jeudi 19 mai 2016

RIP - Hommage à Hubert Mounier et L'Affaire Louis Trio


Cleet Borisxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx  Hubert Mounier



La sale affaire

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Hubert Mounier ; vous dit-il quelque chose ? Vraisemblablement pas. En revanche, si je vous dis qu’il chantait sous le pseudonyme de Cleet Boris au sein d’une éminente formation Lyonnaise, voilà qui devrait déjà vous remémorer a quelques joyeux souvenirs de jeunesse (celles du milieu des années 80 principalement). Evidemment, dès lors que vous aurez lu le nom de L’Affaire Louis Trio, tout s’éclairera aussitôt dans vos esprits. L’Affaire Louis Trio ? Mais oui bien sûr ! Cette joyeuse bande d’hurluberlus et sa musique entrainante et cuivrée, ce look tout droit sortie d’une bande dessinée, et ces premiers tubes radiophonique sur lesquels il était bien difficile de résister. “Tout mais pas Ça” et surtout “Chic Planète” avaient ainsi fait connaître la bande a Hubert Mounier à travers l’hexagone.

Finalement, et à l’heure ou Hubert vient de quitter prématurément (le 2 Mai dernier, à seulement 53 ans) cette planète pas si chic que ça, je réalise que cela faisait longtemps que j’avais envie de remettre en lumière cette formation atypique et si attachante que fut L’Affaire Louis Trio. Fallait-il attendre le moment fatidique pour qu’enfin je me décide ? Il faut croire que oui, et je peste là contre moi-même. Car sans savoir véritablement pourquoi, il me semble que ce groupe n’aura pas récolté tous les lauriers auxquels il aurait pu prétendre.

A faire et à refaire

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Certes, entre une Victoire de la musique et  deux albums couronnés de succès (Chic Planète 1987 et Mobilis in Mobile 1993), l’affaire pourrait être entendu. Mais ce serait là occulter que L’affaire Louis Trio n’était pas uniquement deux albums studio mais bien six. De la même manière, ce serait également se tromper lourdement que de croire que L’Affaire Louis Trio était une formation aux messages un tantinet légers voir un peu désuets. Car si l’on pourra assez rapidement faire l’impasse sur le deuxième album du groupe (L’âge d’or 1988), le suivant, Sans Légende (1990), décrivait assez explicitement et de façon assez récurrente, le spleen, la tristesse et la nostalgie du chanteur rigolo. L’album s’ouvrait d’ailleurs sur son unique tube en radio, l’impeccable “Chacun de son côté”, Cleet Boris nous y narrant sur une mélodie Pop ultra entrainante  et une belle écriture, l’heure de la séparation. Plus loin, la gravité s’installait le temps d’un hommage à son père, tué d’une balle de révolver dans un bar Lyonnais alors que le tout jeune Hubert n’était encore qu’un adolescent. Cette troisième galette réalisée en collaboration avec Dominique Blanc-Francard (rien que ça) est surement l’un des albums les plus réussi de L’affaire LT.

C’est pourtant avec Mobilis in Mobile que L’affaire Louis Trio va s’acheter une totale crédibilité artistique auprès d’un plus grand nombre. Il faut dire qu’en délaissant l’aspect chaloupé et dansant de ses premiers tubes à grands coups d’influences latines, Cleet Boris, Karl Niagara et Bronco Junior allaient amener avec eux un nouvel auditoire plus porté par les arrangements à cordes ou acoustiques. C’est ainsi que le très Beatles-ien Mobilis in Mobile fut sans doute le plus gros succès commercial du groupe. Porté en cela par l’irrésistible titre éponyme et les non moins réussi “Le Capitaine” ou encore “Le Soleil est là”.

Fort de ce beau et légitime succès, il aura été bien regrettable que L’homme aux Milles Vies n’ait pas été accueilli de la même manière. La faute à une pochette peu avenante ? Qui sait. Ou peut-être bien que les textes doux-amers, mélancoliques, ainsi que la musique de cet album se soient trop rapidement éloignés de l’album précédent. Quoi qu’il en soit, voilà encore un disque de L’Affaire Louis Trio à redécouvrir de tout urgence. Alternant entre titres franchement Rock, Pop voire carrément intimiste, tel l’émouvant “Ni avec Toi, Ni sans Toi” avec son piano et ses cordes majestueuses, et voilà qu’en 1995, l’attrait pour la musique de L’affaire Louis Trio semblait se fissurer aux entournures. Bien que “Le Meilleur des Mondes”, leur dernier tube radiophonique, se fit encore suffisamment remarquer. Plus tard L’Affaire LT fera paraître un ultime album complètement passé inaperçu. Là encore, une pochette anodine (une pilule sur fond bleu) et aucun passage radio. Quant à la presse...

