 septembre 2016

OOH LA LA "Free At Last" (2009), by Bruno


     Voilà un groupe qui est malheureusement parti dans les oubliettes, bien que sa seule et unique production soit assez récente. Un peu la faute de ces Australiens qui n'ont pas vraiment choisi un patronyme adéquate. En authentiques fans des Faces, le quatuor n'a rien trouvé de mieux que de se baptiser « Ooh La La » en hommage au groupe des ex-mods Ronnie Lane, Kenny Jones et Rod Stewart et de leur excellent dernier disque. Hélas, mille fois « hélas » c'est aussi le titre d'une insupportable mièvrerie synthétique et infantile de Britney S. (la B.O de « Smurf 2 » *). Pire, c'est aussi un rap nauséeux et injurieux de PNL, le hip-hop foutraque et anémique des Fugees, le montage dancefloor de Wiseguys. On préférera celui de Goldfrapp, sorte de « La Grange » en mode électro-glam-onirique. C'est également un groupe de "danse rétro" (spécialisé dans la musique des décennies 70 à 90).


     Bref, aujourd'hui ce « Ooh La La » évoquent bien plus diverses escroqueries sonores que de la bonne musique tendance Rock'n'Roll. Même les Faces, qui fut pourtant un super-groupe, ne sont plus désormais qu'un lointain souvenir. Y-compris, un comble, pour les fans de la dernières heures de l'écossais éternellement ébouriffé.

     Ooh-La-La est apparu dans les contrées des fromages-qui-puent grâce au label maison Bad Reputation, spécialisé dans les groupes qui aiment bien faire rugir leurs grattes et beugler dans un micro (mais pas que …). à la même époque, il nous fait d'ailleurs découvrir deux autres collectifs de flingueurs des antipodes. Electric Mary, The Casanovas et Jaded Sun. Le pays des kangourous sera d'ailleurs pour le label une véritable mine de divers combos plus énervés les uns que les autres. Ooh La La demeure aujourd'hui encore le moins bruyant, le plus roots d’entre eux. La référence est sans ambiguïté sur leur source d'inspiration. Le Classic Rock british du début des 70's.

     Originaire de Sydney, c'est sans surprise que le guitariste, Tony Kvesic, compositeur très largement majoritaire, annonce parmi les disques qui l'ont le plus marqué, « If You Want Blood … You've Got it », le fameux « A Nod is a Good as a Wink to a Blind Horse » des Faces et le « Live at the BBC » de Led Zeppelin. Cependant, au milieu des « Exile on Main Street » des Stones et du « Every Picture Tells a Story » de Rod Stewart, il y a des œuvres de Ray Charles, d'Otis Redding, de Sam Cooke et de Muddy Waters
D'un côté, cela démontre une culture musicale relativement large. D'un autre, ces références pourraient laisser croire que pour eux, passé 1978, il n'y a plus rien eux de notable, rien qui ne vaille la peine d'être retenu. Ce qui, à l'écoute de leur musique, est plausible. 
   Si leur Heavy-rock est relativement puissant, ce n'est jamais au détriment d'une fibre mélodique et groovy prégnante. A ce titre, le quatuor est bien moins ancré dans le Rock Aussie que celui de la perfide Albion. Si ce n'est l'engagement et la rudesse propres aux Australiens (du moins une frange), sa dynamique paraît avoir émergée d'un riche terreau du Royaume-Uni. Et lorsqu'ils décident d'enrichir leur musique par un instrument annexe, ils choisissent un orgue Hammond au timbre patiné et millésimé.  

   Dès la première écoute, notamment sur le titre éponyme, la référence Led Zeppelin est évidente. Que cela soit au niveau du chant, de la basse ou de la guitare. Seule la batterie ne peut y prétendre, par faute d'une puissance et d'un dynamisme insuffisant pour rivaliser avec ceux de feu-John Bonham. Il en est de même pour "Don't Fight the Feeling" ; du moins, jusqu'à ce que le quatuor accélère le rythme et devient plus mordant.


   Par contre, sur "You Gotta Move ", hormis les séquences soutenu par un harmonica fébrile, on se retrouve sur un lyrisme assez proche de l'UFO d'avant les reformations.
Tandis que sur "Get on yer Knees and Pray" on croirait presque entendre Michael Bruce jouer un riff dont il a le secret : à la fois assassin et malicieux.
"Yeah People"  des guitares crunchies et une rythmique hoquetant évoquant le premier album des confrères The Jets, et une énergie débordante telle qu'aime la déployer The Casanovas (ces derniers sont d'ailleurs des potes)
   En final, "Chop the Mutha Down" baigne dans le Maximum Rhythm'n'Blues des Bellrays. En fait, ce serait presque un morceau patchwork. En effet, sur le mouvement d'introduction, on se croirait un instant revenu au temps du premier opus des Stooges., tandis que le break semble s'être servit des partitions de "Whole Lotta Love" pour les réinterpréter à sa façon.

