JOHAN ASHERTON'S DIAMONDS (2015)

Comme son nom ne l'indique pas Johan Asherton est un songwriter français, il a derrière lui une longue carrière musicale. Les amateurs de rock français se rappelleront qu'il fut le chanteur/guitariste d'un excellent groupe de power-pop dans les années 80: The Froggies (récemment réédité en CD , "leather and lace- an anthology of the Froggies" par le label 442eme rue). Depuis 1988 il s'est fait connaître en solo, produisant une quinzaine d'albums studios mais dans le registre folk acoustique, en anglais (citons notamment "Amber songs" (2005), une perle). Ajoutons qu'il est aussi l'auteur d'une bio très riche de Marc Bolan (T-Rex) aux éditions parallèles, Bolan une de ses premières idoles (avec Jimmi Hendrix, Rory Gallagher ou Johnny Winter) grâce à qui il s'immergea dans le rock, il lui consacrera aussi un disque tribute en 2007.

photo Olivier Davantès

Surprise, il a rebranché les guitares et nous revient avec un album résolument rock accompagné de Terry Brisack (guitares), Oli Dee (basse), JC Poligot (drums, percus) et Pascal Favriou (Piano, orgue) plus des cuivres (Aurèle Spoutil et Marc Allaume) et des choristes (Marie Chevalot, Emma Flornoy, Stéphane Dambry); l'album étant enregistré et produit par Patrick Chevalot.

 Avec "Ooh I miss you" on démarre sur un blues rock où la voix grave et profonde de Johan fait merveille, un peu traînante et crépusculaire, le solo de guitare final est superbe l'ambiance peut évoquer Calvin Russell, Eliott Murphy ou John Campbell. Changement de cap avec "All your rock'n'roll dreams"pop/rock urbain à la Lou Reed, chargé en électricité et allégé par de superbes chœurs féminins. Du rock bien carré à suivre avec "May first" soutenu par l'harmonica de Patrick Chevalot et "Life of the party" avant "Struck by lightning, touched by frost", ballade pop avec touche de country, quelque part entre T-Rex et Tom Petty. On en arrive à ce qui est pour moi le sommet du disque, "talk of the town", une superbe ballade pop rock au gimmick imparable. A ce stade de l'écoute une question me taraude: comment un tel talent peut il être quasi inconnu du grand public français alors que des faiseurs de soupe formatée font les unes, les goûts de mes concitoyens m'étonneront toujours, la faute aux labels et aux médias aussi sans doute. Terminons avec une autre ballade "Leah", un "Lonely feeling"stonien en diable, avec cuivres et chœurs et "Holy grail" mini opéra riche en arrangements, comme en pondait un Todd Rundgren, avec une belle performance de Marie Chevalot au chant.

Vous l'aurez compris, ce disque est d'une beauté rare, à la croisé d'une pop bien ciselée et arrangée, de  glam rock, mais aussi de blues rock, d'américana et de classic rock riche en belles guitares. Il s'en dégage une classe et une sérénité bluffantes, un des disques de l'année tout simplement. A écouter avec celui de Terry Brisack dont je vous parlais récemment (chronique).

ROCKIN-JL