lundi 26 octobre 2015

AC/DC - "The Story" part Two (1979-1986) par Philou




L'autoroute vers le succès et... l'enfer.

Gonflé à bloc par le succès de leur album live "If You Want Blood... You've Got It", le groupe, en cette année 1979, commence l'enregistrement d'un nouvel album avec Eddie Kramer (Jimi Hendrix, Led Zeppelin). Mais les frères Young ne sont pas satisfaits de la manière de travailler du producteur qui ne coïncide pas vraiment à leurs habitudes. Les 5 musiciens enregistrent six morceaux en l'absence d'Eddie Kramer et font parvenir les bandes à un jeune producteur anglais Robert John "Mutt" Lange.

"Highway To Hell" (1979) version australienne.
Mutt Lange accepte de bosser avec AC/DC qui s'envole pour Londres et va squatter les Studios Roundhouse pendant 3 mois. Le jeune producteur, véritable névrosé de la perfection sonore, dirigent les séances d'enregistrement dans un sérieux monacal et fait jouer le groupe parfois jusqu'à plus de 12 heures par jour.
Le résultat, "Highway To Hell" sort en juillet 1979 et va rencontrer un immense succès.
Grâce à ses 3 singles en béton armé ("Highway To Hell", "Touch Too Much" & "Girls Got Rhythm"), l'album se vend rapidement à plus de 4 millions d'exemplaires. Même si Mutt Lange a apporté sa touche personnelle en modifiant le son du groupe et en calibrant les chansons pour les stations de radio FM, il n'a altéré en aucune façon l'agressivité, la puissance et l'énergie du groupe.
  
"Highway To Hell" triomphe dans le monde entier et AC/DC rejoint l'élite des maitres du riff. Le public, de plus en plus nombreux, s'identifie à la simplicité du groupe et en ce début d'année 1980, les lycéens chevelus et boutonneux arborent fièrement leur T-shirt et leurs badges AC/DC, sans oublier la musette US Army ...
Après ce succès impressionnant, le groupe doit confirmer et commence l'enregistrement d'un nouvel album. Bon Scott, après les sessions, trainent dans les pubs londoniens et un soir (le 19/02/80) après avoir un peu trop forcé sur la bibine, il décède dans une voiture (une Renault 5 !) étouffé par son vomis. Pas vraiment glorieux comme mort, mais ça vous propulse directement au Panthéon des rockers intouchables et ce, pour l'éternité !!!
Avec la disparition brutale de Bon Scott, AC/DC prend un sérieux coup sur la tête. En effet, il était bien plus que le chanteur du groupe, il était le "grand frère" qui arrangeait les coups foireux, toujours là au bon moment pour régler toutes sortes d'affaires.


Les frères Young soignent leur immense chagrin en rebranchant les Marshall, c'est la seule thérapie qu'ils trouvent pour éviter définitivement de couler à pic.
Le groupe surmonte sa peine et décide de continuer en auditionnant des chanteurs. Les auditions sont désastreuses et plombent encore un peu plus le moral d'Angus & Co. Un fan du groupe leur envoi une K7 de GEORDIE, un  groupe de Newcastle où officie un chanteur qui avait sérieusement impressionné Bon Scott à l'époque. Ce chanteur, c'est Brian Johnson, un solide gaillard et bien évidemment un solide braillard... Brian Johnson se rend à Londres pour une audition et après un "Whole Lotta Rosie" et plusieurs packs de bières, il devient le nouveau chanteur d'AC/DC.

"Back In Black" (1980)

Le groupe quitte les brumes londoniennes pour le soleil des Bahamas et s'installe aux studios de Compass Point à Nassau. Après des répétitions intensives et des séances d'enregistrement toujours dirigées par Robert John "Mutt" Lange, AC/DC est de retour au milieu de l'été 1980, avec un disque à la pochette sobre, entièrement noire : "Back In Black". Le son du groupe est encore plus puissant qu’avant et la musique encore plus heavy. "Back In Black" se vend à plus de 10 millions d'exemplaires rien qu'aux USA et reste encore aujourd'hui, l'album le plus connu du groupe avec ses 50 millions d'exemplaires vendus dans le monde entier.
Le groupe enchaine une tournée mondiale de 160 dates et débute une 2ème vie : celle des stades immenses, de la démesure et de l'ère MTV. Le petit groupe australien des débuts devient une véritable machine de guerre !!!

