lundi 7 décembre 2015

KAREN BRIGGS - LA REINE NOIRE DU VIOLON - par Pat Slade


Karen Briggs The Lady in Red par Pat Slade





Karen Briggs, les dreadlocks au vent




Depuis que j’avais rédigé une chronique sur le concert de Yanni au Taj Mahal, il y a longtemps que je voulais parler d’une musicienne qui l’a accompagné pendant quelques années. Karen Briggs est une violoniste de talent et de génie. Rien à voir avec Hilary Hahn, Sarah Chang, Julia Fischer et Chloé Hanslip, des demoiselles de l'archet que notre doyen Claude nous a présentées dans quelques chroniques. Évidemment, le style n’est pas le même, nous ne somme pas dans l'univers classique, mais dans le jazz et la musique instrumentale contemporaine. Karen Briggs, La «Lady in Red», comme elle est surnommée, est née à New York dans le Manhattan Harlem quartier de Englewood, en 1963. La gamine est issue d’une famille de musiciens : son père est saxophoniste, son grand père joue du piano et de la trompette et de nombreux membres de la famille sont soit chanteurs, soit musiciens. Il est normal que tout ce petit monde vivant dans un quartier où le jazz a vu le jour, leur progéniture ne pouvait naître que sous la protection de la muse de la musique : Euterpe.


Karen Briggs commence à prendre des leçons de violon à l’âge de 12 ans, et l'élève a un talent certain et une oreille parfaite. Si bien qu’elle retranscrit n’importe quel morceau de violon à l’oreille. C’est à cette époque qu’elle obtiendra son premier emploi en jouant lors d’un mariage pour un modeste cachet de 20 dollars. Après avoir été à la tête de l’orchestre de sa classe, elle joue au coté de son père et de ses collègues, c’est à ce moment là qu’elle décide de devenir une professionnelle du violon. En 1981 elle part au Norfolk State Collège pour y étudier la musique. Elle sera la première dans sa famille à faire des études supérieures.

Tout en continuant ses études, elle jouera pendant quatre ans avec l’Orchestre Symphonique de Virginie. Elle repart pour New York et gagne plusieurs concours d'amateurs à l’Apollo Theater. Après son mariage, elle part pour Los Angeles. Pour Karen Briggs, toutes les occasions et tous les endroits sont bons pour s’adonner à son instrument, et un jour qu’elle jouait dans sa salle de bain (Pourquoi pas ?!?), quelqu’un à l’extérieur tirera sur elle. Ce qui ne l’empêchera pas de jouer régulièrement dans le club de jazz Marla’s Memory Lane de Los Angeles, véritable vitrine de talents où sont passés Big Joe Turner, Albert Collings ou Jimmy Witherspoon. En 1989, elle fait sa première tournée professionnelle avec le groupe de Soul et de R&B, Soul II Soul qui la mènera dans toute l’Amérique et au Japon.

En 1991, Linda Evans, connue à l’époque pour son rôle dans le feuilleton Dynastie et girl-friend de Yanni (Clic), la poussera à devenir soliste et à auditionner auprès du compositeur, claviériste autodidacte grec. Elle concevra aussi la robe rouge qui lui collera à la peau.
La robe qui fera la tournée du «Live in Acropolis» lui apportera la reconnaissance et son surnom de «The Lady in Red». Ses prestations, que ce soit au Taj-Mahal, ou dans la cité interdite, sont de redoutables performances, ses solos incroyables et son sens de l’improvisation seront vus à la télévision par plus de 500 millions de personnes à travers le monde. Son style : une combinaison de l’électricité de Jimi Hendrix, de la soul d’Aretha Franklin et le swing de Charlie Parker, font de Karen Briggs une artiste hors-norme. Elle va rester 13 ans avec Yanni et son orchestre. Elle jouera au fameux Carnegie Hall avec le compositeur Dave Grusin (Tootsie, les trois jours du condor…). Ses collaborations iront de Stanley Clarke à Shaka Khan.





Karen Briggs sur CD  





La belle violoniste n’a pas fait beaucoup d’enregistrements, il n’existe en tout et pour tout que trois albums, je conseillerais le premier, le deuxième… et le troisième ! Tous !
A l’heure actuelle, elle tourne avec un groupe appelé JAZZ IN PINK, un groupe de 8 femmes de talent qui apporte beaucoup à la musique Jazz.

Si un jour vous voulez écouter du bon jazz avec une violoniste de talent, attachez-vous à Karen Briggs, vous ne serez pas déçus



2 commentaires:

  1. Ne pas oublier Vertù avec Stanley Clarke, Lenny White, Richie Kotzen (ouais un guitariste shredder) et Rachel Z et écouter "Danse of the Harlequin et Marakesh" je suis pas fan de violon a la base mais là cette dame est majestueuse.

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  2. Merci pour les rajouts cher anonyme !

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