Affaire Classée

Une fois L’affaire Louis Trio enterrée, Cleet Boris redevint Hubert Mounier. Celui qui, bien avant d’envisager la musique était d’abord un passionné de BD. Soudain tout s’éclaire ! Les illustrations, les pseudos, cette fantaisie du look, tout cela relevait de cette adoration d’Hubert Mounier pour le 8ème Art.

Ainsi, durant toutes ces années, revenues à un quasi anonymat, Hubert Mounier se sera consacré à sa première passion tout en publiant quelques albums studio sous son vrai nom. L’un d’entre eux fut d’ailleurs l’occasion d’une collaboration qui se transformera en une vraie amitié avec le tout jeune Benjamin Biolay. Un album intitulé Voyager Léger. Le Grand 8 ou La maison de Pain d’Epice furent parmi ses autres albums en solo.

En cherchant ici ou là, vous trouverez tout ce qu’il faut savoir sur cet homme si attachant et si doué qu’était Hubert Mounier. Les éminentes éditions DUPUIS s’apprêtaient d’ailleurs à publier très prochainement le dernier ouvrage de cet artiste hors norme. Cela devait s’appeler Le Roi de la Jungle, un hommage au héros de son enfance, Tarzan.

Repose en paix cher Hubert.



Clip 1: “Chic Planète”
Clip 2: “Chacun de son Côté”
Clip 3: “Mobilis in Mobile” 
Clip 4: “Le Meilleur des Mondes”
Clip 5: “Ni avec toi, Ni sans toi”
+ Longue interview TV de Hubert Mounier à propos de la publication de son album/BD La Maison de Pain d’Epice.  






6 commentaires:

  1. Triste nouvelle ...
    Un trio bien sympathique qui savait trousser de vraies et bonnes chansons.

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  2. Comme beaucoup, je m'étais arrêté au côté variétoche/revival ersatz rock années 50. Puis j'ai écouté Mobilis in Mobile. Je ne l'achèterai pas, mais je reconnais que c'était travaillé.

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  3. Petite rectif, la bande dessinée est le 9ème Art pas le 8eme ! Sinon l'Affaire Louis Trio c'était pas mon truc (Quelqu'un en doute ??), mais une belle nécro !

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  4. Merci a vous trois. Comme vous j'ai été longtemps assez hermétique a leur musique. Et puis un beau jour, l'age aidant sans doute, j'ai découvert les textes de ce faux trublion. J'y ai alors découvert un tout autre aspect chez ce groupe. Nos idées reçues et nos préjugés ont si souvent la peau dure.
    Pat, toi que je sais assez sensible a la langue française, aux belles lettres et aux textes travaillés, penches-toi a l'occasion sur quelques uns de ces albums. Même si tout n'est pas a tomber a la renverse non plus ! Quant au 8ème art ? Oups ! je m'a trompé. ;-)

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    1. Ha.... parce que l'Art aussi est à classer ... ou à des positions ... y'en a un qu'y est mieux qu'l'autre ... l'est plus fort, plus beau. Bah... il est vrai que l'avait pendant longtemps relégué la BD comme un truc futile sans aucun rapport avec l'Art. Alors maintenant que c'est enfin reconnu comme tel; Mais bon ... faudrait arrêter avec leur classement... Et puis lequel est en pole position ?
      Question : le punk est-il de l'Art ? En principe, s'il y a création, voui. Mais alors, tous ces parasites polluants générés à la chaîne par l'industrie musicale ... Qu'en est'il ? Heingue ?

      (... vas-y, c'est la mienne)

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    2. La sculpture et l'architecture est le premier art dans la classification, la musique arrive en 4e position.
      oui Vincent, je ne suis pas du genre à dire "C'est de la daube !!!" sans y avoir goûté (Bien qu'une bonne daube bien cuisiné, c'est bon!) je ferais un petit encas de leurs textes pour voir.

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