jeudi 28 avril 2016

FRANCIS LALANNE EN LIVE - par Pat Slade









Lalanne est vivant…je l’ai rencontré ! 





J’avais déjà écrit une chronique sur le chanteur aux cuissardes, un portrait plus ou moins complet, mais le plus important chez lui, ce sont ses prestations scéniques qui ressemblent plus à un marathon qu’à une promenade de santé.

Hors médias, à ses débuts, il a toujours eu une horde de fans qui le suivait par mont et par vaux. Francis Lalanne est un mélange de Thiéfaine pour le bouche à oreille, de Bruel pour la jeunesse féminine de son public (A ses débuts) et d’Higelin pour la longueur de ses concerts. Malheureusement, quand les médias vont commencer à parler de lui, ce dernier sera descendu en flamme, l’image du paladin, poète lunaire en cuissarde avec les cheveux longs lui portera préjudice. Mais ce dernier n’a pas sa langue dans sa poche et répondra à sa manière aux invectives les plus féroces.

Après avoir publié quatre albums entre 1979 et 1982, il monte un spectacle à Pantin sous le même chapiteau qui avait accueilli Barbara en 1981. Un concert total avec jongleurs et acrobates. Un public qui ne donnera pas sa part au chien et qui chantera pratiquement tous les titres. Un véritable best-off de presque tous les titres déjà présents sur les premiers albums. Parmi ses musiciens on trouvera évidement son frère Jean-Félix derrière ses guitares, le batteur Marc Benabou dit «Marquito» que l’on retrouvera avec Maurane et Lara Fabian, Jean-Claude Guillot au clavier qui traînera avec Hubert Félix Thiéfaine un certain temps et Jean-Jacques Fletty un des guitaristes du groupe Atoll.

L’attaque se fera en douceur avec un titre inédit «La complainte du petit jour» à capela. On entendrait une mouche voler sous le chapiteau. Et puis les morceaux s’enchainent comme des perles autour d’un collier. Un titre instrumental «Destination Voyages» joué par le frangin Jean-Félix. Entre des chansons un peu rock comme «Marteau Piqueur», «Le Champignon Nucléaire» et plus nostalgique, voire triste, mais d’une implacable réalité comme «T’es Marron», «Que la vie est triste» ou «J’ai de la boue au fond du cœur» il emmène le public dans sa poésie et ce dernier se laisse embarquer avec plaisir. Arrive le gros morceau du concert et le hit de Francis «La Maison du Bonheur», c’est avec ce titre qu’il va démontrer qu’il est un bon «Showman», il va le faire durer pendant presque 16 minutes alors que la durée sur l’album dépasse légèrement les 4 minutes, et aucune longueur ne se fait sentir, ça passe comme un caramel. Il fera une reprise «Le Funambule» de Jean-Roger Caussimon, le grand pote de l’ami Léo Ferré, mentor de Francis Lalanne. Avant tout, Francis a une passion pour son public, chose dont beaucoup de chanteurs actuels se moquent complètement. Pour finir ce concert, il fera deux titres ou les chœurs vont pouvoir s’en donner à plein poumon, «V’la huit heures» et «Si tu vis cette vie morte». De cette série de concert en sortira un coffret de quatre disques sobrement appelé «Lalanne à Pantin» d’une durée de 2 heures 14. 



Un autre Live Sinon Rien




Il n’y aura pas d’album studio. Il continue sa tournée à travers la France et, en 1984, sort un deuxième album live «Amis d’en France» avec des titres inédits. Un album où l’ambiance dans le public est moins tourmentée, moins bruyante et plus sage. Pas un sel de cri de minette en chaleur, mais un public posé qui écoute les paroles de ces chansons qu’ils ne connaissent pas. «Chanson Sépia» chanté à capela suivi de «Ça fait trop d’jours» : l’histoire d’un pauvre gars, seul dans une vie où pas une fille ne veut de lui. Et puis une chanson plutôt drôle «Sermon D’Amour» : l’histoire d’un curé de village à l’accent marseillais (Le genre Don Camillo ?) qui évoque ses ouailles vu par le petit bout de sa lorgnette. 

Palais des Sport 1986 (photo Pat)
Hormis ce titre et «Mémé Blues», le reste des titres ne sera pas d’une réjouissance folle «Encore un verre» : l’histoire d’un mec bourré dans un troquet et qui pourrait être celui de «Ça fait trop d’jour», «J’ai la dans l’ cœur comme une blessure» ou «Le type est tombé du 5e» Rien que les titres en disent long sur leurs histoires. Le dernier titre «Le Grand-Père et la révolution» est très beau, avec un Lalanne qui chante encore à capela et avec ses tripes comme si il avait vécu ce qu’il a écrit. Un album live plus beau par son ambiance intimiste a contrario de celui de Pantin.

En 1986 je le verrai au Palais des Sport de Paris et je ne serai pas déçu. 

Si je dis que j’aime Francis Lalanne, peut être que certains seront déçus, d’autres ne comprendront pas. Pourtant c’est très simple, la plupart des gens ne connaissent l’artiste que par un titre «On se retrouvera» sans n’avoir jamais essayé d’écouter d’autres titres et se font une idée de lui que par ses passages télévisés façon "coup de gueule". Pour ma part ce sont ses textes qui font que j’aime ce bonhomme. Alors essayez d’ouvrir les yeux, les oreilles et votre cœur en écoutant ses premiers albums, vous ne devriez pas être déçus et vous réviserez votre jugement... en principe ! 

Quelques vidéos Kitchs et la chanson "Toi mon vieux copain" avec un diaporama de photos de Doisneau...



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