HOMMAGES EN SÉRIE..

4 hommages d'un coup à des artistes disparus ces temps ci dont la grande presse a peu parlé à part parfois quelques entrefilets, faut dire qu'entre Michel Delpech, David Bowie, Prince, l'Eagles Glen Frey ou l'Airplane Paul Kantner pour ne citer que les plus connus, les rubriques nécro n'ont pas chômé depuis le début de l'année...

photo Alan Mercer

Commençons par Candye Kane (13.11.1961- 03.05.2016) une chanteuse de blues dans la tradition des "Big Mama" (Thornton, Koko Taylor..) par son coffre et une  corpulence affichée sans complexes, clamant la cause des femmes fortes (les BBW: Big Beautiful Woman), des femmes tout court et du sexe (ex actrice de X), ce qui n'a pas toujours été facile dans cette Amérique puritaine et hypocrite. Mais au delà de ces mensurations et de son passé, elle était devenue une sacré chanteuse de blues et a pondu d'excellents disques, notamment  les derniers avec la  guitariste Laura Chavez . Pour en savoir plus je renvoie à ce que j'écrivais en 2011 sur le très bon album   "Sister vagabond"   : candye-kane-sister-vagbond
RIP Candye.

Slow Joe et Cedric

Lui aussi je vous en avais parlé en 2011, j’espère que ce n'est pas une malédiction, faites gaffe à vous quand même si je vous ai chroniqué en 2011..), le chanteur hindou (22.03.1943- 02.05.2016)  Slow Joe  s'est éteint  à Lyon, paisiblement dans son sommeil. Là encore je renvoie vers mon précédent papier pour en savoir plus sur cette incroyable et improbable reconnaissance tardive d'un semi vagabond de Goa, repéré par un jeune guitariste lyonnais qui passait en Inde, Cédric de la Chapelle qui lui rend ainsi hommage : "Slow Joe s'en est allé/ discrètement comme il est arrivé/ chez lui, sans bruit, en paix/ Prés de la place Sathonay/ son coeur l'a enfin libéré/ Le repos du guerrier, bien mérité. Nous étions en train de finaliser notre 3eme album qui sera donc posthume. Merci à vous tous qui avez partagé cette hallucinante fin de vie qu'il aura eue. Le voila dispersé dans les airs. Plus beau que jamais."  lien : slow-joe-and-ginger-accident-sunny-side
RIP Joe.

photo Eric England

Né au Texas,Guy Clark (06.11.1941- 17.05.2016) était devenu une légende de Nashville, un des grands représentants  de la country depuis les années 70, chanteur et songwriter ayant souvent connu de gros  succès via les reprises que les autres feront de ses titres ( Johnny Cash, Emmylou Harris, Lyle Lovett, Steve Earle, Tom Waits, Brad Paisley, Ricky Scaggs ...) . Il fera paraître une quinzaine d'albums depuis son premier "Old N°1" en 1975,  dont un beau live"Together at the Bluebird café" enregistré avec son grand pote Townes Van Zandt (clic) et Steve Earle. Luthier, peintre, poète, troubadour  authentique il sera toujours resté au loin des sirènes commerciales.
RIP Guy.                                                

 Maintenant passons à Billy Paul (01.12.1934 - 24.04.2016)  grand de la soul music américaine, dont le nom reste associé à un titre que tout le monde connait mais dont personne ou presque ne sait qui l’interprète (Un peu comme Percy Sledge et son "When a man loves a woman", décédé lui en Avril 2015). Le titre en question c'est  "Me and Mrs Jones" N°1 en 1972,  signé Kenny Gamble  et Léon Huff, patrons de la maison de disques soul de Philadelphie  P.I.R. qui décrochèrent ainsi leur
premier N°1 avec ce slow torride qui raconte un amour impossible (d’adultère?), sur ce même album ("360 degrees of Billy Paul") sa reprise du "Your song" d'Elton John sera aussi un gros succès. Ce sera l'apogée de sa carrière qui déclinera ensuite, il aura même quelques ennuis pour sa chanson pro Black Panthers "Am I black enough for you?" (1972) et pour une autre trop olé olé pour les  oreilles chastes  ("Let's make a baby"1975). Il sombrera ensuite dans des arrangements plombés par les maudits synthés des années 80 puis dans la soupe et finira même par  collaborer avec Chimène Badi en 2011, une fin indigne d'une des plus belles voix de l'histoire de la soul.
RIP Billy.