Sur la lancée de "Back In Black", AC/DC sort en novembre 1981, son second album avec Brian Johnson : "For Those About To Rock".
"For Those About To Rock (1981)
Les premiers signes de fatigue se font sentir sur ce disque un peu poussif et ce n'est pas les hurlements du chanteur à la casquette qui arrivent à camoufler un manque d'inspiration évident. L'album remporte pourtant un gros succès : 5 disques de platine dans l'hexagone, numéro 1 aux States et numéro 8 en Angleterre. On y retrouve évidemment le titre "For Those About To Rock (We Salute You") qui va clore les concerts du groupe pendant des lustres par des coups de canons qui assourdissent les fans !!! Mais à part ça, pas grand chose à se mettre entre les esgourdes. Allez, "Let's Get It Up" et "Put The Finger On You" passent encore, mais le summum de l'insupportable est atteint sur "Snowballed" avec un Brian Johnson qui nous fait regretter encore un peu plus, l'irremplaçable Bon Scott...



"Flick Of The Switch" (1985)
En 1983, la vague Hard Rock venant de Californie va sonner le déclin du groupe australien qui continue, contre vents et marées, à appliquer la même recette qu'à ses débuts.
Les 1ères tensions apparaissent au sein du quintet et Phil Rudd, un peu trop accroché à la la dope et à la bouteille, se fait éjecter du groupe et c'est Simon Wright qui devient le nouveau batteur d'AC/DC.
En Aout 1983, "Flick Of The Switch" atterrit dans les bacs et c'est le groupe qui, voulant revenir au son de ses débuts, assure seul la production de l'album. Si les frères Young sont des as de la guitare, on ne peut pas dire la même chose au niveau de la table de mixage .... En effet, le son manque de relief, de pêche et parfois, les solos d'Angus sont noyés dans la masse.... un comble !!!

Et même si l'album contient des titres bien couillus comme "Landslide", "Guns For Hire" & "Bedlam in Belgium", les fans le boudent et AC/DC va connaitre un sacré coup de moins bien qui durera jusqu'au début des années 90.

Brian & Angus live in 1985

A court d'idées sur l'album précédent, AC/DC va carrément toucher le fond avec son 10ème album "Fly On The Wall" qui parait en juin 1985.
"Fly On The Wall" (1985)
Les frères Young insistent dans l'auto-production et heureusement, ce sera leur dernier méfait. Le mix des chansons est catastrophique avec la voix du pauvre Brian Johnson qui s'égosille en vain, très loin dans le fond. Il y a quand même 2 titres écoutables dans ce ratage, "Sink The Pink" et "Shake Your Foundation", le reste étant par moment inaudible ("Send For The Man").
"Fly On The Wall" est l'album d'un groupe en panne sèche, essayant désespérément de relancer son carrière, sans trop savoir comment retrouver l'étincelle qui a fait sa grandeur.
Pour couronner le tout, c'est pendant l'été 1985 que la police de Los Angeles arrête Richard Ramirez, un tueur en série, connu sous le nom de The Night Stalker (le traqueur de la nuit). Le serial killer cite AC/DC comme une de ses principales sources d'inspiration. Accusé d' une bonne quinzaine de meurtres, il déclare s'être inspiré de la chanson "Night Prowler" pour tuer ses victimes : une super pub pour un groupe déjà en perte vitesse ...
Toujours une grosse attraction sur scène, le groupe ne cesse de tourner et donne 85 concerts pendant la période 1985-86.

"Who Made Who" (1986)
AC/DC a toujours refusé de sortir un "Best Of", mais réalise pour la B.O. du film "Maximum Overdrive" de Stephen King, l'album "Who Made Who" qui parait en mai 1986.
Cette vraie fausse compilation contient 3 inédits ("Who Made Who", "D.T.", "Chase The Ace"), 1 titre remixé ("Shake Your Foundations") et 6 autres chansons issues des albums précédents.A noter qu'il n'y a qu'un seul morceau de l'ère Bon Scott ("Ride On"), sur tous les autres, c'est Braillard Johnson qui s'y colle. On se demande où sont passés "Back in Black", "Let There Be Rock" et "Highway to Hell" ???
Quoiqu’il en soit, le groupe commence à aller un peu mieux et va même récolter 1 disque de platine aux USA. Le single "Who Made Who" ouvre la tournée 1986 et va faire sérieusement headbanger les fans américains ...


********** FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE ********** 



2 commentaires:

  1. Le problème principale chez ce AC/DC là, c'est que durant une bonne partie des années 80, son Boogie/Rock Blues de l'ère Bon Scott c'est finalement transformé peu à peu en un gros Hard Rock (certes bien gras) mais sans beaucoup de feeling. Et puis c'est sans compté aussi sur les performances vocales sur scène du pas brillant Brian. Un massacre en règle a chaque fois, comme en atteste cet extrait Live de "Shoot to Thrill.

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  2. C'est pas faux !!!! j'ai également beaucoup de mal à supporter Braillard Johnson...

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