     Certains morceaux font parfois penser à du Wilson Pickett ou du Otis Redding soutenu par une bande de chevelus qui ont biberonné à la Cooper's Sparkling Ale (bière du continent riche en dépôt) en écoutant en boucle le Hard-blues des années 70.


     Leur première, et unique, galette est la somme de leurs deux précédents Ep, plus quelques inédits. Une manière de faire que l'on avait déjà vu chez des groupes aussies, et par des moindres. Ainsi, ce fut le cas pour The Angels, AC/DC et Jimmy Barnes. Dès lors qu'ils ont l'opportunité de pouvoir conquérir les terres de la vieille Europe, les Australiens préfèrent mettre toutes les chances de leur côté en reprenant des morceaux qui ont déjà fait leurs preuves chez eux. 

A conseiller aux amateurs des Faces, d'Humble Pie, UFO, The Casanovas, Black Crowes, The Answers, Rival Sons
Un concurrent direct et sérieux aux Irlandais de The Answers (qui, eux, pour leur part, aiment reprendre du Rose Tattoo et du AC/DC ; preuve de leur attachement au Rock aussie ... un mélange inverse pour un résultat plus ou moins identique).

     Aujourd'hui le groupe  n'existe plus. Cependant les deux leaders, Simon Meli et surtout Tony Kevsic ont remonté un projet sous forme d'un quintet : The Widowbirds. Où la facette Soul est nettement plus exacerbée, avec parfois un pied dans un Rock alternatif tranchant, sans pour autant gommer celle Heavy-rock bluesy 70's.

     En aparté, il y a quelques années on a pu voir Simon Meli participer au The Voice Australia. Même si la version australienne est nettement plus Rock et Soul que la notre, on se demande bien pourquoi il est allé se perdre là-dedans, sinon se compromettre. Un soupçon de désespoir ou le besoin pressant d'un peu plus de reconnaissance ? L'espoir d'une rentrée de thunes facile ? On n'y a bien vu Mahalia Barnes qui, au passage, les a tous scotchés (Keith Urban, Seal, Joel Madden et Delta Goodrem). Bah ... En tout cas, lorsqu'il se frotte à la première épreuve en reprenant "Ramble On" de Led Zep, Seal n'attend pas 5 secondes (!) pour se retourner. Même Ricky Martin (glups !) succombe (au bout de 30 secondes). Les deux autres clowns, Joel Madden et Delta Goodrem, mettent plus longtemps à se décider, mais eux sont en représentation et font leur numéro afin de centraliser sur eux l'attention des caméras et du public.


Tracklist

1. Free at Last03:09
2. Don't Fight the Feelin'03:32
3. You Gotta Move02:53
4. Lovin' Hand03:16
5. I Am Who I Am03:52
6. Get on Yer Knees and Pray03:31
7. Yeah People02:58
8. When Water Turns to Wine02:51
9. Tonite Only03:03
10. Chop the Mutha Down03:46
Total playing time32:51







Connexions  (clic/lien) : Rival Sons ("Hollow Bones" 2016) ; Led Zeppelin ("Celebration Day" 2012) ; Black Crowes ("Freak 'n' Roll into the Fog" 2005) ; Humble Pie ("Smokin'" 1972) ; UFO la Story 1ère partie ;

3 commentaires:

  1. pardon pour mon inculture mais qui sont Eric Martin,Joel Maden et Delta Goodrem??

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    1. AArrgghhh... Mince ! J'me suis trompé. Il ne s'agit pas d'Eric Martin (le chanteur de Mr Big) mais de ... Ricky Martin. Pas pareil ...
      Probablement que le nom de ... de ... du poseur m'insupportait. De son vrai nom : Morales. Cela me rappelle une chanson.
      "Moralès, Moraalès ... Toi qui voulait voyager ! Te voilà éparpillé. Moralèès ... Moralèès Toi qui l'a tant aimée, te voilà dans la bière ! Moralèèès ..."

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    2. Joel Maden est le chanteur de Good Charlotte. Et Delta Goodrem est une jolie chanteuse, et actrice, Australienne, spécialisée dans la chanson insipide.

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