Denez Prigent le chanteur a cappella
Une
nouvelle page sur la musique Bretonne... Après Alan
Stivell et le rock celtique, les sœurs Goadec et le Kan Ha Diskan, Try Yann et leur musique celto-traditionnel et François Tusque et son free-jazz bretonnant, je
continue ma petite promenade sur les différentes musiques traditionnelles du pays
de Théodore Botrel, de Jean-Yves
Lafesse et de Cambronne (Qui pour l’anecdote
n’aurait jamais dis le mot de cinq lettres commençant par un M et finissant par un E, mais «La
garde meurt, mais ne se rend pas !». Grièvement blessé et fait
prisonnier à Waterloo, Il ironisera sur
cette phrase «je n'ai pas pu dire "la Garde meurt,
mais ne se rend pas !",
puisque je ne suis pas mort et que je me suis rendu»).
Connaissez vous la petite ville de
Santec dans le Finistère nord pas loin de Saint Pol-de Léon où, de la plage, on
peut apercevoir au loin l’île de Batz ? Et bien c’est ici qu’est né en 1966 Denez
Prigent, une des plus belles voix bretonnantes actuelles. J’avais déjà
parlé du Kan Ha Diskan (Le contre chant),
je voulais ouvrir une parenthèse sur le (ou
la, le mot est masculin ou féminin
selon les auteurs) Gwerz. Gwerz, que l’on pourrait traduire par ballade ou
complainte, est un style de chant qui raconte des histoires souvent tragiques ou tristes.
Pas d’instrument dans ce style de musique traditionnelle, la tradition orale a
Cappella est de mise, mais avec l’époque, les Gwerziou plus récentes acceptent quelques instruments discrets.
Le premier Gwerz que j’entendrais
sera «Maro ma
mestrez» (La mort de ma
bien-aimée) sur l’album D’Alan Stivell «Chemin de terre» en
1973 et l’année suivante sur «E Langonned » avec
le titre «Deus
ganin me d’am bro».
Avec le retour aux sources de ce
chant traditionnel, Denez Prigent va, en 1992, bousculer tous les clichés en se produisant devant un public plutôt
rock au Transmusicales de Rennes et c’est le succès immédiat.
Mais
avant la scène et le succès, Denez Prigent a eu une jeunesse. Sa
grand-mère lui apprend la langue de ses ancêtres. Pendant que ses camarades
de classe écoutent les musiques de leurs générations, lui préfère les Kan Ha
Diskan et les Gwerziou. A 14 ans, il suit des cours de chant et déjà son talent
ne passe pas inaperçu. Il remporte plusieurs concours de musique bretonne. A 22
ans, il est professeur de langue bretonne dans des collèges et lycées de
Carhaix et anime, en parallèle, une émission de radio en breton sur Radio France
Armorique tout en continuant de courir les festivals qui le mèneront jusqu'à à
celui du festival Voices of Asia à Alma Ata au Kazakhstan. Il abandonne
l'enseignement en 1991 pour se
consacrer entièrement au chant. Arrive 1992
avec les Transmusicales et le succès qui lui ouvrira les grands festivals comme les Francofolies de La Rochelle, le Mittel Europa en Allemagne. Il
accompagne Stephan Eicher au Zenith, au
printemps de Bourges et au festival de jazz de Montreux.
Il enregistre son premier album en 1993 «Ar Gouriz Koar» pour le
faire connaître au public, mais le label ne le paiera jamais malgré les 50 000
exemplaires vendus !! Il obtiendra en justice que l'album soit retiré de la
vente. Il le réenregistrera en 1996
chez Barclay.
Sa femme qui est aussi l'éditrice de ses œuvres,
le pousse à aller à une rave party malgré son rejet de ce genre d'«événement».
Il estime que la musique électronique est techniquement proche de la
musique bretonne par son rythme. En 1995, il participe au projet Dao Dezi avec Eric Mouquet
et Guilain Joncheray du duo Deep Forest qui lui donne l'occasion de mixer le chant
traditionnel et la musique électronique.
LOUISE EBREL - DENEZ PRIGENT |
Il s’absente des studios,
mais pas de la scène et participe à beaucoup de projet. Il revient cette année
pour le plaisir de beaucoup avec un nouvelle album «Ul liorzh vurzudhus : An enchanting
garden».
Pour ceux qui ne connaitraient pas Denez Prigent, découvrez une voix qui ne laisse pas indifférent et une tradition d’un chant
armoricain renouvelé.
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